L’accompagnement médico-social et nutritionnel de l’enfant né de mère séropositive : l’espoir de voir naître et grandir l’enfant sans le vih





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date de publication04.02.2017
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L’accompagnement médico-social et nutritionnel de l’enfant né de mère séropositive : l’espoir de voir naître et grandir l’enfant sans le VIH
CONTEXTE :
Le risque de contamination du virus du VIH de la mère à l’enfant représente une problématique fondamentale et complexe. L’enfant peut être contaminé dans le sein de la mère, pendant l’accouchement et à l’occasion de l’allaitement. En effet, une femme enceinte séropositive, non suivi sur le plan médical, un accouchement d’une femme porteuse du VIH fait dans des conditions peu adéquates, un allaitement maternel non protégé par les ARV peuvent transmettre le VIH à l’enfant. Par ailleurs, une alimentation par les substituts du lait maternel peut être à l’origine de maladies, voire d’une mortalité précoce. Le risque de transmission par le biais du lait maternel, sans ARV ni prophylaxie maternelle et infantile pendant l’allaitement est estimé à environ 1% par mois d’allaitement. Dans le contexte africain et plus particulièrement béninois, où l’allaitement artificiel n’est pas très accepté, comment motiver les mères séropositives à allaiter leur enfant au sein, tout en garantissant la non transmission du virus au nouveau-né ? Depuis 2007, l’Association RACINES a donc initié un projet d’accompagnement nutritionnel des enfants de 0 à 12 mois nés de mères séropositives. Ainsi, les mères, depuis la grossesse, bénéficient d’un accompagnement pour le choix du mode d’allaitement le plus adapté à sa situation socio-sanitaire et économique. Une fois le choix fait, et dès l’accouchement, elle et le bébé sont suivis aussi bien sur le plan médical que nutritionnel jusqu’à ce que l’enfant, à l’âge de 12 mois, soit dépisté pour une clarification de sa situation sérologique par rapport au VIH.
LES DIFFERENTS ACTEURS :

Les premières concernées sont les femmes porteuses du VIH. Elles bénéficient d’une séance d’information sur les différents modes de transmission du VIH que sont la voie sexuelle, la voie sanguine puis la transmission de la mère à l’enfant. Puisqu’elles sont déjà infectées, c’est le dernier mode qui les intéresse et qui fait l’objet d’approfondissement. Pour celles dont les maris ou partenaires sexuels sont informés de leur sérologie VIH, ces derniers sont impliqués pour les précautions à prendre avant même que la femme ne tombe enceinte et pour son accompagnement une fois que le bébé va naître.

RACINES est une ONG qui intervient dans la lutte contre le VIH plus spécifiquement dans la prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH. Son objectif est de réduire le taux de prévalence du VIH dans la population générale. Dans le cadre de cette action le personnel médical accompagne la femme sur le plan médical afin de minimiser le risque de transmission lors de la grossesse, il oriente les femmes vers les maternités agréées pour un accouchement PTME (Prévention de la Transmission Mère Enfant du VIH), mets systématiquement les femmes enceintes sous ARV si elles ne l’étaient pas encore et fait du suivi biologique

L’assistante sociale conseille la famille pour un choix éclairé du mode d’allaitement, les accompagne tout au long du processus d’allaitement en vue de réduire à ce niveau le risque de transmission du virus de la mère à l’enfant. Elle identifie les femmes et les invite à une séance de causerie sur les enjeux du projet, leur intérêt à y participer et les résultats attendus. Celles qui acceptent de s’engager dans le processus, s’entendent pour choisir un jour de réunion qui arrange la majorité. Les groupes, d’une moyenne de 25 femmes, sont constitués selon l’âge du bébé. Il y a le groupe des mères ayant des enfants entre 0 et 6 mois et le groupe des femmes ayant des enfants entre 6 et 12 mois.

Le psychologue quant à lui accompagne les femmes dans le processus de partage du statut avec leur conjoint

La sage femme prend les femmes enceintes en consultation prénatale et les réfère vers les maternités agréées pour un accouchement PTME, lors du 3ème trimestre de grossesse.

Les médiateurs sont chargés du suivi à domicile des femmes, de la nutrition des enfants
LA DEMARCHE MISE EN ŒUVRE

RACINES dispose d’un centre de prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH. Ainsi, la cible est toute trouvée.

  1. Séance d’IEC sur les modes de transmission du VIH

Les femmes usagers du centre, bénéficient de séances d’Information d’Education et de Communication (IEC) sur les différents modes de contamination du VIH. L’accent est mis sur la transmission du virus de la mère à l’enfant, mais surtout sur les précautions à prendre pour éviter la contamination de l’enfant. Lors de ces séances, les femmes sont largement sensibilisées sur le rôle et l’implication du partenaire dans l’atteinte de l’objectif zéro transmission du virus de la mère à l’enfant. Elles sont donc exhortées à partager l’information (pour celles qui ne l’ont pas encore fait)avec leur mari.

  1. L’accompagnement médical pour une grossesse sans risque de contamination.

Les femmes qui ont désir de grossesse bénéficient d’un suivi rigoureux du taux de CD4 ou la charge virale. Une charge virale indétectable est idéale pour que la femme tombe enceinte. Une fois la femme enceinte, elle est mise systématiquement sous traitement anti rétroviral (ARV), puis bénéficie de consultations prénatales et de suivi biologique rigoureux. Elle est enfin référée vers une maternité agréée pour un accouchement sans risque.

Pendant la grossesse, la femme bénéficie d’un accompagnement pour le choix éclairé du mode d’allaitement adapté à sa situation. Après l’accouchement, elle revient avec le bébé pour la mise en œuvre du mode d’allaitement choisi.

  1. Appui nutritionnel à l’enfant né de mère séropositive

En matière de VIH, quel que soit le mode d’allaitement choisi, il doit être exclusif. Le cumul des deux modes d’allaitement (maternel et artificiel) augmente le risque de transmission du virus de la mère à l’enfant

    1. Cas d’une mère ayant opté pour l’allaitement maternel

Chez la mère, ayant opté pour l’allaitement maternel exclusif, il est question de s’assurer que la mère se nourri en quantité et en qualité pour fournir suffisamment de lait à son bébé. Ainsi, elle bénéficie d’un appui de vivres locales (soja, maïs, haricot, riz, huile végétal) chaque mois jusqu’à l’âge de 6 mois du bébé. La contrepartie de la femme est qu’elle puisse effectivement bien se nourrir et qu’en préparation de la période de sevrage, elle puisse prendre part à des séances de causerie sur le sevrage et l’alimentation du nourrisson. Ces séances sont aussi l’occasion de prendre le poids et la taille du bébé pour suivre son développement staturo-pondéral.

    1. Cas de la mère ayant opté pour l’allaitement de remplacement

La mère ayant opté pour l’allaitement de remplacement, reçoit pour son bébé, un kit pour la préparation du lait (thermos pour l’eau chaude, biberon pour le dosage de lait, gobelet pour la prise du lait, récipient pour contenir de l’eau potable, casserole pour la stérilisation des biberons et gobelet), puis un appui en boîtes de lait de pharmacie par mois pendant 6 mois. Elle aussi doit prendre part aux séances de causerie sur la diversification alimentaire puis faire prendre le poids et la taille du bébé une fois par mois.

Ces deux catégories de femmes, bénéficient pendant la durée du suivi, d’une visite à domicile par mois pour s’enquérir des nouvelles et se rendre compte des pratiques de la femme à domicile.

Aussi, les poids et tailles obtenus chaque mois sont introduits dans un logiciel qui permet le traçage automatique des courbes de croissance des enfants. L’objectif est de détecter à temps les enfants qui n’ont pas un bon développement staturo-pondéral et d’amorcer de façon précoce la récupération nutritionnelle.

    1. La diversification alimentaire

Arectangle 2 partir de 6 mois d’âge, que l’enfant soit nourri au lait maternel ou artificiel, il doit amorcer une diversification alimentaire. Ainsi, pour être sûr que le bébé se nourrit convenablement, il bénéficie chaque mois, et ceci jusqu’à avoir 12 mois, d’un appui en aliments locaux (farine enrichie, haricot, maïs, riz, huile). La mère quand à elle assiste chaque mois à une séance de démonstration culinaire qui lui permet d’élargir sa gamme de recette pour l’enfant, mais aussi pour apprendre de nouveaux modes de cuisson qui garantissent la teneur en éléments nutritifs dans le repas. Il s’agira pour elle, de dupliquer des connaissances reçues une fois à la maison. Et ceci devra se ressentir lors les séances de peser poids/taille de l’enfant.

    1. Les permanences d’écoute

Les femmes inclues dans le projet, sont vues au moins deux fois dans le mois. Une première fois à l’occasion des séances mensuelles de causeries, une seconde fois à l’occasion des visites à domicile. Mais pour n’importe quelle raison, la femme peut être reçue au bureau par l’assistante sociale/nutritionniste n’importe quel jour ouvrable de la semaine. Elle trouve une écoute attentive et un accompagnement à la recherche de solution à son problème.

Après tout ce processus, à 12 mois d’âge, l’enfant est dépisté et sa situation sérologique vis-à-vis du VIH est clarifiée.

  1. Prise en charge de la malnutrition

Les malnutritions sont identifiées au travers des courbes de croissance tracées sur la base des données poids/taille de chaque enfant, prises tous les mois. S’il y a un début de chute dans le tracé de la courbe, alors, il faut approfondir avec la mère de l’enfant. Et engager si possible très tôt la récupération nutritionnelle afin d’éviter que l’enfant tombe dans une malnutrition sévère compliquée. La récupération nutritionnelle se fait en ambulatoire à domicile de l’enfant. Il peut recevoir dans ce cadre, 2 à 3 visites à domicile par semaine. L’objectif est de suivre la composition des mets et de voir l’enfant manger.

Lorsqu’il s’agit d’une malnutrition sévère compliquée, l’enfant est référé en hospitalisation et est accompagné sur le plan nutritionnel.

LES RESULTATS OBTENUS:

Les résultats obtenus se sont améliorés au fil des ans. Au terme des trois dernières années d’exécution, les résultats sont satisfaisants. 100% des femmes enceintes ont accouché dans une maternité PTME. Tous les enfants suivis et dépistés sont séronégatifs au VIH. Les femmes optant pour l’allaitement de remplacement ont considérablement diminué et par conséquent, de plus en plus de femmes acceptent l’allaitement maternel prolongé et protégé par les ARV. Ceci les met à l’abri des regards indiscrets, de la stigmatisation et des questionnements des voisins. Aussi, les visites à domicile révèlent que les femmes qui prennent part aux activités du projet, mettent en pratique les enseignements reçus. La preuve en est qu’on enregistre dans leur rang, très peu de malnutris au niveau de leurs enfants. Un cumul de 7 enfants malnutris ont été détectés sur les 3 ans. Le processus de récupération a permis de réduire ce nombre à 2 en fin 2014. Au total combien d’enfants et mères ont-ils été suivis en 3 ans

LES POINTS FORTS ET LES FAIBLESSES:

Ce projet a eu le mérite de mobiliser massivement les femmes porteuses du VIH, à opter facilement pour l’allaitement maternel pour leur nourrisson, ce qui n’était pas évident car nombre d’entre elles ne voulaient prendre le risque de contamination de leur enfant. Aussi, à travers le suivi rigoureux du développement staturo-pondéral, très peu de malnutrition sont enregistrées dans le rang des enfants nés de mères séropositives.

100% des enfants ayant suivi tout le protocole sont dépistés séronégatifs. Mais ce programme a engendré des effets non attendus tel que des grossesses multiples et rapprochées au niveau des femmes bénéficiaires du programme qui souhaitaient profiter au maximum du suivi disponible grâce au projet pour avoir le nombre d’enfants voulus, mais surtout des enfants sains. Ainsi, pour parer à ce phénomène qui a commencé par prendre de l’ampleur, il a été mis en place un service de planning familial qui a pour mission de sensibiliser les femmes aux avantages de la planification familiale, d’apporter à chaque femme un conseil individualisé dans ce sens, puis de mettre à leur disposition les méthodes modernes de planning familial. Par ailleurs, du fait des appuis en nature apportés aux femmes, certains pères se libèrent de leur engagement vis-à-vis de leur famille.

Le partage du statut sérologique avec le conjoint afin de l’impliquer dans l’accompagnement de la femme pose énormément de problème car requiert l’accord de la femme. Or les femmes redoutant la répudiation ou l’abandon de leur mari, sont réticentes au partage de leur séropositivité.

LES LECONS TIREES :

De cette action, il ressort que des activités intégrées de sensibilisation, d’information, d’aide matériel, de suivi médical et nutritionnel des enfants et l’accompagnement personnalisé et de proximité des mères porteuses du VIH, donnent un résultat très satisfaisant en matière de non transmission du VIH de la mère à l’enfant.

Mais, pour une meilleure réussite d’une action similaire, il est indispensable que les conjoints soient associés depuis le début afin d’obtenir leur implication dans le suivi et l’accompagnement de la femme. Aussi, dès le début de l’action, il aurait fallu y associer un volet sur la santé sexuelle et de la reproduction afin de responsabiliser les couples et d’éviter les grossesses multiples et rapprochées. Pour une pérennisation de l’action, il aurait fallu responsabiliser déjà les familles pour une prise en charge à 100% par elles, des dépenses entrant dans l’alimentation et la nutrition de leur nouveau-né.

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