Le système d’indicateurs iduramaz : justificatifs et méthodes de calcul (version préliminaire 2; novembre 2008)





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Le système d’indicateurs IDURAMAZ : justificatifs et méthodes de calcul (version préliminaire 2 ; novembre 2008)

Guillaume Marchand, allocataire/moniteur IHEAL/CREDAL (gmarchand80@aol.com )1



Voici une version presque définitive du système d’indicateurs IDURAMAZ que nous soumettons, en vue du séminaire de janvier, à une ultime discussion. Au final, le système est composé de 4 dimensions (indices synthétiques), 14 indicateurs et 49 sous-indicateurs, ce qui semble assez raisonnable en comparaison des grandes batteries d’indicateurs internationales (tableau de bord du CSD/ONU) ou nationales (IBGE)… Pour l’instant, nous avons choisi de ne pas faire un indice général de durabilité, qui serait en fait la moyenne, pondérée ou non, des 4 indices synthétiques. Ceci, afin de ne pas trahir l’objectif premier du programme : rendre compte de la situation des communautés étudiées au vu des principes du développement durable. Vis à vis de cette approche « situationnelle », il nous semble plus judicieux de figurer tels quels les quatre indices synthétiques afin d’identifier les points forts et points faibles de chaque communauté plutôt que de noyer leurs aspérités dans un indice général.

Certains de nos collègues pensent qu’il subsiste un trop fort déséquilibre entre les différentes dimensions d’IDURAMAZ puisque nous n’avons, par exemple, que deux indicateurs pour la rubrique « organisation sociale et gouvernance » et sept pour la « qualité de vie ». Cela se complique encore plus pour la question des sous-indicateurs, dont le nombre par indicateur est encore plus disparate… Toutefois, cela ne semble pas être un problème majeur et ce pour plusieurs raisons. La première est liée au fait qu’il existe d’autres systèmes d’indicateurs que le nôtre dont le nombre d’indicateur est également fluctuant : l’ESI par exemple enregistre une variation importante du nombre d’indicateur selon le phénomène étudié (du simple au double), pour IDEA la question économique est largement sous-traitée par rapport au reste avec quatre indicateurs contre dix-neuf pour l’agro-écologie… La seconde, elle, dépend des objectifs que nous nous sommes fixés. La plupart des résultats de Duramaz seront exposés au niveau des indicateurs et non pas des sous-indicateurs. De fait, même s’il y a une pondération implicite à cause du nombre plus élevé d’indicateurs pour les questions sociales et environnementales, on peut considérer que chacun d’entre eux est tout de même bien représenté dans le système. Nous n’aurons recours aux sous-indicateurs que pour expliciter, à partir des spécificités locales, les scores obtenus pour tel ou tel indicateur. Vu leur nombre toute idée de représentativité dans un indice final de durabilité serait de toute façon illusoire ! L’idée d’une pondération implicite est tout aussi valide sur le plan scientifique, elle illustre le fait que DURAMAZ accorde plus d’importance dans sa définition de la durabilité à la qualité de vie et à l’environnement qu’aux changements générationnels ou à la question de l’organisation sociale. Si l’on prend comme exemple le système d’indicateur construit par le NAEA (Ribeiro, 2002), celui-ci est pondéré par une enquête publique sur ce que les populations amazoniennes entendent par « durabilité ». La santé, l’éducation et la situation financière obtiennent ainsi les coefficients pondérateurs les plus élevés car jugé prioritaires par les interviewés (multiplication par 2 à 7), l’environnement n’obtient qu’un coefficient de un, tandis que les questions d’organisations politique et sociales sont exclues du système d’indicateur.




I.1 Indicateurs relatifs à l’indice synthétique « conditions de vie »

Indicateur n° 1 Situation financière des ménages



L’autonomie financière des bénéficiaires n’est pas seulement un souhait des projets de développement durable mais une nécessité. En effet, ces projets étant souvent à durée déterminée, si la santé économique des ménages ou de la communauté repose seulement sur des subventions ou d’autres bénéfices qui leurs sont inhérents, la situation risque donc de s’avérer périlleuse. D’une manière générale, l’autonomie est un des objectifs premiers des politiques publiques concernant la petite agriculture ou l’extractivisme en Amazonie brésilienne. C’est pourquoi, une part trop importante de revenus de transfert (sous-indicateur 1.b) dans l’équilibre économique des ménages ou l’obligation de vendre sa force de travail pour atteindre ce dernier (sous-indicateur 1.e), « pèsent » négativement dans la balance du système IDURAMAZ. Ayant une approche situationnelle (Droulers, Le Tourneau et Marchand, 2008), il était également indispensable de pondérer le niveau des revenus des ménages par l’observation de leur distribution intra-communautaire (sous-indicateur 1.c), par le calcul d’un indice de Gini, nous espérons ainsi mettre en évidence d’éventuelles disparités dans les sites étudiés.
Nous avons également considéré important d’intégrer des données sur l’autoconsommation, qui participent, nous en sommes pleinement conscients, à l’amélioration des conditions de vie sur place. En général, quand on demande aux résidents des zones agricoles s’ils préféraient vivre dans les zones urbaines ou rurales, les réponses sont assez mitigées. Mais bien souvent la sécurité alimentaire offerte par la roça est mise en évidence, puisqu’en ville l’ensemble de ce qui est consommé doit être acheté. Or, la mesure de la « production invisible » des ménages, pour reprendre l’expression de A. Menezes (2002), est assez délicate à mesurer. Le plus souvent, les statistiques officielles l’ignorent puisque ce type de production ne transite pas par les circuits classiques de commercialisation et échappe donc à toute comptabilité… Nous avons néanmoins essayé de la quantifier dans le sous-indicateur 1.a.
Sous-indicateur 1.a Niveau de revenu des ménages en salaire minimum
Justificatif : Comparer la situation financière des communautés étudiées au reste du Brésil rural. Nous avons ainsi préféré écarter les zones urbaines brésiliennes afin de ne pas biaiser l’analyse. Les populations urbaines étant aujourd’hui largement majoritaires au Brésil et ces dernières ayant un revenu moyen per capita plus élevé en général que les zones rurales, nos communautés risquaient de se retrouver fortement pénalisées. En procédant de la sorte, on conserve une certaine homogénéité contextuelle bien que le revenu moyen des campagnes évolue significativement selon les latitudes sous lesquelles elles sont observées.
L’un des principaux problèmes rencontrés avec les revenus mensuels est la fragilité des déclarations. Certaines personnes interrogées sous-déclarent leurs revenus pour des raisons variées (éviter de perdre un bénéfice quelconque, maintenir son statut d’agriculteur familial pauvre face à un observateur extérieur…), d’autres ne réfléchissent pas en terme de gains mensuels mais plutôt de dépenses… Afin d’éviter ces obstacles dans la déclaration des revenus, certains auteurs se sont essayés à d’autres méthodes pour évaluer la viabilité économique d’un système de production. Ribeiro et al (2004), par exemple, évaluent le revenu potentiel de chaque parcelle ou unité d’occupation du sol en fonction de la production, et ce, indépendamment de ce qui est vendu ou consommé. La quantité produite est ainsi multipliée par son prix sur le marché, même si seulement une infime partie a été effectivement vendue, le reste pouvant être considéré comme autant de dépenses évitées. Cette méthode étant plus fastidieuse (collecte d’information très précise sur les productions et leurs cours mercantiles) et difficilement comparable à d’autres situations, nous avons préféré faire confiance aux dires des enquêtés en n’hésitant pas à émettre quelques doutes lorsque l’information nous paraissait erronée.
Comme indiqué ci-avant, nous avons considéré primordial d’inclure dans le revenu moyen des ménages les dépenses évitées par l’autoconsommation. Selon Menezes, le revenu tiré de l’autoconsommation, équivaudrait à 0,28 salaires minimums par mois dans le PA agro-extractiviste de Praialta e Piranheira2. Soit un peu mois de la moitié du revenu tiré de la vente des productions agricoles : 0,51 salaires minimums. L’obtention de ces estimations a demandé un long travail de terrain spécifiquement orienté à ces fins (estimation des jours de travail par personne et par an, questionnaires de production très étoffés…) que nous ne pouvions développer pour Duramaz. La partie économique n’étant pas le seul aspect du système d’indicateurs que nous essayons de construire. Néanmoins, nous nous sommes essayé à un premier calcul que nous soumettons volontiers à toute discussion.
Nous avons considéré que lorsque l’une des cinq productions de bases (riz, haricot, manioc, banane, maïs) était cultivée par notre interlocuteur, qu’elle soit vendue ou non, cela correspondait à 0,1 salaires minimums. Nous n’avons pas intégré au calcul les productions animales (poissons, gallinacés, suidés) ou extractivistes (vinho de açaí…), puisqu’ils ne servent, sur les terrains étudiés, que de compléments alimentaires ponctuels. Ainsi, si la totalité de ces aliments sont produits sur place, le salaire sera au final revalorisé d’un demi-salaire minimum. Ce coefficient multiplicateur d’autoconsommation est une estimation de notre part mais il n’est pas tant éloigné des observations de Menezes. En effet, chez les populations d’agriculteurs familiaux du Sudeste Paraense la base de l’alimentation est le triptyque riz, haricot, manioc (soit 0,3 salaires minimums), au Rondônia le manioc est souvent remplacé par la polenta faite à partir du maïs. Chez les populations amérindiennes, le « schéma alimentaire » est sensiblement différent, si le riz est présent, la consommation de manioc et de banane est beaucoup plus importante. De fait, dans la majorité des cas, on obtient une revalorisation de l’ordre de 30% soit légèrement plus que le chiffre affiché par Menezes en 2002. L’augmentation généralisée du coût des aliments enregistrée ces derniers mois joue en notre faveur, nous sommes peut-être encore en dessous de la réalité. Au Rondônia, les mouvements sociaux (MST, CPT…) incitent de plus en plus les agriculteurs à diversifier leur production et à l’autarcie alimentaire, notamment l’abattage du bétail sur place malgré les problèmes sanitaires que cela implique, afin d’éviter une hypothétique famine…
Données mobilisées : question n° 80 du questionnaire ménage, taux du salaire minimum de 2003, revenu moyen rural brésilien de 20033. Plus un bonus d’autoconsommation calculé à partir des questions 44 à 59.
Règle de calcul : Rapport du revenu moyen de la communauté (avec bonus d’autoconsommation) sur le revenu moyen brésilien (multiplié par 100). Ayant plus de chance d’être inférieur à 100 dans nos communautés d’étude, nous avons adopté deux échelles de correspondances différentes selon que l’on se retrouve en dessous ou au-dessus de ce seuil.


Résultat du rapport

Points obtenus

Entre 0 et 5 %

Entre 0-0,9

Entre 6 et 25%

Entre 1 et 1,9

Entre 26 et 50%

Entre 2 et 2,9

Entre 51et 75 %

Entre 3 et 3,9

Entre 76 et 99%

Entre 4 et 4,9

100 %

5

Entre 101 et 150%

Entre 6 et 6,9

Entre 151 et 200 %

Entre 7 et 7,9

Entre 201 et 250 %

Entre 8 et 8,9

Entre 250 et 300%

Entre 9 et 9,9

Plus de 300 %

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