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Facteurs humains La culture des agrumes en Corse est très ancienne. Le premier des agrumes cultivés en Corse est le cédratier, dont certains auteurs datent l’introduction au tout début de l’ère chrétienne. Le Plan d’Action Régional défini pour la Corse en 1957 ainsi que le transfert de la station expérimentale à l’INRA en 1964 vont donner l’élan pour le développement de la culture des agrumes en Corse, dont le pomelo. L’évolution de la situation en Afrique-du-Nord va entraîner le rapatriement d’un certain nombre de chercheurs, de techniciens spécialisés en agronomie et de producteurs d’agrumes. Forts de leur compétence, ils vont, entre autres, planter environ 4 à 500 hectares d’agrumes avec des effets d’entraînement vis à vis des agriculteurs corses qui vont se joindre au mouvement en apportant leur connaissance du milieu. On est donc en présence d’un tissu professionnel issu de plus de quarante années d’expérience validée qui, depuis quelques années, transmet son savoir-faire en même temps que les exploitations à une nouvelle génération d’agrumiculteurs. Les premières plantations de pomelos remontent à une trentaine d’années. Le « Pomelo de Corse » constitue aujourd’hui une production significative au sein des autres cultures fruitières de l’île. Aux côtés des professionnels, la station de recherches de San Giuliano (SRA INRA et Cirad) est le dispositif de recherche français sur les agrumes et sa renommée est internationale. Le développement de la culture du pomelo en Corse est très lié à la SRA qui, outre son rôle en matière de recherches et de sélection, a participé activement à l’implantation et à l’extension de la culture, avec un rôle direct d’appui au développement : orientation donnée aux plantations, fourniture de greffons et de plants sélectionnés, choix techniques, conseils aux producteurs. Ainsi, les chercheurs de la Station de San Giuliano se sont efforcés de rechercher ou réunir toutes les connaissances physiologiques et techniques susceptibles de conduire à une maîtrise optimale de cette nouvelle culture. Trois articles concernant la culture du pomelo en Corse ont ainsi été publiés dans la revue Fruits. Ce rôle est repris depuis une dizaine d’années par l’AREFLEC (Association régionale d’expérimentation des fruits et légumes en Corse) qui a petit à petit pris sa place de station d’expérimentation permettant d’apporter des références, de répondre aux besoins des producteurs et d’apporter un appui technique auprès des techniciens du développement ou directement des producteurs. Au fur et à mesure du développement de la culture du « Pomelo de Corse », les producteurs eux-mêmes ont pris en charge l’évolution de la filière. Ainsi, dès 1978, quelques agrumiculteurs à l’esprit novateur réalisaient les premières plantations avec l’aide et les conseils des chercheurs de la Station de recherche de San Giuliano. De fait, ce sont plus de 500 ha de la variété Star Ruby, et exclusivement, qui ont été plantés dont la majeure partie avec une aide dans le cadre du contrat de plan Etat-Région 89/93, poursuivie dans celui de 94/99. La production de « Pomelo de Corse » a surmonté les difficultés apparues vers la fin des années 90, difficultés liées à une commercialisation non maitrisée et à un produit dont la qualité était perfectible. Le 20 juin 2000, les producteurs de pomelo, désireux de promouvoir cette culture, parce que persuadés qu’elle avait sa place en Corse, avec un réel potentiel structurant, se sont réunis une première fois. Le travail réalisé par le groupe de réflexion composé de professionnels appartenant aux différentes Organisations de Producteurs et avec l’appui de l’INRA (Station de Recherche de San Giuliano) et de la Chambre d’Agriculture de Haute Corse, a permis de proposer un plan d’action pour la constitution d’une réelle filière pomelo, basé sur un diagnostic de situation. Les parcelles implantées dans des zones défavorables du point de vue pédo-climatique ont été abandonnées, les autres vergers étant « remis à niveau ». Il est apparu très rapidement que la mise en œuvre d’actions coordonnées et pragmatiques produisait rapidement des effets positifs et d’importance. Le succès de ces actions a reposé totalement sur le niveau de coordination qu’a su se donner la profession (producteurs, conditionneurs, expéditeurs, metteurs en marché).
En France, l’appellation commerciale « pamplemousse » recouvre un ensemble de variétés qui sont en fait des pomelos d’un point de vue botanique, espèce Citrus paradisi. Le pamplemousse est le fruit d’une autre espèce botanique (Citrus grandis) au sein de la famille des agrumes, commercialisé principalement en Extrême Orient. En Corse, l’introduction par la Station de Recherche de San Giuliano, qui possède une des plus grandes collections mondiales de ressources génétiques agrumes, des principales variétés représentatives de l’espèce pomelo (Citrus Paradisi) a débuté dès 1958. C’est en 1974 que la variété Star Ruby a été introduite du Texas par la Station de Recherches de San Giuliano (SRA). A cette époque la SRA de San Giuliano était reconnue comme Station de quarantaine pour les Agrumes et seule habilitée à introduire du matériel végétal de l’étranger (porte-greffe et variétés) pour cette espèce. La variété a subi une série d’indexages sanitaires puis assainie par micro-greffage, avant d’être greffée pour être mise en collection sur les deux porte-greffe sélectionnés pour être les plus adaptés aux conditions de la Corse : Poncirus trifoliata et Citrange carrizo. Dans le même temps, en 77 et 78, des plants ont été multipliés pour constituer, d’une part, un verger expérimental de comportement au sein de la Station de Recherche, et d’autre part, trois vergers privés extérieurs dans des conditions représentatives de la diversité au sein de l’aire de culture en Corse. Contrairement aux autres introductions, son comportement agronomique en parcelles d’essai est rapidement apparu favorable à un développement commercial en Corse. Ainsi, dès 1978, de quelques agrumiculteurs à l’esprit novateur, le bassin de production est arrivé jusqu’à une surface de 500 ha exclusivement plantée avec la variété Star Ruby.
Alors que les autres variétés de pomelo se pigmentent mal, le « Pomelo de Corse » acquiert une peau lisse de couleur jaune pouvant présenter une tache de couleur orangée rouge et une chaire de couleur soutenue rose à rouge voir même jusqu’au pourpre. Le fruit se colore naturellement sur l’arbre. Il est récolté lorsqu’il atteint sa maturité interne qui définit ses caractéristiques organoleptiques en termes de saveur et de goût exprimés par l’équilibre entre les sucres et l’acidité, et l’absence d’amertume. La qualité interne des fruits correspond à l’équilibre entre extrait sec (E) qui représente la quantité de sucres totaux et l’acidité totale (A). L’extrait sec est mesuré par réfractométrie, et l’acidité est titrée selon la méthode de Blondel (1952). Cette notion est importante pour déterminer la date de récolte afin d’exprimer au mieux les qualités de ce produit. D’un point de vue commercial, les normes internationales ne définissent comme seul critère que le pourcentage en jus, celui-ci devant être au minimum de 35 %. Sur ce critère de teneur en jus, le « Pomelo de Corse » est bien au dessus de ce seuil (supérieur à 38 %) et présente donc des caractéristiques spécifiques de jutosité. La récolte est effectuée manuellement et les fruits ne sont pas traités phytosanitairement après récolte, leur permettant d’exprimer tous les caractères de la fraicheur. Le « Pomelo de Corse » a deux atouts :
L’IGP « Pomelo de Corse » repose principalement sur une qualité particulière des fruits (équilibre sucres/acidité, teneur en jus, coloration intense, peau lisse) et sur sa réputation de plus en plus étendue qui se renforce du fait du mode de culture à faibles intrants de pesticides.
Les sols de l’aire géographique, différent des sols des autres zones potentielles de production en Méditerranée, en étant le plus souvent plus acides et moins lourds, présentent ainsi des caractéristiques qui ont permis de développer pour la culture du pomelo issu de la variété Star Ruby, des porte-greffes, type Poncirus et ses hybrides (citranges). Ces porte-greffes confèrent aux fruits des caractéristiques de qualité interne supérieures à celles que l’on peut obtenir avec les autres porte-greffes les plus couramment utilisés à travers le monde. Ces caractéristiques de type organoleptique concernent à la fois un bon équilibre entre les teneurs en sucres et acides mais également la teneur en jus et la peau lisse.
Sous des conditions climatiques comme celles de la Corse, le « Pomelo de Corse » acquiert une bonne coloration rouge interne. Ceci est dû à une teneur en lycopène, 5 à 8 fois plus élevée que dans les autres variétés de pomelo rose. La teneur en lycopène permet d’exprimer cette coloration à la fois interne et externe, dans une région où les conditions climatiques sont tempérées avec moins de chaleur que dans les autres régions de production d’agrumes. La chair, déjà bien colorée en septembre-octobre, tend à redevenir plus jaune en hiver, et se colore à nouveau à partir de mars-avril. L’épiderme qui est jaune en hiver tend également à acquérir une coloration rougeâtre lors du réchauffement de printemps.
Ces mêmes conditions climatiques tempérées, qui présentent également la particularité d’une pluviométrie et d’une humidité relative de l’air plus importantes que dans les zones habituelles de culture des agrumes, confèrent deux caractéristiques importantes au « Pomelo de Corse » :
En effet, on connaît très bien l’influence de l’humidité relative de l’air sur l’aspect de la peau chez les agrumes en général, mais également sur le grain des vésicules à huiles essentielles de l’épiderme qui en définit son aspect plus ou moins rugueux ou lisse. Grâce à l’influence maritime très forte, qui se traduit à la fois par des températures moins élevées en été et par un taux d’humidité relative ne descendant qu’exceptionnellement en dessous de 70 %, le « Pomelo de Corse » a une peau lisse.
La production du « Pomelo de Corse » nécessite peu de traitements phytosanitaires en raison de l’insularité qui confère un statut protégé d’un point de vue sanitaire. En effet, l’absence des plus grandes maladies qui sévissent dans toutes les autres zones de production des agrumes et le faible nombre de ravageurs présents sur l’île rendent la maîtrise phytosanitaire du verger corse beaucoup plus aisée, avec très peu de traitements phytosanitaires, contrairement aux autres zones de production. Celle-ci est d’autant plus renforcée du fait d’une structuration agricole en parcelles de petite taille permettant une surveillance accrue et une meilleure maîtrise du risque. Ces aspects sont renforcés par l’absence de traitement phytosanitaire après récolte au regard de la qualité externe des fruits obtenus. Ce qui permet de garder sa fraicheur au produit tout en évitant un risque pour le consommateur, et d’autre part, pour préserver l’image d’une culture respectueuse de l’environnement et des hommes en lien avec son origine. Le mode de commercialisation et les lieux de destination permettent de conforter ce choix.
La réputation du « Pomelo de Corse » est fortement liée à l’image de la Corse, celle d’une île nature, respectueuse de l’environnement, valorisant son agriculture par des produits sous signe de qualité, et bénéficiant d’une longue tradition agrumicole. Il est cueilli à la main, non traité phytosanitairement après récolte, il porte le symbole d’une île où les manières de produire sont respectueuses de l’environnement et des hommes. La production commercialisée se stabilise ces dernières années aux environs de 3 000 tonnes. Le marché français représente la destination pratiquement unique du « Pomelo de Corse ». En effet, la France occupe le premier rang européen pour la consommation de pomelo (90 000 tonnes, soit environ 1,5 kg/hab. Source : Fruitrop focus n°2 2006). La mise en marché du « Pomelo de Corse » s'effectue à plus de 70 % par trois opérateurs locaux (AOPn campagne 2009), principalement sur les places du sud-est de la France. La filière biologique représente environ 20 % du reste de la production. La commercialisation de la production corse se situe d'avril à juin, période à laquelle le « Pomelo de Corse » trouve toute sa place sur les étals, entre la fin des importations de Floride et d'Israël et le début des importations de l'hémisphère sud. La recherche de référencement auprès de la grande distribution a permis également de commercialiser le « Pomelo de Corse » sous marques distributeurs. La commercialisation et les expéditions de « Pomelo de Corse » sur le continent ont connu un fort essor à partir des années 2000 et ont contribués au développement de la notoriété du « Pomelo de Corse » à l’échelle nationale. Des articles de presse parus dans la presse locale, nationale, spécialisée ou généraliste (« Vegetable », « FLD Magazine », « FRuiTROP » ou encore « Corse Matin ») et présentant les spécificités de cette production, illustrent la notoriété du « Pomelo de Corse ».
_____________________________________________________________________________________________________ ![]() Centre de Certification des Produits Agricoles et Agroalimentaires de Qualité 44, rue La Quintinie 75015 PARIS Tél : 01 45 30 92 92 – Fax : 01 45 30 93 00 Courriel : certipaq@certipaq.com Site internet : www.certipaq.com Conforme à la norme EN 45011.
_____________________________________________________________________________________________________ Eléments spécifiques de l’étiquetage liés à l’IGP : - Nom du produit : « Pomelo de Corse ». - Logo IGP de l’union européenne.
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