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Comtesse de Ségur Les bons enfants ![]() BeQ Les bons enfants par Mme la comtesse de Ségur n ![]() ée Rostopchine La Bibliothèque électronique du Québec Collection À tous les vents Volume 249 : version 2.01 Aussi, à la Bibliothèque : 1. Les nouveaux contes de fées, 1857. 2. Les petites filles modèles, 1857. 3. Les malheurs de Sophie, 1858. 4. Les vacances, 1859. 5. Mémoires d’un âne, 1860. 6. Pauvre Blaise, 1862. 7. La sœur de Gribouille, 1862. 8. Les bons enfants, 1862. 9. Les deux nigauds, 1863. 10. L’auberge de l’Ange Gardien, 1863. 11. Le général Dourakine, 1863. 12. François le bossu, 1864. 13. Comédies et Proverbes, 1865. 14. Un bon petit diable, 1865. 15. Jean qui grogne et Jean qui rit, 1865. 16. La fortune de Gaspard, 1866. 17. Quel amour d’enfant !, 1866. 18. Le mauvais génie, 1867. 19. Diloy le chemineau, 1868. 20. Après la pluie le beau temps, 1871. Les bons enfants Édition de référence : Paris, Librairie Hachette et Cie, 1896. À mes petits-enfants Pierre, Henri, Marie-Thérèse de Ségur, Valentine, Louis de Ségur, Camille, Madeleine, Louis, Gaston de Malaret, Élisabeth, Henriette, Armand Fresneau, Jacques, Jeanne, Marguerite, Paul de Pitray. Je voudrais, mes chers petits-enfants, que chacun de vous eût son nom en tête d’un de mes ouvrages, mais votre nombre, toujours et rapidement croissant, a dépassé mon courage, et je vous réunis tous en une seule dédicace, qui ne sera, je l’espère, pas la dernière, quoique tous les ans je perde une année de vie, comme le dirait le bon M. de La Palice. Encore un peu de temps, et je garderai le silence, pour cacher au public les infirmités de mon esprit ; vous en serez les seuls chers petits confidents. Votre grand-mère, Comtesse de Ségur, née Rostopchine. IUne mauvaise plaisanteriePlusieurs enfants jouaient dans le jardin de Mme Dupuis ; il faisait beau temps, presque trop chaud. Jacques, Louis, Nicolas et Jules se reposaient sur un banc. Jacques s’essuyait le front avec son mouchoir ; il avait bêché, arrosé, ratissé, et il se reposait en causant avec ses amis. JacquesQuelle chaleur il fait aujourd’hui ! C’est presque comme en été. LouisNous sommes bien près de l’été. NicolasNon, puisque nous commençons le printemps. LouisEh bien ! est-ce que le printemps ne touche pas à l’été. NicolasOui, comme il touche à l’hiver. JacquesCe n’est pas la même chose ; l’hiver est en arrière, et l’été est en avant ; la preuve, c’est que c’est demain le 1er avril. JulesLe 1er avril demain ! je n’y pensais pas. C’est le jour des attrapes. Tâchons d’attraper quelqu’un. JacquesPas moi d’abord. Je n’aime pas à tromper. JulesQue tu es bête ! Ce n’est pas pour tout de bon ; c’est pour rire. NicolasJe crois bien ! J’ai joué beaucoup de tours du 1er avril, très drôles et très innocents. LouisQuels tours as-tu faits ? NicolasUn jour, j’ai écrit à un vieux M. Poucque, ami de ma tante Dupont, qu’elle l’attendait pour dîner avec un missionnaire qui avait été martyrisé en Chine et qu’il désirait beaucoup connaître. Précisément, ce jour-là, 1er avril, ma tante dînait chez nous. Le vieux monsieur est arrivé en belle toilette ; il avait pris une voiture, parce qu’il pleuvait. Le portier lui dit que ma tante était sortie ; il veut monter pour l’attendre ; le portier assure qu’elle doit rentrer tard dans la soirée ; M. Poucque se fâche ; le portier se fâche aussi ; ils se disputent longtemps ; le monsieur monte, ne trouve personne ; la pluie tombait par torrents ; pas de voiture pour retourner chez lui ; le bonhomme est obligé de s’en aller à pied ; il rentre ruisselant d’eau et fort en colère ; son domestique était sorti ; pas de dîner ; il n’a que du pain et des confitures, et le lendemain il écrit à ma tante une lettre furieuse, à laquelle elle ne comprend rien ; elle le prie de venir la voir ; il lui montre sa lettre d’invitation ; elle devine que c’est un tour qu’on lui a joué ; ils cherchent et ne trouvent pas le coupable (car j’avais fait copier ma lettre par un de mes camarades de collège, pour qu’on ne reconnût pas mon écriture). Ma tante nous a raconté l’histoire ; j’étais enchanté d’avoir si bien réussi, et voilà pourquoi je voudrais cette année-ci encore faire une attrape à quelqu’un. JulesTu appelles cela un tour innocent ? C’est très méchant pour ce pauvre M. Poucque, qui n’a pas dîné, qui a été trempé et qui a passé une triste soirée. JacquesSans compter qu’il est pauvre et qu’il a dépensé de l’argent pour une voiture. NicolasBah ! bah !... On ne s’amuserait jamais si on regardait à tout. LouisC’est que je ne trouve aucun amusement à faire de la peine à quelqu’un. NicolasQue tu es bête ! Ce n’est pas une grande peine d’être attrapé ! JacquesNon, mais c’est un ennui ; on est vexé de s’être laissé attraper. JulesAlors, tu ne veux pas m’aider à jouer un petit tour à la bonne de tes cousins Pierre et Henri ? Tu sais comme elle est ennuyeuse ! elle emmène toujours tes cousins au plus fort de nos jeux. JacquesCe n’est pas pour les tourmenter ; il faut qu’ils rentrent pour apprendre leurs leçons. JulesVoyons ! veux-tu ou ne veux-tu pas être des nôtres pour le 1er avril ? JacquesNon, je ne veux pas. LouisNi moi non plus. JulesVous êtes deux nigauds ; nous allons nous amuser, Nicolas et moi, et vous serez bien fâchés d’avoir refusé. JacquesNous nous amuserons de notre côté, et bien plus que vous, car nous ferons du bien en tâchant de déjouer vos tours. NicolasC’est ce que nous verrons, monsieur. Quand je m’y mets, il n’est pas facile de m’empêcher de faire ce que je veux. JacquesTant pis pour toi si tu veux le mal. » En disant ces mots, Jacques se leva ainsi que Louis, et ils recommencèrent leurs travaux de jardinage. Nicolas et Jules reprirent leurs vestes et s’en allèrent pour comploter le tour dont ils avaient parlé. |
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