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♥ Troubles du comportement alimentaire de l’enfant et de l’adolescent ♥ Plan :
I) Anorexie mentale1) Introduction Anorexie mentale = trouble psychopathologique avec des conséquences somatiques potentielles graves, avec association possible de conduites d’addiction ou de dépendance. Formes cliniques : Anorexie-boulimie : 50% des cas Anorexie mentale du garçon : 10%, en augmentation, trouble de l’identité sexuelle Anorexie pré-pubère : 8-10% des cas (→ retard de croissance, pronostic le + grave) Anorexie sub-clinique = anorexie avec une triade incomplète 2) Epidémiologie Touche 1% des adolescents, surtout les jeunes filles : 9 filles pour 1 garçon 2 pics de survenue : 13-14 ans puis 18-20 ans 3) Diagnostic Triade symptomatique :
4) Signes cliniques associés et signes somatiques Potomanie et mérycisme = signes de gravité, douleurs abdominales, vomissements provoqués, prise de laxatifs ou diurétiques, hyperactivité motrice. Cheveux secs et tombants, ongles striés et cassants, peau sèche, lanugo (= petit duvet qui apparaît chez le nourrisson mais disparaît en temps normal), hypertrichose, érosions buccales, dents abîmées…, hypertrophie des parotides, troubles cardiovasculaires, hypothermie, constipation, fractures liées à l’ostéoporose. 5) Contexte psychologique Déni de la gravité, sentiment de bien être de maîtrise et de triomphe, désir éperdu de mincir et peur de grossir, isolement relationnel, dépendance relationnelle : relations avec les parents marquées par l’emprise ou conflits avec les parents contribuant à l’auto-renforcement de la conduite, besoin de maîtrise du corps, sexualité désinvestie, hyper-investissement scolaire et intellectualisme, faiblesse de l’estime de soir et dépression au cœur de la psychopathologie, pas de troubles psychiatrique majeur. Pas toujours tous les critères pour toutes les patientes. Sauf déni de la gravité : elles pensent aller bien et ne jamais être assez maigre → dissociation entre la représentation cognitive de leur corps et la réalité physique. 6) Données paracliniques Diagnostic clinique Examens complémentaires pour retentissement de la dénutrition et diagnostic différentiel : troubles métaboliques, anémie hypochrome, troubles hormonaux, troubles cardiovasculaires, absorptiométrie osseuse. 7) Signes de gravité Amaigrissement rapide, brutal et > 30% du poids, BMI (= body mass index) < 13, bradycardie < 40 battements / minute, hypotension < 9 / 5 (NB : tension normale = 12 / 8), hypothermie (35°C = signe de gravité), troubles biologiques graves, épuisement (les patientes se sentent généralement en pleine forme malgré tout), ralentissement psychique, troubles de la conscience, épisode dépressif majeur, idéations suicidaires. 8) Diagnostic différentiel Affections psychiatriques : dépression majeure, épisode psychotique, phobies alimentaires Affections organiques : tumeurs cérébrales, cancers, maladie du tractus digestif, hyperthyroïdie, panhypopituitarisme, maladie d’Addison. 9) Facteurs étiopathologiques Facteurs psychologiques : rôle de l’adolescence, personnalité pré-morbide, facteurs familiaux. Facteurs culturels : corps idéal, impact de la valorisation de la femme mince Rôle de la dénutrition : impact important car facteur dépressogène, modification des perceptions. 10) Evolution et pronostic Durée d’évolution de plusieurs mois à toute une vie Décès dans 10% des cas (dénutrition, suicide) Rechute dans environ 50% des cas Conduites alimentaires et poids normalisés dans 75 à 80% des cas à 5 ans Chronicité dans 15 à 20% des cas Guérison à 4 ans – 50-60% des cas si triade symptomatique 11) Traitement - Principes de traitement : Abord global intégré, somatique et psychologique dans la durée. Objectifs multiples : traiter le symptôme majeur, la personnalité, les dysfonctionnements familiaux. Hospitalisation si danger vital ou si perte de poids ou absence de reprise de poids malgré un suivi ambulatoire. Contrat de poids Psychotropes (uniquement en appoint) Psychothérapies de soutien, analytique, psychodrame, cognitivo-comportementale Famille : groupe de parole, thérapie familiale - Hospitalisation : Contrat d’hospitalisation Séparation thérapeutique Ré-alimentation Thérapie institutionnelle Mesures thérapeutiques diversifiées II) Boulimie1) Introduction Boulimie = trouble psychopathologique à incidence somatique avec une consommation exagérée d’aliments, perte de contrôle des prises, rapidement, sans rapport avec la sensation de faim. Diagnostic souvent tardif car pas d’aspect physique visible, pas de retentissement sur le poids. 2) Epidémiologie Fréquente dans les pays les plus développés. Prévalence : 1,5% de la population féminine, 3-4 filles pour 1 garçon avec un début vers 18-20 ans. Formes cliniques : Boulimie normo-pondérale : 70% des cas Boulimie avec obésité : 30% Formes mixtes : anorexie-boulimie Formes masculines plus sévères / trouble de l’identité sexuée Etat de mal boulimique exceptionnel et grave = répétition de crise : 10 par jour par ex. 3) Diagnostic clinique Forme clinique caractéristique = forme compulsive normo-pondérale, évoluant par accès avec vomissements provoqués. Crises : 1 à 2 par semaine à plusieurs jours ; ingestion massive, impulsive, irrépressible avec perte de contrôle d’une grande quantité de nourriture, richement calorique lors de moments de solitude, en cachette, en dehors des repas ; arrêt par vomissements provoqués ; sentiment de honte, de dégoût de soir, de culpabilité à la fin de l’accès ; diverses stratégies de contrôle du poids. 4) Caractéristiques psychiques Peur de grossir Préoccupations autour du poids et de l’image corporelle, autour de la nourriture Dépendance exagérée aux parents et notamment à la mère Investissement perturbé de la sexualité Anxiété, dépression, passage à l’acte souvent associés 5) Diagnostic différentiel Fringales, grignotages et hyperphagie prandiales (= augmentation de la prise de nourriture pendant le repas) Hyperphagie dans le cadre d’un diabète Episode maniaque 6) Evolution et pronostic Dépendent de la gravité du trouble : Pronostic dépend de la psychopathologie sous-jacente Evolution longue et fluctuante, chronicité avec troubles associés. Complications somatiques 7) Principes de traitement Chimiothérapie inhibiteur de la recapture de sérotonine, psychothérapie, hospitalisation (rare) |