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Infection Materno-Foétale
I.Généralité A.Introduction
infections bactériennes néo-natales = facteur important de mortalité et de morbidité, surtt chez le prématuré
= infections transmises par la mère au fœtus avant ou après l'accouchement.
Par voie ascendante
ou par voie hématogène
infections à début précoce ds les 72h suivant la naissance
infections à début tardif entre 3 et 28 j de vie.
incidence : 1 à 4 sur 1000 naissances.
→ rechercher les infections chez la femme enceinte et chez le nouveau-né.
II.Evaluation du risque infectieux périnatal 1.Infections in utero. fœtus contaminé par voie transplacentaire au cours d'1 bactériémie maternelle.
ces infections contractées pdt la vie intra utérine → pathologies foetales et/ou néonatales tjrs sévères (avortement, prématurité, malformations, syndrome infectieux congénital).
bactéries en cause : celles capables d'infecter la mère et de coloniser le fœtus par voie transplacentaire
Listeria monocytogenes = espèce la + caractéristique de ces infections.
Treponema pallidum
2.Infections néonatales fœtus contaminé par le liquide amniotique (=LA), lui même infecté à partir des voies génitales
fœtus peut aussi s'infecter lors de l'accouchement, au passage de la filière génitale.
colonisation massive qui peut → pathologies graves d'emblée, dominées par des signes respiratoires.
bactéries en cause = celles qui colonisent les voies génitales maternelles
(le + svt sans conséquences pr la mère).
certaines st qualifiées « à haut risque infectieux » pour le nouveau-né :
Streptococcus agalactiae
Escherichia coli K1
Hemophilus influenzae
autres bactéries commensales pouvant être impliquées :
S. aureus
Entérobactéries
Streptococcus spp. Et Enterococcus spp.
Gardnerella vaginalis
anaérobies stricts
Mycoplasma, Ureaplasma
+ germes responsables de pathologies vénériennes chez la femme : Chlamydia trachomatis
Neisseria gonorrhoeae
Treponema pallidum
3.Infection post-natales contamination ds les 8 jours qui suivent la naissance par bactéries de l'environnement ou d'origine maternelle. → infections tardives svt dominées par des signes méningés. III.Recherche de bactéries chez la femme enceinte : recherche systématique : Treponema pallidum (sérologie de la syphilis au moment de la déclaration de grossesse).
Streptococcus agalactiae = Strepto B. (dépistage systématique en fin de grossesse entre 34 et 38 semaines d'aménorrhée - loi n° 2004-806 du 9 Août 2004).
recherches complémentaires : ds le sang : 1 ou 2 séries d'hémocultures recommandées chez tte femme enceinte fébrile ↔ suspiscion de chorioamniotite.
Si + : signe de gravité pr la mère et l'enfant. (point de départ urinaire ou gynécologique le + svt).
Recherche en particulier de Listeria monocytogenes.
prélèvement vaginal (PV)
si menace d'accouchement prématuré (= MAP), rupture prématurée des membranes (=RPM), suspiscion de chorioamniotite.
Bactéries recherchées : S. agalactiae, E. coli, H. influenzae, S. aureus,
prélèvement endocervical (PE)
recherche de germes banals + germes → IST
Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae, S. agalactiae, E. coli, …
ECBU
si hyperthermie avec ou sans signes cliniques
liquide amniotique :
examen pratiqué en période prénatale en cas de rupture précoce et prolongée de la poche des eaux.
traité comme un prélèvement normalement stérile.
Les Entérobactéries, les Streptocoques, les Listeria, les Haemophilus, les Gardnerella mais aussi tous les autres germes aérobies ou anaérobies commensaux normaux des voies génitales de la femme doivent être recherchés.
technique de prélèvement déterminante pour éviter de contaminer le liquide lors du passage dans le vagin : nettoyer correctement l'exocol puis prélever, sous spéculum, au niveau du col, une quantité suffisante (0,5 ml) de liquide amniotique.
Les résultats de l'examen direct sont transmis sans délai.
IV.Recherche de bactéries chez le nouveau-né 1.Prélèvements les plus informatifs à réaliser chez le nouveau-né suspect d'infection bactérienne ou se trouvant ds 1 situation à risque infectieux.
Ds l'heure qui suit la naissance ou avant la 1ère toilette.
liquide gastrique (= LG).
Valeur +++ ; reflet du liquide amniotique
bonne valeur prédictive négative.
Qq ml de liquide st aspirés à l'aide d'1 sonde gastrique montée sur une seringue.
Acheminement rapide à température ambiante
examen direct en urgence : Gram + coloration cytologique
recherche de polynucléaires, de bactéries, de levures.
+ mise en culture
écouvillonnage des sites cutanés et orificielle
1 à 3 pts (ex : conduit auditif externe, œil, nez, anus...)
fréquemment contaminés par la flore vaginale, cutanée ou de l'environnement.
Pas d'ED ; mise en culture.
2.Autres prélèvements (à réaliser en fonction du contexte) hémoculture
si signes cliniques d'infection
= examen de référence pr confirmer l'infection néo-natale.
au moins 1ml de sg ds flacons adaptés
3.Pour compléter le bilan aspiration trachéale placenta 4.Antibiogramme pratiqué sur les souches considérées comme pathogènes. Pour les espèces les plus fréquemment en cause, il faudra détecter les phénotypes de résistance suivants : E. coli K1 : phénotypes de résistance acquise des entérobactéries.
S. agalactiae : résistance aux macrolides, résistance aux cyclines.
H. influenzae : présence d'une ß-lactamase.
L i s t e r i a : rechercher la résistance naturelle aux céphalosporines, les résistances acquises aux macrolides, aux fluoroquinolones, au cotrimoxazole.
V. Traitement des infections materno foetales Ref : Medecine thérapeutique/Pédiatrie, vol 2, 1, 55-64, 19991. Indication de l'antibiothérapie La décision de prescrire une antibiothérapie chez un nouveau-né repose sur un faisceau d'arguments anamnestiques, cliniques, biologiques et bactériologiques 3 types de situations peuvent se présenter : l'enfant a une symptomatologie clinique sévère ou le contexte obstétrical est particulièrement marqué (accouchement prématuré fébrile par exemple).
Une antibiothérapie sera prescrite et commencée une fois les prélèvements effectués et sans attendre leurs résultats ;
l'enfant est paucisymptomatique ou asymptomatique avec une anamnèse obstétricale intermédiaire.
Ce sont les résultats du bilan biologique et la surveillance clinique qui décideront de la conduite thérapeutique ;
l'enfant est asymptomatique et sa biologie est normale, mais les prélèvements bactériologiques sont positifs.
Cette situation pose le problème du diagnostic de la « colonisation bactérienne néonatale » et, surtout, de l'opportunité de son traitement.
2. Choix de l'antibiothérapie de première intention repose sur plusieurs critères :
connaissance de l'épidémiologie des germes responsables de l'infection importance de la symptomatologie clinique
notion de risque d'être confronté à un germe résistant à l'ampicilline en raison d'une hospitalisation ou d'une antibiothérapie maternelle par une bêta-lactamine au cours du dernier trimestre de la grossesse et/ou dans les jours précédant l'accouchement ;
âge gestationnel (avant ou après 37 semaines d'aménorrhée).
association d'antibiotiques systématique
trithérapie ampicilline ou amoxicilline, céfotaxime et aminoside = ttt de choix chez un nouveau-né présentant une infection cliniquement sévère,
ou chez un prématuré et chez un nouveau-né dont la mère est sous ampicilline ou l'a été pendant le dernier trimestre de la grossesse.
3. Adaptation du traitement en fonction du germe indispensable dès que le germe est identifié et que sa sensibilité aux antibiotiques est connue.
infections à streptocoque B : l'association amoxicilline-aminoside est poursuivie et le céfotaxime est arrêté.
infections Gram négatif :
E. coli : plus de la moitié des souches étant résistantes à l'amoxicilline, on peut, dès l'identification du germe, arrêter l'amoxicilline et poursuivre l'association céfotaxime-aminoside, d'autant que le céfotaxime a une CMI bien plus favorable que l'amoxicilline dans les infections à E. coli sensibles à l'ampicilline ;
autre BGN : cf antibiogramme
Listeria ou streptocoques non B : l'association amoxicilline-aminoside sera poursuivie
infection à germe non identifié : triple antibiothérapie le plus souvent poursuivie.
En fonction de l'évolution clinique et biologique, le traitement sera de 7 à 10 jours en tenant compte de la durée du traitement maternel éventuel
VI.Bactérié à SAVOIR = Streptocoque β hémolytique du groupe B
Streptococcus agalactiae Bactéries commensales des voies génitales et de l'intestin, éventuellement responsables d'infections néonatales très sévères (septicémies, méningites). Caractères bactèriologiques
morphologie
CGP le + svt disposés en chaînettes
métabolisme respiratoire
anaérobie – aéro tolérant
Caractères culturaux
bactéries fragiles
culture facile sur mileux riches (gélose au sang).
streptocoques ß hémolytiques
mais la zone d'hémolyse est souvent étroite,
 Caractères biochimiques.
Le + important : catalase negative
permet rapidement de les différencier des Staphylocoques qui sont catalase +
(Bactéries + eau oxygénée → dégagement gazeux si catalase +). Caractères antigéniques
le polyoside C = antigène de la paroi
permet de définir le groupe par agglutination
de particules de latex sensibilisées
Habitat et pouvoir pathogène humain
Hôtes normaux du tube digestif, des voies respiratoires supérieures et des voies génitales féminines, chez le nouveau-né → infections graves
forme précoce
ds les 5 premiers jours de vie et souvent dès la naissance → syndrome infectieux généralisé, toujours sévère et parfois mortel.
forme tardive :
nouveau-né d'1 semaine à 3 mois de vie → méningite avec ou sans septicémie.
Chez l'accouchée, dans la période du post partum → bactériémies avec endométrite ou suppuration de la plaie de césarienne.
Chez les sujets immunodéprimés ou atteints d'affections fragilisantes → infections opportunistes (pneumopathies, arthrites, méningites, cellulites, endocardites).
Diagnostic bactériologique prélèvements :
si infection néonatale :
nouveau-né : sang, LCR, liquide gastrique, urines, méconium, lésions cutanées, oreille
mère : lochies, sang, urines, sécrétions vaginales, placenta, LA.
autres : en fonction de la clinique.
culture
sur gélose au sang ou gélose sélective chromogène - 24 à 48h en anaérobiose.
identification : caractères culturaux, morphologiques, biochimiques (catalase -) et antigéniques (recherche de l'antigène B par agglutination).
Sensibilité aux antibiotiques – Traitement. streptocoques B : moins sensibles aux pénicillines que les streptocoques A.
Des souches R aux cyclines est fréquemment isolées.
chloramphénicol, macrolides, cotrimoxazole : généralement actifs.
rare résistance "de haut niveau" aux aminosides
traitement :
infections néonatales : association pénicilline-aminoside (gentamicine).
Si atteinte méningée, on remplace la pénicilline par l'ampicilline.
Prophylaxie On préconise une antibioprophylaxie par pénicilline ou ampicilline au cours de l'accouchement en cas de rupture prématurée des membranes ou quand notion d'un portage maternel.
A.Listeria monocytogenes BG+ saprophyte, Largement répandue ds la nature. infections sporadiques sévères chez l'homme et l'animal.
Bactérie invasive, capable de traverser le placenta et de pénéter le SNC → méningo-encéphalites. Notion de terrain +++maladie rare : en France < 300 cas/an mortalité 25-30% (malgré 1 antibiothérapie adaptée);
séquelles neurologiques : 40%.
1.Caractères généraux classification : genre Listeria, 5 espèces proches.
morphologie BG+, non capsulé, non sporulé. 1-4 μm/0,5 μm, en chaînes courtes ou petits amas.
culture facile sur milieux ordinaires entre 4°C et 45°C.
colonies « smooth », transparentes, à bords réguliers, β hémolytiques sur gélose au sang.
AAF, catalase +
fermentation des sucres → espèce
électrophorèse en champ pulsé → sérovars
16 sérovars (= marqueurs épidémiologiques) :
sérovar 4b → 75% des souches humaines
sérovar ½ → 25%
2.Pouvoir pathogène. La listériose = septicémie d'origine digestive avec risque d'infection foeto-placentaire et de méningo-encéphalite chez des sujets fragiles. Incubation : 3 j - 8 sem.
début = fièvre isolée (forme bactériémique),
céphalées (forme méningo-encéphalitique) ou signes d’atteinte des nerfs crâniens (rhombencéphalite)
sans diarrhée.
infection SNC = méningo-encéphalite lympho-monocytaire ou purulente, avec : fièvre, céphalées, raideur de la nuque, parfois paralysies des nerfs crâniens
infection materno-infantile: chez la mère : signes d'infection svt inapparents ou résumés à un syndrome pseudo-grippal avec fièvre et frissons, fatigue, maux de tête et myalgies
avant 5ème mois de Grossesse : – > avortement possible
après 5ème mois de Grossesse (cas le + fréquent) :
→ svt accouchement prématuré. Chez nouveau-né :
infection in utero par voie sanguine à la suite d'une bactériémie de la mère.
infection évidente dès la naissance : cyanose, apnée, détresse respiratoire et troubles de la conscience (apathie, convulsions), rarement éruption + svt pneumonie.
mortalité élevée
Dans - de 10% des cas : nouveau-né contaminé ds la période périnatale ou au cours de l'accouchement, sans infection placentaire.
enfant apparemment sain à la naissance
infection 8 à 60 jours après l'accouchement, avec méningite purulente, fièvre, insomnie, irritabilité, troubles de la conscience.
diagnostic précocement établi → faible mortalité dans cette forme clinique.
3.Epidémiologie maladie rarecontamination humaine : origine alimentaire. aliments à risque : charcuteries (pâté, rillettes, langue de porc, steak haché),
certains produits laitiers (fromages au lait cru),
certains poissons fumés (saumon)
certains végétaux (soupe de choux, soja).
aliments qui → listérioses sont souvent contaminés à fort taux (>105/g) transmission alimentaire liée au caractère ubiquiste et saprophyte de la bactérie (sol, végétaux) propriété importante +++ : Listeria monocytogenes est capable de se multiplier à basse température = bactérie psychrophile4.Diagnostic bactériologique prélèvements : adulte et grand enfant : hémocultures, LCR
femme enceinte : hémocultures, placenta, lochies.
nouveau-né : sang, LCR, liquide gastrique, méconium, peau.
examen direct, culture, identification. Cf caractères bactériologiques LCR : réaction inflammatoire d'intensité variable : 100 à 500 cellules par mm3, parfois 1000 cellules/ mm3.
le + svt (> 75% des cas), prédominance de cellules mononucléées mais il n'est pas rare d'observer des formules mixtes ou même à prédominance de polynucléaires neutrophiles.
Cette méningite s'accompagne de façon constante d'une glycorachie effondrée.
antibiogramme – sensibilité aux antibiotiques Sensible à :
pénicillines (AMX, amoxicilline)
aminoglycosides (K, kanamycine; GM, gentamicine)
triméthoprime-sulfaméthoxazole
rifampicine
Résistant à :
C2G et C3G,
5.Traitement – Prophylaxie ttt de choix listériose neuroméningée = association ampicilline-aminoside 3-4 semaines (rechutes possibles si ttt trop court). Si allergie, triméthoprime-sulfaméthoxazole + gentamicine → bons résultats. chez la femme enceinte : ampicilline (6 g/jour) IV pendant trois semaines. prévention de la listériose : contrôle rigoureux des aliments industriels (chaîne du froid, processus de préparation, cuisson contrôlée [charcuterie], contrôle du lait et des animaux, hygiène des pratiques, des locaux et des infrastructures);
éducation des groupes à risques et des consommateurs, en évitant les aliments à risques : cuisson des aliments, à chaque fois qu'elle est possible, précautions d’hygiène alimentaire lors de la préparation des aliments (réfrigérateurs, dates de péremption).
 / Date : 16/11/2012 Time: 00:00 minutes Words : mots Pr THOMAS |