télécharger 39.31 Kb.
|
« Les nouvelles technologies au domicile des personnes âgées : la réflexion du Département du Rhône » par Yves-Armel MARTIN « Le projet en cours sur le département du Rhône - nommé E-domicile 69- a pour objectif d’étudier comment faciliter le maintien à domicile grâce aux technologies informatiques. Pourquoi s'intéresse t-on au maintien à domicile comme alternative au placement en institution ?
L'objectif du projet que nous conduisons est d'étudier comment les technologies d'information peuvent aider à prolonger le maintien à domicile des personnes dépendantes. Nous avons travaillé en trois phases :
Cela représente un certain nombre d’opportunités sur le département du Rhône. Pourquoi ?
Suite à l’étude qui vous a été présentée, nous avons envisagé un certain nombre de services qui nous semblent émergents et sur lesquels nous chercherons à conduire des expérimentations :
Ces technologies existent, vont exister et vont être accessibles financièrement. Notre problématique à nous n'est pas de les développer ; cela appartient aux industriels et aux chercheurs, mais de les intégrer dans les dispositifs si elles s'avèrent utiles. Par ailleurs, quelle est la procédure en cas de problème ? Dans le cas de la chute, ce n'est pas simple. Si quelqu'un chute, par exemple en milieu rural, comment cela va être traité, qui alerter et de quelle manière ? Au delà de la technologie, l'organisation derrière est très importante. Si on n'a qu'un bout de la chaîne, la technologie ne sert à rien.
Aujourd'hui, de plus en plus de personnes utilisent des réseaux numériques pour communiquer entre elles. On voit des familles entières qui s’envoient des photos des enfants par Internet, des SMS. Celles qui n'ont pas accès à ces outils en sont exclues. La solution n'est pas forcément de se former à l'ordinateur ou d’avoir un téléphone portable ; il y a un certain âge dans la vie où cela peut être difficile de s’y mettre. Il y a des outils qui peuvent être envisagés, qui vont permettre de façon assez simplifiée à une personne âgée de voir les photos numériques ou de recevoir des messages. Quelques exemples de ces techniques : si ce sont des outils assez banaux, il faut par contre les tester et les appliquer à la personne âgée. Le cadre photo en réseau permet d’afficher des photos électroniques (entre 100 et 200 euros). Il fonctionne en réseau dans les nouveaux modèles. On pourrait imaginer une personne qui a quatre enfants et une quinzaine de petits-enfants avec dans son salon quatre cadres-photos qui sont mis à jour par les petits-enfants en question qui eux-mêmes ont accès à l'ordinateur et à l'appareil photos numérique pour mettre à jour leur site sur Internet. Ces informations vont s'afficher dans le salon. La personne âgée est ainsi incluse dans les échanges numériques de photos. Cet outil n'est pas intrusif. Il permet aussi réciproquement aux autres membres de la famille de leur faire penser qu'il y a d'autres personnes à qui ils doivent s’adresser et de créer du lien. Autre exemple : il existe une imprimante Presto qui est coproduite par Hewlett Packard. Elle est typiquement étudiée pour les personnes âgées : c’est une imprimante qui, une fois par jour, va imprimer tous les messages que cette personne a reçus. Quand elle n'a plus d'encre, elle envoie un mail à la personne qui l'a installée. Ainsi, toute la complexité technique est reportée sur les générations qui savent s’en servir et cela permet à la personne âgée d'avoir son journal familial imprimé, une fois par jour ou par semaine, à défaut de recevoir des mails et de pouvoir y répondre de manière simple. Ce sont là des exemples d’objets communicants qui ne sont pas des ordinateurs, qui fonctionnent de manière autonome et permettent à la personne de recevoir des informations. Il y a ainsi un certain nombre de projets qui permettent d'afficher des SMS sur des interfaces très simples sans avoir à réinventer et se mettre à l'informatique.
Il est vrai qu’il y a une rupture entre ceux qui savent utiliser les outils asynchrones et ceux qui ne savent pas le faire. On se dit par exemple que le visiophone est bien pour la personne âgée car elle va pouvoir voir son interlocuteur ; c’est un plus mais l'interlocuteur a-t-il le temps de recevoir un appel, de plus en visio, alors qu'il est pris dans un rythme effréné et qu’il préfère fonctionner à son propre rythme ? L’une des problématiques de ces outils relationnels est de permettre d'avoir des outils asynchrones avec une technologie simple d’utilisation. Les deux exemples que je vous ai cités en sont l’illustration. Il faut avoir un certain nombre de points de vigilance par rapport à ces différentes pistes :
On pourra faire des choses avec lui qu’on ne pourra pas faire avec quelqu’un qui n’a jamais utilisé ces outils. Ce qui est vrai aujourd’hui pour les personnes en voie de dépendance ne sera pas vrai dans dix ans ; les choses vont évoluer et tous les projets que l’on peut mettre en place doivent évoluer à une même vitesse. Or, le domaine des nouvelles technologies est complètement mobile. Il faut donc avoir des dispositifs flexibles.
Les technologies sont rarement inventées pour répondre à un besoin. On ne vous a pas demandé si vous aviez besoin d’un e-mail ; on vous a proposé un e-mail ; vous l’avez utilisé, vous avez inventé l'usage que vous en avez fait avec. De même le téléphone a été inventé au départ pour écouter la messe ou l'opéra pour les gens qui étaient malades. Celui qui l’a inventé n’imaginait pas que l’on s’en servirait pour communiquer entre deux personnes. Nous sommes dans une logique de l’offre. Le champ des possibles est très important. L'usage qu'on en imagine est très différent de l'usage qui en est fait. La manière de faire est de proposer un choix assez large de technologies à des usagers, de voir quelles sont les pratiques qui se développent et ce sont celles-là qu'il faut filtrer, renforcer, développer. On pourrait imaginer comme allégorie un jardin où on sème des graines dans toutes les directions, puis on regarde les plantes les plus importantes qui poussent et ce sont celles-là que l’on va développer. Le développement des usages des technologies est ainsi ; on ne peut pas prédire à l’avance comment cela va évoluer, qu'est-ce qui aura de la valeur pour l'utilisateur. Il faut le confronter à l’utilisateur et on voit émerger des choses. En termes de méthode, il semble indispensable de passer par des phases d’expérimentation. On regarde continuellement le champ des possibles pour avoir différents scénarios relativement ouverts :
On a le droit à l’échec dans ce domaine ; il faut se dire qu'on peut se tromper et il est important de voir ce qui ne marche pas. Trop souvent les projets technologiques nous sont communiqués comme étant de grandes réussites. Or finalement ce que l’on a appris c'est ce que l’on a raté. Il faut communiquer s’il y a des choses qui ne fonctionnent pas, voir ce qui ne fonctionne pas et pourquoi ; c’est ainsi que l’on apprend des choses par l’expérimentation.
Sur l'ensemble de la chaîne, par exemple quand on pense à la communication entre le médecin et la personne âgée, il faut qu’il y ait un bénéfice aussi pour le médecin, soit sous forme de rémunération, soit sous forme de temps gagné. Pour l’ensemble des projets, il faut penser à chacun des acteurs et voir si l’on va gagner dans le nouveau dispositif. Sinon, il faudra compenser. Concernant notre démarche, nous avons fait cette étude de besoins et nous avons un certain nombre de scénarios sur les trois points que je vous ai indiqués :
Dans les mois qui viennent, le département va mettre en place un protocole d’expérimentation qui va être lancé sur des fragments assez limités, de manière à explorer ces différentes voies dans les deux trois ans qui viennent ». Question : Comment faire pour participer au programme e-domicile 69 en tant que personne âgée ou aidante ? Réponse : Comme vous avez pu le voir, les lieux et les contours de l’expérimentation n’ont pas été déterminés. Il y aura un certain nombre d’expérimentations qui seront assez lourdes et vraiment liées à la coordination gérontologique locale ; on choisira certains cantons ou un hôpital particulier ; il y aura quelques lieux qui seront dédiés précisément à cela. Par ailleurs les gens intéressés, en tant que particuliers ou en tant qu’aidants, peuvent me contacter (yam@erasme.org) en me signalant leur intérêt pour la chose. Cela permettra d'identifier des gens volontaires. Question : Que signifie TIC ? Réponse : Ce sont les Technologies de l'Information et de la Communication. Derrière ce terme on met tout ce qui est informatique communicante : Internet, ordinateur, téléphones mobiles,… Question : Parmi les nouvelles technologie,s quelque chose est-il prévu pour les personnes âgées mal voyantes ou non voyantes à domicile ? En effet comment ces personnes peuvent-elles utiliser un écran tactile ? Réponse : Il existe un certain nombre de technologies qui sont destinées à rendre les ordinateurs parlants pour les personnes non voyantes. Ce sont des personnes handicapées, des aveugles qui ont beaucoup développé cela et qui ont des outils qui sont souvent relativement techniques. Pour se les approprier, il faut apprendre par exemple à taper sur un clavier. J’ai un bon exemple en tête : ma voisine de 85 ans, aveugle depuis une dizaine d’années, s’est mise à l'informatique il y a deux ans. Elle est très volontaire : elle s’est formée toute seule à l’utilisation de ce type de clavier. Mais c'est un investissement relativement important. Il existe d'autres outils. On est en train de réfléchir à une expérimentation en utilisant par exemple un lapin communicant, le Nabaztag. C’est un appareil qui est connecté au réseau : on peut lui bouger les oreilles, il a un capteur quand on le touche, et il synthétise ses informations par des phrases orales. On peut par exemple programmer ce lapin sur une adresse et quand on va lui taper sur la tête il va lire en synthèse vocale les mails reçus. Ou bien on lui appuie sur la tête, et on lui dit « France-Inter » et il va aller chercher sur le réseau France-Inter. C’est assez simple. Il a aussi un lecteur de puce ; cela permettrait de coller des petites étiquettes qui coûtent moins d'un euro sur les différentes boîtes de médicaments d'une personne aveugle qui va prendre ces boîtes, les passer sous le nez du lapin qui va lui dire ce qu’est le médicament, quelle en est la posologie. C'est un appareil qui a été développé au départ comme un gadget pour les férus de l'informatique mais, comme il est fait pour le passage vocal, il pourrait avoir un intérêt pour ces publics non voyants. Nous allons le tester prochainement à Erasme dans cet objectif. |
![]() | «handicap» réalisée par l’ancreai en 2011, voici l’analyse nationale comparée des schémas territoriaux (départementaux et régionaux)... | ![]() | ... |
![]() | «Accompagnement, soins et services à la personne» option «à domicile» exerce ses fonctions auprès de familles, d’enfants, de personnes... | ![]() | «tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d’un acte positif ou négatif accompli par la victime elle-même et qu’elle... |
![]() | ![]() | «registre nominatif» des personnes à contacter en cas de déclenchement du plan d’alerte et d’urgence au profit des personnes âgées... | |
![]() | «affronter la journée» chez les personnes âgées, en raison des complications induites par le décubitus prolongé | ![]() | |
![]() | «contacts étroits» (personnes du domicile) ayant un facteur de risque de faire une grippe plus sévère | ![]() |