11 • LES CONSIGNES DE SÉCURITÉ DOIVENT ÊTRE DRASTIQUES EN MILIEU DE TRAVAIL
L Lors de la manipulation de tissus nerveux contaminés par les prions PrPres
il faut respecter rigoureusement les consignes de sécurité. a transmission, semble-t-il assez facile entre certaines espèces, la résistance aux traitements classiques de dénaturation (chaleur, UV, acides forts, aldéhydes…) doivent inciter tous les manipulateurs de tissus nerveux animaux ou humains, à respecter au maximum les consignes de sécurité (lunettes de protection, gants renforcés, etc.), et éviter toute blessure avec les objets coupants ou des seringues, ainsi qu'avec tout matériel contaminé [49, 53].
Selon l'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS, Paris), pour les travailleurs des abattoirs confrontés à des animaux susceptibles d'être atteints d'encéphalopathie spongiforme subaiguë (ESB, tremblante) il est recommandé de limiter les risques de projections et de contact avec la peau et les yeux.
Les opérations à risque exposant aux matériaux à risques spécifiés (MRS) sont par exemple la séparation de la tête, la fente de la carcasse, le retrait de la moelle épinière, l'ablation des amygdales, la séparation des intestins.
Dans l'attente de mesures de prévention portant sur l'organisation du travail et la protection collective qui restent prioritaire, la prévention pour les personnels des abattoirs, s'oriente dans l'immédiat vers des mesures de protection individuelle .
En laboratoire de recherche, d'analyse… travaillant dans le domaine des prions, les consignes de sécurité doivent être drastiques.
Ainsi tout matériel histologique ( échantillons fixés et inclus…) sera toujours considéré comme très infectieux (49c]. Il faut se souvenir que la fixation des coupes histologiques au formol, non seulement n'inactive pas les prions, mais pire, provoque une résistance accrue du prion à la décontamination ultérieure. Par ailleurs, le prion reste contaminant des années sur les lames d'examen histologique de tissus ayant subi toutes les techniques préparatoires (fixation au liquide de Bouin, déshydratation, inclusion, coloration…). Tous les matériels de laboratoire pouvant supporter un traitement à l'eau de Javel à 6° chlorométriques ou à la soude N, ou qui sont thermostables (à 120-130°), peuvent être décontaminés de façon efficace.
En France une circulaire du Ministère de la Santé [53b] donne des consignes à respecter au terme d'une évaluation du risque qui tient compte à la fois du sujet (à ou sans risque) et des tissus concernés (groupe 1 ou 2 et groupe 3 ou 4 selon la classification de l'O.M.S.).
Tous les déchets et matériels contaminés à usage unique seront autoclavés à 135°C sous 3 bars, avant d'être éliminés dans des conteneurs étanches vers un centre d'incinération agréé pour les déchets spéciaux.
L'incertitude actuelle sur le mode d'action réel du prion pathogène et sur ses voies de transmission, ne peut qu'inciter à une très grande prudence, comme pour tout risque biologique mal défini [49c].
En cas d'exposition accidentelle aux prions, par exemple, par inoculation intradermique, A. Aguzzi et J. Collinge [50], proposent d'associer l'excision du site d'inoculation, à un traitement immunosuppresseur à base de corticoïdes (Prédnisolone), sans oublier une antibiothérapie adaptée, et pour faire bonne mesure, une protection gastrique par un anti-H2. Bien entendu, l'efficacité de cette thérapie reste à démontrer !
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