DOSSIER MEMOIRE 1
Mémoire et apprentissages scolaires
Alain Lieury
| Conception populaire : cf. gestion mentale, nature sensorielle des mémoires
Mémoire = variée et complexe
Mémoire sensorielle : courte durée, peu importantes à l’école
Rappel à court terme (quelques secondes) infos auditives 20% > infos visuelles
Après 10 secondes rappel infos visuelles = infos auditives mémoire lexicale
Mémoire lexicale : fichiers mots « carrosserie »
Mémoire sémantique : sens des mots, concepts
Classement par associations (abeille/miel) ou catégories (mésange/oiseau/animal) école : apprentissage sous forme d’un plan (tri, classement) = efficace
Un système lexical/mémoire d’entrée – Un système lexical de sortie : système lexical qui permet la vocalisation
Infos auditives
Entendre auditivement dans sa tête : boucle vocale mémoire auxiliaire
Répétition « rabâchage » : composante de la mémoire lexicale – pas de sens, vocalisation « bête » permet de conserver des informations pendant un temps indéfini / permet de les réutiliser pour une analyse (sens/ concept) dans une autre mémoire
Savoir utiliser cette autorépétition à l’école
Infos visuelles
Fugitive, mais entrée vers d’autres mémoires spécialisées : mémoire lexicale (graphismes), mémoire imagée (animaux, plantes, objets)
Mémoire imagée puissante et durable : synthèse de l’image et non « photographie »
Ecole : non « faire photographier », faire retracer un schéma, un graphique, répéter jusqu’à ce que la représentation soit correcte
Mémoire procédurales
Apprendre les programmes moteurs dans certaines activités (jeux vidéo, EPS, écriture…)
Mémoire vive
Stocke à court terme des informations pour les assembler et les recombiner : mémoire de travail ou mémoire à court terme raisonnement basé sur cette mémoire de travail
La mémoire de travail opère des réarrangements parmi des informations issues de mémoires spécialisées (lexicale, sémantique, imagée) qui permettent d’aboutir à une solution
Mise en mémoire (imagée) plus lente si nombre d’attributs plus grand (taille, couleurs, détails)
7 combinaisons de présentation : 3 possibilités de présentation visuel, auditif, audio-visuel pour les mots lus ou entendus et 3 types de connaissances mot, mot + image, image
Vocabulaire
De toutes nos mémoires, les plus importantes sont celles qui contiennent les mots (lexicale et sémantique)
Capacité de mémoire immense : 9000 /13500 mots de référence en fin de CM2
Grande variabilité selon les élèves : de 1000 à 8000 mots en CP ; moyenne 4500 mots en fin de CP, et 9000 mots en fin de CM2
A l’école : mémoire des catégories sémantiques usuelles + apprentissages de concepts + vocabulaire encyclopédique (disciplines scolaires)
Le vocabulaire, basé sur la mémoire lexicale et la mémoire sémantique, représente une grande partie des connaissances meilleur prédicteur de réussite scolaire
| Méthodes d’apprentissage
Alain Lieury
| Apprendre des contenus
Développer l’apprentissage du vocabulaire encyclopédique, vocabulaire spécialisé des disciplines : combiner la mémorisation par cœur (graphisme et phonologie des mots) et la mémorisation sémantique (sens et concepts)
Organisation des concepts
Typologie des indices sémantiques : trois niveaux d’organisation
Traits constitutifs, propriétés : spatial/temporel/descriptifs statiques/ descriptifs fonctionnels (causalité) / valeur
Concept : exemple / prototype/similitude/contraire/analogique
Réseau associatif ou catégorie : super-catégorie/sous-catégorie/associé/relations logiques/ flexibilité
Apprentissage multi-épisodique
Apprendre différentes facettes sémantiques des mots au travers de contextes variés
Jeux vidéo
Ne font pas mieux que les activités papier-crayon
Ce qui est efficace à long terme :
Apprentissages de connaissances spécifiques, apprises sur de longues périodes, dans le cadre de programmes structurés
| Accompagnement la mémorisation dans les séances d’enseignement
S. Coustier
| Mémoriser : Quoi ? Quand ? Pour quoi faire ? Comment ?
Accompagner la mémorisation : anticiper la restitution pour mémoriser mieux
Place de la mémorisation dans la séquence d’enseignement :
Phase de découverte Restitution des connaissances acquises
Phase de recherche, avec formalisation Prendre conscience de ce que l’on apprend et qu’il faudra retenir : les procédures, le vocabulaire, le savoir
Phase d’entrainement Mémoriser et anticiper sur les restitutions
Phase d’évaluation Restituer, anticiper sur les réinvestissements
Place de la mémorisation dans la séance d’enseignement :
Introduction de séance : rappels des apprentissages précédents, rituels restitution « par cœur »
Dialogue cognitif pendant la séance: ce que je fais, comment je fais, ce que cela m’apprends, ce que je comprends
Bilan de séance : ce qu’on a fait, comment on a fait (procédures), ce que l’on a appris et que l’on doit retenir traces (écrites et/ou schématiques) des apprentissages, collectives et individuelles
Prendre en compte les différentes capacités cognitives des élèves : différents contextes, différentes représentations, différents supports, différentes activités
| Ce qu’on mémorise, c’est sa propre pratique
Martine Dhénin
| Fabriquer la leçon au lieu de l’écouter
Enseignant : préparer son cours vérifier la maitrise de la notion, rafraichir ses connaissances, organiser une progression, hiérarchiser les informations, répondre à des questions pour dissiper des pans pas assez clairs, choisir les supports, mettre tout cela par écrit, rédiger la leçon que les élèves auront à copier et apprendre = la mémoire de l’enseignant est enrichie par ce travail, de manière très efficace
Opérations intellectuelles qui permettent de traiter l’information sous toutes ses formes et qui permettent de se l’approprier : Cécile Delannoy souligne « Toute activité qui manipule mentalement le matériau à mémoriser constitue un traitement qui contribue à fixer en mémoire. Ce que l’on mémorise, en fait, c’est sa propre activité ; c’est l’activité mentale fournie par le sujet qui fait qu’il s’approprie l’information extérieure. »
Laisser les élèves faire la leçon :
Elaboration de traces écrites en cours et à l’issue des activités de l’élève
Fiches outils : outil d’apprentissage, outil pour penser, outil pour construire un savoir, pour conceptualiser mémoire du travail effectué
Traces évolutives, qui s’enrichissent au fil des séances de travail, en cours d’année, d’une année sur l’autre
Traces construites individuellement, confrontées en groupe, puis en classe entière pour aboutir à un outil mis en page par l’enseignant afin qu’il soit lisible et exploitable
Idéal : outil personnalisé selon les besoins et les progrès à effectuer
| La récitation : pour quoi faire ?
Brigitte Louichon
| Activité qui n’a jamais disparu des programmes scolaires : récitation, mise en voix de texte, mémorisation de texte littéraire…
Champ littéraire ou champ de l’oral
Apprendre un texte = apprendre de la langue écrite // différente de la langue orale (syntaxe, lexique, échange avec un interlocuteur…)
Texte littéraire récité = texte écrit oralisé (cf. lecture à haute voix)
Récitation : trois composantes articulées
Lecture / mémorisation/ restitution
Le plus souvent dans les classes : lecture rapide, mémorisation essentiellement à la maison, évaluation « su par cœur » « pas su » ; pas d’autre usage de ce texte qui a été mis en mémoire, disponible dans la mémoire
Apprendre par cœur quelque chose dont on ne se sert pas ? // tables de multiplication, règles de grammaire : réinvestissement attendu
Si valeur pédagogique de la récitation, alors elle doit être totalement enseignée à l’école : lecture, mémorisation, restitution, et enjeux, usages des textes sus
Mémoriser pour revivre une émotion
Une lecture riche d’émotion d’un texte: lire /relire/ questionner/ interpréter apprendre et mémoriser
Mémoriser pour mieux lire
Constituer une « banque de textes » pour proposer des dispositifs pédagogiques permettant la mise en réseau d’œuvres (textes, œuvres plastiques…) construction et conception de la culture
Lire en réseau= découverte de nouveaux textes et rappel de textes connus
Cette mise en lien, sans laquelle il n’y a pas de construction de sens, s’apprend
Mise en réseau différée : appel à la mémoire, remobiliser les souvenirs
Se souvenir d’un texte : se redire l’histoire, se souvenir de personnages, de péripéties, d’une structure narrative
Permettre aux élèves de faire l’expérience des enjeux du littéraire et l’expérience de l’usage de la mémorisation des œuvres
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