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Le Ministre de l’agriculture M. Bussereau, à l’occasion du congrès de l’AGPM (groupement des producteurs de maïs) qui s’est tenu à Bordeaux le 14 septembre dernier, a déclaré : «· je sais que les productions de maïs ont subi des pertes importantes liées aux insectes du sol. Je prendrai, pour la campagne 2006, une décision en procédure d'urgence après l'avis que rendra le comité d'homologation en octobre prochain. » Ces pertes sont-elles dues à la suspension du Gaucho et du Régent TS, comme le prétend l’AGPM ? On peut en douter, en effet :
« les premières observations de 2005, réalisées par l’observatoire de biovigilance » (mis en place par les Services Régionaux de la Protection des Végétaux, confirment la tendance observée en 2004 : progression continue des principaux parasites connus du maïs (taupin, etc.) (…) » Ainsi la pression parasitaire était déjà à la hausse en 2004, à un moment où les usages de Gaucho et Régent TS sur maïs étaient encore massifs : 40% des surfaces maïs-grain sont alors en TS (traitement de semences). Ce constat rend caduque la thèse actuelle de l’AGPM.
Si l’efficacité des produits semble être pour l’AGPM une notion aussi aléatoire, quelle importance peut-on attacher à ses essais en 2005 qui concluent que pertes d’efficacité des carbamates et impasse réglementaire sur Gaucho et Régent TS se sont conjuguées au point d’occasionner des pertes estimées à 500.000 tonnes de maïs-grain en France. Ces conclusions sont d’autant plus fragiles que ces essais se sont déroulés dans un contexte climatique très particulier. Lorsqu’on disposera des chiffres précis de récolte et des pertes dues à la sécheresse (cf. : les dossiers de calamités agricoles) on pourra alors évaluer la perte attribuable aux insectes du sol. En attendant, la coopérative CAVAC, en Vendée, dans « CAVAC Infos -octobre 2005 » indique en production de maïs-grain, une perte moyenne de 9 quintaux/ hectare, attribuée à la sécheresse, et ne fait aucune mention de problèmes sanitaires. Ne sont-elles pas la conséquence des pratiques culturales ? De nombreux maïsiculteurs se sont mis en situation de risque parasitaire fort par :
La monoculture du maïs est une aberration agronomique, aux conséquences environnementales graves. Ceux qui la pratiquent exploitent une rente de situation liée aux subventions de la PAC et à la possibilité d’irrigation. Des pratiques culturales qui reposent sur l’usage intensif des pesticides :Au printemps 2004, M.Gaymard, alors Ministre de l’agriculture, avait décidé de suspendre les usages de Gaucho sur semences de maïs et tournesol (à base d’ imidaclopride), ainsi que la plupart des formulations à base de fipronil (dont le traitement de la semence : Régent TS) M.Bussereau n’a pas remis en question ces décisions sur le fond, lorsque les tribunaux saisis par les industriels les avaient contestées ou lorsque les structures professionnelles au premier rang desquelles figuraient l’AGPM et Limagrain (Coop - 63), étaient montées au créneau. Ces dernières n’avaient pas hésité à accuser le ministre d’avoir pris « une décision qui ne reposait sur aucun fondement scientifique faisant la relation entre ces produits et le problème réel de la surmortalité des abeilles », et ce en dépit des avis scientifiques des experts - notamment ceux de la Commission des Toxiques. Au lieu de propager et d’insister sur les principes agronomiques élémentaires, l’AGPM préfère contribuer à la réhabilitation des traitements insecticides de semences, en usant de tous les moyens – y compris : désinformation, mensonges et calomnies. Vers une homologation scandaleuse ! Afin de réhabiliter le traitement insecticide des semences, le lobby du maïs aurait opté pour une stratégie qui consisterait à obtenir l’autorisation de ‘Poncho-Maïs’, traitement de semence de maïs à base de la matière active clothianidine de la famille des néo-nicotinoïdes, insecti-cides neurotoxiques, principalement à usages phytosanitaires. Le premier représentant de cette famille est l’imidaclopride. Un autre, le thiamethoxam, est depuis peu cité en relation avec le traitement de semence de colza. Aucun de ces 3 néo-nicotinoïdes n’est à ce jour inscrit sur la liste positive européenne, condition obligatoire pour la délivrance d’une AMM, en principe. De fait, ces substances ont des caractéristiques communes :
Si de telles caractéristiques sont indispensables à toute substance insecticide qui prétendrait à un usage TS (traitement de la semence), elles semblent difficilement compatibles avec les exigences communautaires, exprimées par la Directive 91/414/CEE :
La Commission des toxiques a été chargée de faire une évaluation des risques présentés par diverses formulations à base de clothianidine dont Poncho-Maïs (TS - Bayer). Elle a émis des réserves, quant au devenir de ces produits dans les différents compartiments de l’environnement (sol et eau), ainsi qu’à l’impact sur l’abeille de poncho-maïs. Bayer n’a pas fourni les compléments d’information demandés. Des témoins gênantsDans leur combat contre les pesticides Gaucho et Régent TS, les apiculteurs ont mis en évidence des faits graves (dossier d’homologation mensonger pour le Gaucho, commerciali-sation hors du cadre légal pour le Régent. Des disfonctionnements graves dans l’évaluation, et la gestion du risque, ont été révélés. Sous la pression des apiculteurs le ministère de l’agriculture a réagi :
Il aura fallu la pression judiciaire pour que le ministre M. Gaymard suspende l’usage du Gaucho sur maïs et quasiment tout usage agricole du fipronil (matière active du Régent TS). Et l’actuel ministre M. Bussereau s’apprête à autoriser l’usage du Poncho-Maïs, un produit très semblable au Gaucho. Serait-il incapable de tirer les leçons du passé ? Il en sera toujours ainsi tant que la gestion des pesticides sera de ressort du ministère de l’agriculture. C’est exactement ce que dit le Comité de Prévention et de Précaution du ministère de l’environnement dans un rapport d’avril 2002(7), qui préconise que la gestion des pesticides ne soit plus du ressort du ministère de l’agriculture à cause de l’absence d’indépendance par rapport à la filière agricole, et soit transmise au ministère de l’environnement et de la santé. REFERENCES (1) Communiqué de l’AGPM, juillet 2005 : « Premier bilan un an après la suspension des insecticides en traitement de semences de maïs – Parasitisme en hausse faute de protection efficace » (2) Article dans « Réussir-Céréales, Grandes Cultures », janv.2001 (P.43 + 45) : « Sur maïs, tournesol, betteraves : Traitement de sol, mieux qu’un traitement de semences » (3) M.DeProft, A.Bernès, B.DeRyckel, N.Ducat, O .Pigeon – Univ. Agronomique Gembloux (B.) Présentation lors de la 5ième conférence internationale sur les ravageurs en agriculture – déc.99, Montpellier (Commentaires dans « Cultivar le Mensuel », suppl. au N° 479, du 18 janv.2000). (4) Note réglementaire REG 2004-06 : « Clothianidine – PONCHO 600 – Insecticide pour le traitement de semence », ARLA (Agence Canadienne de la Réglementation de la Lutte Antiparasitaire) (100 pages) (5) The impact of Gaucho and TI-435 Seed-Treated Canola on Honey Bees, Apis mellifera L., Dr.C.D.Scott-Dupree (Univ.of Guelph, Ontario CDN), Dr.M.S.Spivak (Univ.of Minnesota USA) Final Report (18 pages), unpublished. (6) Contamination de l’eau souterraine par les pesticides et les nitrates dans les régions en culture de pommes de terre ; Giroux I., 2003 (Ministère de l’Environnement, Prov. du Québec) (7) « Risques sanitaires liés à l’utilisation des produits phytosanitaires », Comité de la Prévention et de la Précaution, 20 avenue de Ségur 75007 Paris, avril 2002 ______________________________________ En février 2004 le ministre de l’agriculture, M. Gaymard a interdit l’usage du R2GENT TS, mais a autorisé l’écoulement des stocks de semences traitées. La Confédération Paysanne recherche des apiculteurs ayant subit des préjudices attribuables au Régent en 2004, et désirant se faire indemniser. Il faut prouver son préjudice pour obtenir une indemnisation. Contacter : Jean SABENCH tel/fax : 04 67 97 16 31 jean.sabench@wanadoo.fr ______________________________________ |
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