Le Pr Jean Acar a publié un article sur un sujet mal connu et controversé diabète et valvulopathies dans le numéro de juillet 2013 des Guides du Praticien





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Le Pr Jean Acar a publié un article sur un sujet mal connu et controversé - diabète et valvulopathies - dans le numéro de juillet 2013 des Guides du Praticien, consacré au Diabète et Pathologies Cardiovasculaires, coordonnée par le Pr Patrice Cacoub.

L’article répond à des questions très pratiques :

  1. Quelle est la fréquence de l’association diabète type 2/valvulopathies ?

  2. Le diabète peut-il être responsable de certaines maladies valvulaires et de leur mode évolutif ?

  3. Quelles mesures prendre chez un diabétique pour prévenir l’aggravation de la valvulopathie ?

Quelle est la fréquence de l’association diabète type 2/valvulopathies ?

La prévalence des maladies valvulaires au cours du diabète a été peu étudiée; dans les deux publications où elle a été analysée, les valvulopathies aortiques se sont avérées significativement plus fréquentes chez les diabètiques qu’en l’absence de diabète, qu’il s’agisse de maladies valvulaires aortiques dégénératives étudiées par Movahed M.R. chez l’homme d’un certain âge ou de calcifications valvulaires aortiques détectées dans les deux sexes par scanner (Katz, R.).

La fréquence du diabète au cours des maladies valvulaires a été bien étayée dans l’enquête « EHSV » de B.Iung et al. Les taux du diabète sont les plus élevés dans le groupe des sténoses aortiques soit 20% des cas. Ces taux atteignent 30% dans les séries analysant les valvulopathies aortiques calcifiées chez les patients âgés de plus de 65 ans, qu’il y ait sclérose valvulaire ou sténose aortique. Toutefois, malgré ces chiffres élevés, il n’est pas légitime à partir de ces seules données d’affirmer une relation de causalité entre diabète et valvulopathies car il peut s‘agir tout simplement d’une coexistence de plus en plus fréquente avec l’âge des deux pathologies.

Le diabète peut-il être responsable de certaines maladies valvulaires et de leur mode évolutif ?

Le diabète intervient indirectement quand la dysfonction valvulaire est le fait de l’une de ses complications. Il s’agit habituellement d’une insuffisance mitrale secondaire à une cardiopathie ischémique, à une insuffisance cardiaque, à une hypertension artérielle, autant de pathologies fréquentes au cours de la maladie diabètique.

En fait, la vraie question qui se pose est de savoir « si le diabète peut intervenir directement dans la genèse et l’évolution de certaines valvulopathies ». La réponse est affirmative, car le diabète est l’un des facteurs reconnus de calcification des valves.

  • Pour la valve mitrale : les calcifications sont préférentiellement situées au niveau de l’anneau. Leur prévalence dans la population générale est de 6 à 14% Elles sont bien tolérées au prix d’une petite fuite mitrale et se compliquent rarement (rupture de cordage, embolie, fibrillation auriculaire, bloc auriculo-ventriculaire). Les causes favorisantes sont l’âge, le sexe féminin et les facteurs de risque de l’athérosclérose dont le diabète de longue durée qui apparait comme paramètre indépendant dans plusieurs séries. De ce fait les patients porteurs de calcification de l’anneau mitral sont plus exposés aux accidents artériels notamment coronariens.

  • Pour la valve aortique : le diabète est l’un des facteurs favorisants des valvulopathies aortiques calcifiées. Une majorité d’études ont relevé une corrélation entre diabète et valvulopathies calcifiées mais certaines sont restées négatives. Plus généralement la plupart des séries sont en faveur de liens étroits entre valvulopathies aortiques calcifiées et facteurs de risque d’athérosclérose : l’âge élevé, l’HTA et surtout l’hypercholestérolémie qui ressort comme prédicteur indépendant significatif de l’existence et de l’évolutivité des lésions valvulaires. A un moindre degré, on peut retenir le tabagisme et le sexe masculin.

Pour expliquer la divergence des conclusions de certaines études sur l’impact du diabète et des autres facteurs de risque sur les valvulopathies aortiques, une théorie séduisante a été avancée. Celle-ci suggère que l’impact des facteurs de risque serait à son maximum à un stade précoce (sclérose valvulaire aortique, sténose aortique discrète) mais négligeable à un stade plus évolué des lésions valvulaires. Plusieurs arguments sont en faveur de cette thèse :

  • La série de Boon et al. où le diabète était significativement associé non à la sténose aortique mais à la sclérose valvulaire aortique.

  • L’importante série d’Antoninini-Canterin et al. qui montre que les statines ralentissent la progression des scléroses valvulaires aortiques et des sténoses aortiques discrètes mais non des formes évoluées.

  • L’intéressante enquête prospective de Messica-Zeitoun et al. qui a conclu à une forte association des taux de « low density lipopotein » et des calcifications aortiques quantifiées par scanner durant la seule phase d’acquisition de la lésion valvulaire.

A la lumière de ces nouvelles données, nos conceptions sur la pathogénie de sténoses aortiques calcifiées ont été révisées. Longtemps considérée comme un processus passif lié à l’âge, elle apparait comme un processus actif régulé par des facteurs biologiques et hémodynamiques.

Comme dans l’athérosclérose, la lésion initiale est une rupture de l’endothélium, suivie d’une transsudation des lipoprotéines plasmatiques dans le tissu valvulaire, d’une oxydation de ces molécules, d’infiltrats de cellules inflammatoires libérant des cytokines ; celles-ci stimulent des métalloprotéinases matricielles, contribuant à la dégradation du collagène, aux dépôts calciques et parfois à une métaplasie osseuse.

Toutefois ces lésions se distinguent de celles de l’athérosclérose par deux points : l’absence de cellules musculaires lisses d’une part et de plaques rompues avec thrombus dans les valves d’autre part. C’est à ce stade précoce que les facteurs de risque, dont le diabète, semblent agir, alors qu’à un stade plus tardif l’évolution est surtout déterminée par les conditions hémodynamiques de flux et de pression. Un cercle vicieux s’installe où le degré de la sténose se majore d’autant plus vite qu’elle est plus sévère et plus calcifiée.

Quelles mesures prendre chez un diabétique, pour prévenir l’aggravation de la valvulopathie ?

Partant de ces considérations physiopathologiques, il est licite de comprendre que la prise en charge thérapeutique est différente selon le degré de la sténose :

  • Dans les sténoses aortiques sévères (surface valvulaire aortique ≤ à 1 cm2 brut), les mesures de prévention médicamenteuse de la maladie artérioscléreuse sont dépassées et la suppression de l’obstacle aortique reste le seul traitement (chirurgie, ou bioprothèse percutanée).

  • Dans les scléroses valvulaires aortiques, pathologie fréquente au-delà de 65 ans ou les sténoses aortiques discrètes ou modérées (surface valvulaire aortique > à 1 cm2 brut), asymptomatiques et non chirurgicales, deux types de traitement peuvent être envisagés :

    • Les mesures habituelles de prévention de la maladie coronaire car la sclérose valvulaire aortique apparait comme un marqueur de risque cardiovasculaire indépendant de celui tenant à la maladie valvulaire.

    • Un traitement pour ralentir la progression des lésions valvulaires : le bon contrôle du diabète est peut être un facteur bénéfique mais non prouvé ; les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine se sont révélés inefficaces. Les statines ont suscité beaucoup d’intérêt. Plusieurs études semblent montrer un effet bénéfique des statines sur l’évolution sténosante de ce type de valvulopathies aortiques même si, comme le regrette le Pr Acar, nous ne disposons pas encore d’une grande étude prospective randomisée et sans biais de sélection (exclusion de la population de diabètiques). Mais point important, ces valvulopathies ne sont accessibles au traitement qu’à deux conditions : qu’elles soient à un stade peu évolué et que le diabète s’accompagne d’une élévation du choléstérol et des « low density lipoprotein ». Le Pr Acar conclut « qu’un traitement par statines ne nous parait pas injustifié pour cette catégorie de patients. Très souvent d’ailleurs, il est indiqué pour la prévention secondaire des risques cardiovasculaires. »

Il reste le cas particulier des bioprothèses valvulaires. En plus des paramètres habituels connus comme responsables de dégénérescence de ces bioprothèses (sclérose et calcification), qui sont : l’âge jeune du patient, le sexe féminin, l’hypercholestérolémie et le tabac, Lorusso vient de montrer la responsabilité du diabète de type 2. Dans cette étude analysant le suivi de 6184 patients dont 1731 diabétiques, les taux à sept ans de sujets indemnes de dégénérescence tissulaire étaient de 95.4% chez les non diabétiques versus 71.6% chez les diabétiques. Le risque était plus élevé quand le diabète était mal équilibré. Le diabète est ainsi un paramètre dont il faut tenir comptes dans le choix d’une prothèse valvulaire.

PS Pour la bibliographie et les tableaux, consulter l’article suscité.

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