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Tableau 20 Estimations du résultat d’exploitation
Valeurs de t entre parenthèses ; *:p < 0,0001 b) Valeurs estimées de profit pour un chiffre d’affaires égal à celui de Microsoft (tableau 21) : Il s’agit de calculer les valeurs estimées à partir des formules de régression. Il faut aussi calculer l’intervalle de confiance à 95% des valeurs obtenues selon les formules consacrées. Rappelons ici la formule de calcul de l’intervalle de prédiction : Y(ms) = (a + b X(ms)) t(0,025) * s* racine de (1 + 1/n + (X(ms) – MoyenneX)2 / somme des x2) Avec t : t de Student ; s : écart type résiduel ; x : écart à la moyenne. Plus les points sont éloignés de la moyenne, plus ils subissent un intervalle de prédiction large, toutes choses égales par ailleurs. C’est le cas bien évidemment pour Microsoft. Les résultats sont les suivants : Tableau 21 Microsoft : résultats attendus
c) Comparaison entre l’attendu et le réel (tableau 22) : Tableau 22 Microsoft : résultats réels
Sources : Form 10K. Dans 27 cas sur 30, Microsoft est en dehors de l’intervalle de confiance à 95%. Les trois cas ou Microsoft intègre l’intervalle de confiance à 95% sont le Résultat Net et le Résultat d’Exploitation en 2003 et le Résultat d’Exploitation en 2002. Globalement, sur les dix années de notre enquête (de 1994 à 2003), Microsoft a engrangé 55 milliards de profits nets alors que la firme aurait dû en avoir 35 milliards. Dit autrement, 36% des profits nets de Microsoft sont des profits de monopole. Un écart relatif peut être calculé par rapport à la borne supérieure de la valeur attendue (tableau 23). Tableau 23 Ecarts relatifs par rapport à la borne supérieure de l’intervalle de confiance
Globalement, les profits de Microsoft sont 70% plus élevés que les profits attendus d’une firme ayant le même chiffre d’affaires mais n’étant pas en situation de monopole. Par contre on doit noter une diminution sensible depuis deux ou trois ans de ces profits de monopole. La prophétie de Schmalensee serait-elle en train de se réaliser ? A quoi cela correspond-il alors que la concurrence annoncée des browsers Internet et autres Java ne s’est pas produite et que la position dominante de Microsoft sur ses deux marchés principaux (OS pour micro-ordinateurs et suites bureautiques) n’a pas été entamée ? Ajoutons enfin que le micro-ordinateur n’a pas trouvé de substituts. Plusieurs raisons se conjuguent pour expliquer cette baisse marginale de rentabilité de Microsoft (tableau 24). Tableau 24 Microsoft : compte d’exploitation
Source : Form 10K, milliards de dollars Trois éléments permettent de comprendre le phénomène :
- Le coût du monopole. Microsoft subit les coûts associés aux différents procès antitrust. Ces coûts sont principalement des coûts de dossier et de lobbying, la firme n’ayant jamais été lourdement condamnée jusqu’à présent. Ces coûts sont intégrés à l’item General & Administrative. Ils sont difficiles à évaluer avec précision mais ils doivent représenter entre 200 et 600 millions de dollars entre 1998 et 2003. Ils sont croissants comme l’indique la firme (Form 10K). A ces coûts s’ajoutent depuis deux ans les « compensations » que Microsoft accepte de verser à ses adversaires en échange de la fin de leurs actions en justice. Ces compensations ont été de 660 millions de dollars en 2002 et 1 milliard de dollars en 2003 (dont 750 millions à AOL TimeWarner).
En synthèse, Microsoft a depuis 2001 augmenté ses coûts plus rapidement que sa marge brute. Mais ce sont des coûts que l’on appellera coûts de monopole, directs et indirects. 4 - Discussion Notre échantillon est biaisé … en faveur de Microsoft. En effet, il ne comprend que les premières firmes du secteur des logiciels. Ces firmes, les plus importantes du secteur, peuvent, elles aussi, bénéficier de pouvoir de marché. En effet, si les mesures de concentration globales peuvent apparaître faibles (un C4 d’environ 26% à partir de données IDC pour le marché en 1998), l’industrie du logiciel partage avec l’industrie pharmaceutique le fait que ce type de mesures n’a pas de sens. En effet, ces industries bénéficient d’une différenciation « native »23. Celle de l’industrie pharmaceutique est aujourd’hui bien identifiée : on distingue une dizaine de familles de produits qui correspondent aux grandes familles de maladies. Les concurrences entre ces familles sont très faibles voire inexistantes. La situation est similaire dans l’industrie du logiciel : un logiciel anti-virus n’est pas en concurrence avec un logiciel d’analyse statistique. Le nombre de familles dans l’industrie du logiciel n’est pas aujourd’hui clairement identifié mais il dépasse largement la dizaine24. C’est donc la concentration par famille qui compte dans une perspective d’économie industrielle. Or, elle est souvent élevée. Les 35 autres firmes de notre échantillon sont donc aussi en position oligopolistique voire monopolistique et peuvent bénéficier, elles aussi, de pouvoir de marché. En fin de compte, la mesure que nous avons effectuée est un minorant du pouvoir de marché de Microsoft. C’est en fait le sur-pouvoir de marché de Microsoft par rapport au pouvoir de marché des firmes de l’échantillon que l’on mesure. |
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