De la ville «anthropomimétique» à la ville «biomimétique» : les eaux usées, sales et impures dans le nouvel imaginaire de la «ville forêt»





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De la « ville anthropomimétique » à la « ville forêt »
Nous avons qualifié la forme urbaine qui a émergé au début du XIXe comme « ville anthropomimétique ». Or, il est intéressant de noter qu’une « nouvelle science » appelée « biomimétisme »28 – dont le principe de base est de prendre la nature comme modèle – a connu un essor important ces dernières années et que certains de ces défenseurs ont même commencé à parler de « ville biomimétiques »29. Mais qu’est-ce qu’une ville biomimétique ? Même si on peut en principe imaginer un nombre quasi infini de modèles biologiques (cellules, plantes, animaux, termitières…) qui nous aideraient à penser de nouvelles formes urbaines, celui qui nous semble à la fois le plus discuté et le plus prometteur est celui de la forêt. Une expression poétique de cette image se trouve dans Cradle to Cradle : Remaking the way we make things de Michael Braungart et William McDonough: « Imaginez un bâtiment comme un arbre et une ville comme une forêt »30.

La « ville forêt » de Braungart et McDonough se distingue de la ville anthropomimétique à de nombreux égards. Alors que la ville anthropomimétique consomme surtout des énergies minérales (fossiles ou nucléaires), dans la ville forêt chaque bâtiment produirait sa propre énergie à partir d’énergies renouvelables, à la manière d’arbres autotrophes31. Alors qu’un flux linéaire de matières et de produits traverse la ville anthropomimétique, la ville forêt recyclerait les matières et les produits dans des boucles relativement fermées. Alors que l’aspect mécanique, minéral et hygiéniste de la ville anthropomimétique fait qu’elle ne contient que très peu de biodiversité, la ville forêt serait un habitat capable d’accueillir des espèces diverses. Alors que la ville anthropomimétique pollue ses eaux et ses airs, la ville forêt les purifierait. Alors que la ville anthropomimétique laisse mourir ses sols, la ville forêt les fertiliserait…

Mais qu’en est-il de l’eau dans la ville forêt ? Face aux divers problèmes hydrologiques des villes contemporaines, la solution actuellement préconisée par maints hydrologues urbains consiste à promouvoir des techniques dites alternatives, c’est-à-dire alternatives au réseau centralisé.32 De façon générale, ces techniques alternatives vont dans le sens de la ville forêt. Par exemple, l’acte d’ « ouvrir » (daylight) des cours d’eau urbains, autrefois canalisés, enfouis et pollués, transforme une « veine » – ou plutôt une « voie urinaire » – en un ruisseau ou une rivière. Le résultat sur le plan hydrologique sera un ralentissement de l’écoulement de l’eau, et donc moins d’inondations et de crues subites, une meilleure recharge des nappes souterraines et une purification naturelle de l’eau.33 Dans le même temps, ces cours d’eau régénérés introduisent la production primaire assurée par les plantes, augmentent la biodiversité et aident à réguler le climat, notamment en atténuant l’impact des îlots de chaleur urbaine. D’autres techniques alternatives, comme des noues, des tranchées, des bassins d’infiltration, des toitures et des murs végétalisés, des sols perméables et des espaces verts, remplissent des fonctions écologiques comparables.34

L’imaginaire de la ville forêt peut également nous aider à repenser les réseaux d’eaux brutes35, potables ou usées. De même que les arbres puisent de l’eau directement dans les sols locaux, des microsystèmes pourraient capter et filtrer des eaux pluviales ou souterraines.36 Dans la nouvelle ville de Lavasa en Inde, par exemple, la société d’architectes HOK, en collaboration avec The Biomimicry Guild, ont pris l’arbre comme modèle du bâtiment pour concevoir des fondations non seulement comme des supports physiques mais aussi comme des systèmes de captage et de stockage de l’eau, analogues aux racines.37 Des eaux grises38 pourraient être recyclées en boucles relativement fermées39, analogues à celles que l’on trouve dans des forêts. Et des STEP innovantes, comme les « living machines » (machines vivantes) qu’évoquent Braungart et McDonough40, pourraient traiter des eaux usées au sein d’un écosystème complexe – composé de bactéries, de plantes, d’insectes et de poissons – inspiré par des zones humides. Par ailleurs, comme ces living machines produisent des boues de très bonne qualité et des eaux très pures, ce qui en sort n’est plus à concevoir comme un déchet, mais plutôt comme une ressource41, ce qui remet en question l’imaginaire linéaire et entropique de la ville anthropomimétique, d’après lequel des eaux utiles, propres et pures céderaient inévitablement la place à des eaux usées, sales et impures. Le résultat général de ces techniques alternatives serait un métabolisme plus circulaire et plus local.42

On pourrait néanmoins soupçonner que l’imaginaire de la ville forêt a d’autres implications plus problématiques. Si on pousse cette image jusqu’au point où des techniques alternatives remplacent entièrement les grands réseaux centralisés, n’arrivera-t-on pas à une forme d’urbanité où domine la « loi de la jungle » ? En effet, on pourrait imaginer que dans un tel contexte seuls les plus forts, c’est-à-dire les plus riches, pourraient se doter de microsystèmes de potabilisation et/ou de recyclage des eaux. Dans un système décentralisé, où chacun est davantage « autonome » et donc « pour soi », ne se profile-t-il pas ainsi le danger d’un autre déficit de résilience : l’absence d’un système de partage ou de distribution ?

Face à ces soucis, une autre figure végétale pourrait venir à notre secours : le rhizome. Avant d’examiner cette figure, il est important de noter que sa compatibilité avec l’imaginaire arboricole de Braungart et McDonough ne va pas de soi, car l’analyse philosophique majeure du rhizome, celle de Deleuze et Guattari43, se fond sur sa distinction d’avec l’arbre. Or, la critique deleuzienne de l’arbre se focalise moins sur les arbres réels que sur l’usage métaphorique de ce terme dans la pensée philosophique traditionnelle : l’arbre, pour celle-ci, est ce qui part d’un point, d’un germe, et ne se différencie qu’à partir de là, comme c’est le cas chez les arbres généalogiques, où tout émerge d’un même tronc initial. Ainsi, à la différence de l’arbre « vertical » et « généalogique » de la pensée philosophique traditionnelle, le rhizome est « latéral » et « populaire »44. Or, comme le notent Deleuze et Guattari, rien ne nous empêche de penser les arbres biologiques, quant à eux, selon une logique rhizomatique.45 Par ailleurs, même si on voulait se limiter à l’usage strictement botanique de ce terme, on peut noter l’existence d’arbres qui se propagent par rhizomes, notamment les peupliers.46 En ce qui concerne la ville forêt, la figure du rhizome peut donc aider à penser une troisième voie entre la centralisation et la décentralisation. Les bâtiments seraient comme des peupliers ou des bambous connectés entre eux par leurs rhizomes ; ils pourraient ainsi devenir des sites de production « distribuée » (d’énergie renouvelable, de diverses formes d’eau47, de produits durables48, de produits agricoles49, etc.), de sorte que ce qui se produit dans tel ou tel site puisse être partagé de façon latérale avec d’autres sites. Tout comme les rhizomes, un tel système serait non seulement à « entrées multiples »50 mais davantage « résilient »51.52 Néanmoins, il ne faudrait pas non plus réduire ce nouvel imaginaire de l’urbain à la seule image du rhizome. Malgré la tendance de Deleuze et Guattari à généraliser le rhizome jusqu’au point où il devient une sorte de figure ontologique universelle, l’image de la ville forêt rend possible un imaginaire beaucoup plus fertile que ce que peut offrir la seule image du rhizome. Des forêts comprennent, entre autres, des individus, des espèces, des propriétés systémiques, ainsi que des éléments abiotiques (eau, air, minéraux, énergie), qui pourraient tous jouer un rôle important dans un nouvel imaginaire de l’urbain.

Un dernier aspect important de l’imaginaire de la ville forêt se rapporte à ses aspects spécifiquement humains. Nous avons déjà vu qu’une vision trop décentralisée de la ville forêt risque de conduire à une sorte de « loi de la jungle ». Or, il est intéressant de noter qu’un élément essentiel d’une jungle est sa forte densité et son absence relative d’espace et de lumière. La forêt, au contraire, peut comprendre des « clairières », mot que Heidegger emploie pour désigner le « là » ou l’ « Ouvert » qui caractérise l’existence humaine.53 Selon l’imaginaire de la ville forêt, ses clairières seraient à penser comme des agoras, c’est-à-dire des lieux où les êtres humains se rassemblent et s’associent, où les choses s’ouvrent à la publicité de l’échange (marchés), de jugements (tribunaux) et de débats politiques (parlements), et où l’art et la philosophie peuvent également s’épanouir (écoles, académies). Par ailleurs, à la différence de la ville anthropomimétique et ses « règles hygiéniques » correspondantes, l’imaginaire de la ville forêt irait plutôt de pair avec l’éthique et la politique émergente de l’éco-citoyenneté et de la démocratie écologique.
Epistémologie de la ville forêt
L’épistémologie moderne a tendance à porter un regard critique sur les images et les imaginaires. Pour qu’une pensée soit rigoureusement scientifique, il faudrait qu’elle se purifie d’images, d’analogies, de comparaisons, de métaphores, car tous ces tropes ont tendance à être inexacts et trompeurs. Gaston Bachelard, par exemple, écrit: « Une science qui accepte les images est, plus que toute autre, victime des métaphores. Aussi, l'esprit scientifique doit-il lutter sans cesse contre les images, contre les analogies, contre les métaphores »54. Le résultat souhaité est une pensée fondamentalement abstraite et conceptuelle, et donc une pensée qui réfléchit d’abord au signifié, au vouloir dire, et ne lui attribue un signifiant que dans un second temps, et cela de manière purement conventionnelle.55 Dans cette optique, l’analogie moderne entre l’homme et la ville aurait eu la conséquence peu souhaitable et quasiment inévitable de mal représenter le phénomène urbain. De façon similaire, alors que dans un premier temps l’écologie pensait son objet via la métaphore de l’organisme (Clements), et plus tard via celle de la communauté (Elton), elle ne serait devenue scientifique au sens positif que lorsqu’elle se serait débarrassée de ces deux métaphores en adoptant le concept pur d’ « écosystème » (Tansley).56 De nos jours, cette tendance se poursuit en urbanisme avec la montée de l’expression de « systèmes urbains ». Une telle volonté de n’employer que des concepts purs s’étend aussi à la technique, au design et à la gestion. Ainsi, dans le domaine de l’eau, on parle de « gestion intégrée des ressources en eau », de « conception urbaine sensible à l’eau » et de « systèmes de drainage urbains durables » – concepts complètement dépourvus d’images.

Une telle épistémologie présente deux dangers principaux. Le premier concerne le fait que nous nous trouvons d’ores et déjà dans un monde dont la formation a été fortement influencée par des images et des imaginaires. Les villes industrielles modernes – pour poursuivre notre exemple – ont été réalisées à travers la métaphore de l’homme, lui-même conçu comme animal rationnel. Ne pas reconnaître ce fait au nom d’une pensée scientifique qui ne traite que de concepts purs, exacts et rationnels revient donc à passer à côté du fondement même de l’urbanité moderne et, de fait, de se priver de toute possibilité de le changer. A partir de ce constat, il est utile de considérer la distinction qu’établit Paul Ricoeur entre la métaphore morte et la métaphore vive.57 D’après Ricoeur, la métaphore morte est une métaphore « lexicalisée », c’est-à-dire intégrée au discours ordinaire à un tel point qu’on ne la reconnaisse plus comme telle. A la lumière de cette distinction, on peut dire que la conception de la ville à partir de la figure de l’homme est aujourd’hui devenue un type particulier de métaphore morte : autrefois vive, elle ne s’est pas tellement « lexicalisée » que « réalisée » dans les villes modernes, déterminant ainsi notre conception58 de l’urbain sans que nous ne nous en rendions plus compte. Or, la réponse que propose Ricoeur à des métaphores mortes n’est pas l’enterrement définitif de toute métaphore, comme le voudrait la science bachelardienne, mais la poétisation de nouvelles « métaphores vives ».

Cette vision du rôle des métaphores vives va de pair avec l’argument de Jean-Philippe Pierron, selon laquelle la méconnaissance répandue des images et des imaginaires tient au fait qu’ils sont interprétés à partir d’une « théorie de la connaissance » et non pas à partir d’une « poétique de l’action ».59 Autrement dit, en bons épistémologues soucieux d’établir des connaissances certaines et exactes, nous n’avons vu que des déficits de correspondance entre réalité et image. Si, au contraire, nous interprétons les images et les imaginaires à partir d’une « poétique de l’action », leur fonction ne sera plus du tout la même, car ils serviront moins à décrire un monde existant qu’à faire émerger (poiein) un monde à venir. En effet, dès qu’on quitte la logique représentative de l’épistémologie traditionnelle, la vérité – au sens de la correspondance entre réalité et représentation – perd son statut prééminent, lequel est désormais pris par l’alètheia au sens heideggérien : l’émergence dans l’Ouvert de phénomènes60 (Heidegger 1976b), laquelle, bien évidemment, nécessite un Ouvert où les choses peuvent apparaître. En effet, pour qu’une ville puisse se concevoir comme un corps humain ou comme une forêt, il faut précisément un Ouvert ou une clairière où une telle compréhension de l’être des choses peut avoir lieu.

Le deuxième danger que présente l’épistémologie représentative traditionnelle est également lié à ce que Heidegger appelle l’Ouvert ou la clairière. Le biomimétisme, nous l’avons déjà vu, propose de prendre la nature comme modèle. Mais quelle perspective adopte-t-elle par rapport à la nature ? Il ne peut guère y avoir de doute que la seule perspective que le biomimétisme – au moins tel qu’il est actuellement conçu – reconnaît comme légitime à l’égard de la nature est celle des sciences de la nature. Certes, ces sciences ne sont pas employées dans une optique cartésienne de « maîtrise » et de « possession » de la nature, mais plutôt dans une optique d’écoute, d’admiration et d’apprentissage. Il n’empêche que c’est toujours un regard scientifique qui prévaut. D’après ce regard scientifique, une forêt sera vue comme un type particulier d’écosystème, dit souvent de « Type 3 », et une « ville forêt » sera conceptualisée comme une modalité spécifique de « écosystème urbain ». Même les êtres humains, de ce point de vue, seront réduits à des éléments objectifs au sein de cet écosystème urbain. Dès lors, se présente le danger d’une forme particulièrement extrême de ce que des philosophes comme Michel Foucault et Giorgio Agamben nomment la « biopolitique »61, c’est-à-dire une réduction de la politique à la gestion des êtres humains comme autant d’organismes biologiques au sein d’un écosystème caractérisé par une certaine disposition de stocks et de flux (de naissances, de morts, d’eau, d’énergie, d’information, de déchets…). Or, une telle perspective à la fois scientifique et systémique revient à ignorer l’Ouvert ou la clairière où, nous dit Heidegger, les choses – et l’Etre lui-même – apparaissent. Il est donc extrêmement important de ne pas réduire la ville forêt à une forme spécifique d’ « écosystème urbain ». En effet, la possibilité même de catégoriser la ville forêt comme un écosystème urbain dépend de l’ouverture spécifiquement humaine à l’être des choses, laquelle, dans l’imaginaire de cette même ville forêt, peut se concevoir comme ayant lieu dans une « agora clairière ». De ce point de vue, l’imaginaire poético-philosophique de la ville forêt précède toute « catégorisation »62 scientifique de cette dernière en tant qu’ « écosystème urbain ».
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