DOPAGE
Citations
Boris Becker (ALL)
« Il paraît que le tennisman Boris Becker aurait subi un traitement révolutionnaire pour soigner sa tendinite aux genoux. Un homéopathe allemand, le Dr Hans Wilhelm Muller Wolhfarth a soigné BB en lui injectant du sérum d’abeille et du sang d’animal ! [NDLA : sang de veau déprotéiné autrement dit le fameux Actovegin® de l’équipe nationale allemande de football lors du Mondial 1986 au Mexique et par le cycliste Lance Armstrong pendant le Tour de France 2000] Rien que ça ! Ce qui a fait bondir bon nombre de professeurs et médecins dont l’un, le Dr Harvey Simon, qui a déclaré : « Je n’ai pas l’habitude de juger mes confrères et de porter des conclusions hâtives sur de nouveaux modes de traitement, mais dans ce cas, ce genre de traitement est un véritable non-sens. Je suis content pour Boris qu’il puisse rejouer au tennis, mais je ne conseillerais à personne d’aller se faire injecter du sang animal, c’est grotesque. C’est de la sorcellerie. »
[Tennis de France, 1988, n° 423, juillet]
« Le joueur allemand n'hésiterait pas à tricher s'il était convaincu qu'un de ses adversaires recourait au dopage. Une raison pour lui de songer à une retraite précoce. Boris Becker, le meilleur joueur de tennis de l'année 1989, est actuellement en veine de confidences, et celles-ci ont fait quelque bruit, à Melbourne, à l'occasion des Internationaux d'Australie. Il y a de quoi. Au cours d'un entretien accordé à un magazine allemand, Becker a affirmé qu'il « n'hésiterait pas à se doper s'il était convaincu que l'un de ses adversaires le faisait ». Il a justifié cette prise de position en affirmant qu'un professionnel ne pouvait pas admettre de ne pas lutter à armes égales avec ses rivaux.
[Le Figaro, 23.01.1990]
« Nous vivons, en 1990, dans un univers sportif entièrement contrôle par l'argent. Un homme sait que sa fortune est faite s'il devient champion olympique. Je suis sûr qu'il n'hésiterait pas alors à risquer sa santé pour réussir. Je doute également de l'application stricte des contrôles antidopage, dans l'avenir, aux Jeux olympiques : une baisse générale des performances serait-elle admissible par les télévisions qui paient les retransmissions à prix d'or ? »
[Le Figaro, 23.01.1990]
REPÈRES
Surnom : Boum-Boum
Né le 22.11.1967 à Leimen (Bade-Wurtemberg)
Taille 1,90 / 87 kg
Classement et titres :
N° 1 ATP en janvier 1991
49 titres dont 6 en Grand Chelem : Wimbledon (3), Melbourne (2), US Open (1)
2 Coupe Davis (1988-1989)
Membre de l’International Tennis Hall of Fame depuis 2003
Après carrière :
Copropriétaire de Volki, une marque d’équipements sportifs ayant sous contrat plusieurs joueurs ATP
« Le dopage ne s'est pas développé dans le tennis car il n'est pas efficace pour aider les joueurs. »
[Le Figaro, 23.01.1990]
« Pourquoi n'y aurait-il pas de dopage dans un sport où il y a tant d'argent en jeu ? La question est, est-ce que l'ATP peut se permettre d'enregistrer des contrôles positifs, parce que cela jetterait le discrédit sur tout le milieu du tennis, et que les sponsors s'en iraient ? »
[Frankfurter Allgemeine Zeitung/L'Équipe, 24.12.1993]
Es-ce que des joueurs professionnels ont déjà été positifs ?
« Oui. Je ne veux pas dire qu'il s'agissait forcément d'anabolisants, mais de cocaïne, d'amphétamines ou de marijuana. »
[Frankfurter Allgemeine Zeitung/L'Équipe, 24.12.1993]
« Cela ne veut pas dire que le dopage n’existe pas dans le milieu du tennis. Pourquoi n’y en aurait-il pas dans un domaine où il y tant d’argent ? »
[Globe Hebdo, 11.01.1994]
« La question est de savoir si en cas de test positif l’ATP ferait connaître les résultats. Dans ce cas, c’est toute la profession qui serait discréditée et les sponsors se retireraient. Nous nous soumettons à de nombreux tests, personnellement j’en subis environ huit par an. En cas de test positif, seule la personne concernée en est informée, ce n’est pas rendu public. Aucun joueur de tennis n’a encore été sanctionné. »
[Globe Hebdo, 11.01.1994]
Est-ce que vous croyez que certains se sont déjà fait prendre ?
« Oui, assurément. Je n’affirme pas qu’il s’agissait d’anabolisants – mais sûrement de cocaïne, d’amphétamines ou de marijuana. »
[Globe Hebdo, 11.01.1994]
Et vous, vous n’y avez jamais touché ?
« J’ai déjà fait usage de substances légales, comme les boissons aux vitamines ou les pilules énergétiques. Ce n’est pas un secret. A ce compte-là, on peut commencer par le café. Je bois souvent des doubles express ; avec ça on court deux fois plus vite. C’est comme ça. Ets-ce qu’on peut alors parler de drogue ? »
[Globe Hebdo, 11.01.1994]
« Je me souviens avoir vu Yannick Noah prendre un double express et un cognac juste avant un match. C’était un soir à Milan. Je n’ai encore jamais essayé, mais lui bondissait comme un fauve. »
[Globe Hebdo, 11.01.1994]
Est-ce que ce sont des petits trucs que l’on se raconte entre collègues ?
« Oui, mais chacun prend ses propres potions, ses petites pilules, ses poudres. Quant à savoir si ça marche ? C’est plus une illusion qu’autre chose. Bien que si l’on y croie cela aide déjà un peu. »
[Globe Hebdo, 11.01.1994]
« Evidemment, à moi aussi, on a proposé des drogues. Mais à la différence de Bill Clinton, le président des Etats-Unis, qui a voulu excuser sa consommation de marijuana en expliquant qu’il avait fumé mais sans inhaler, je peux affirmer, moi, que je n’ai fait ni l’un ni l’autre. Je suis clean. Mais les autres le sont-ils aussi ? »
[in « Sans filet ». – Paris, éd. Michel Lafon, 2004. – 306 p (p 251)]
« Fin 1999, l’ordinateur où figure le classement ATP comptabilisait un total de 1 580 joueurs. Il serait hypocrite de prétendre qu’aucun de ces athlètes, qui ont en général 20 ans environ, n’a jamais snifé de la cocaïne ou ne s’est jamais roulé un joint. En 1995, à l’US Open, Mats Wilander et son partenaire de double Karel Novak ont subi un contrôle positif à la cocaïne et ils ont été suspendus. »
[in « Sans filet ». – Paris, éd. Michel Lafon, 2004. – 306 p (p 251)]
« Lors du Tour de France, on se dope, ce n’est pas nouveau. Mais les coureurs cyclistes qui acceptent des médicaments interdits sont des adultes. Apparemment, ils ont besoin de ce truc pour tenir le coup, par exemple dans l’étape de montagne meurtrière de l’Alpe d’Huez. C’est évident, ils trichent, mais puisque visiblement, ils sont très nombreux à le faire, ils trichent les uns contre les autres, comme à l’école quand les enfants se montrent respectivement des antisèches. Alors, pourquoi cette hypocrisie ? »
[in « Sans filet ». – Paris, éd. Michel Lafon, 2004. – 306 p (p 253)]
« Il y a déjà quelques années, une star du vélo allemande était qualifiée par les journaux de ‘’pharmacie ambulante’’. Il est un peu tard pour se demander quels sportifs démarrent une compétition sans avoir rien pris. »
[in « Sans filet ». – Paris, éd. Michel Lafon, 2004. – 306 p (p 253)]
« Moi, j’affirme que les tennismen professionnels ne se dopent pas, en tout cas, la grande majorité d’entre eux. Evidemment, l’un ou l’autre peut être tenté de se faire aider par des médicaments pour avoir la force de tenir bon dans un match de cinq heures. »
[in « Sans filet ». – Paris, éd. Michel Lafon, 2004. – 306 p (p 253-254)]
« Je tiens à affirmer que, en principe, notre sport est propre. Ce n’est pas avec des piqûres ou des pilules que s’acquièrent la coordination, la faculté de sentir la balle, la réceptivité ou le timing. »
[in « Sans filet ». – Paris, éd. Michel Lafon, 2004. – 306 p (p 254)]
« Chez nous, le match peut être interrompu à cause de la pluie ou de l’obscurité : à Wimbledon en 1991 seulement 52 matchs, sur les 240 prévus, ont pu être menés à terme. Alors, comment doser le dopage ? Le match va-t-il durer 60 minutes ou trois jours avec les interruptions ? A mon avis, en tennis, les excitants n’ont quasiment aucune utilité. »
[in « Sans filet ». – Paris, éd. Michel Lafon, 2004. – 306 p (p 254)]
« Si je laisse parler mes sentiments, je dirais que chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut de son corps. Toutefois, si je laisse parler ma raison, je dirais que le sport a une fonction d’exemple, surtout pour nos enfants. Ils ne savent pas ce qu’ils font et c’est nous, la famille tout autant que le législateur, qui devons le leur montrer. »
[in « Sans filet ». – Paris, éd. Michel Lafon, 2004. – 306 p (p 254)]
« Mais je ne me fais pas d’illusions : plus les poursuites se font inflexibles, plus les personnes poursuivies gagnent en raffinement. Elles connaissent leur produit et savent à quel moment il leur faut s’en débarrasser. »
[in « Sans filet ». – Paris, éd. Michel Lafon, 2004. – 306 p (p 254)]
« Je suis favorable à des contrôles plus stricts et même à des analyses de sang. Les sportifs vont se mettre à hurler parce qu’ils considèrent ce genre d’investigations comme une atteinte à leur intégrité corporelle. Mais les automobilistes qui se font arrêter avec plus de 0,5 grammes pour mille d’alcool dans le sang sont obligés de laisser procéder à des prélèvements sanguins. Alors, pourquoi cette résistance ? »
[in « Sans filet ». – Paris, éd. Michel Lafon, 2004. – 306 p (p 254-255)]
« Les analyses de sang sont la seule chance de rendre le sport à nouveau crédible et avec lui les Jeux olympiques. »
[in « Sans filet ». – Paris, éd. Michel Lafon, 2004. – 306 p (p 255)]
« Les athlètes se laissent tenter parce que les sommes pour lesquelles ils se battent sont inouïes. Juste une ou deux pilules et tu deviens riche… »
[in « Sans filet ». – Paris, éd. Michel Lafon, 2004. – 306 p (p 255)]
« Tant qu’il n’y a pas de preuve, les joueurs sont 100% innocents. Se laisser aller à croire quelque chose parce qu’un tel gagné un Grand Chelem ou est très affûté, c’est totalement inacceptable. »
[Daily Mail/L’Equipe, 19.04.2016]
« L'ATP doit réagir et fortement, dit-il. Il y a plusieurs possibilités : a) Becker a des preuves de ce qu'il avance, dans ce cas il doit les donner ; b) il n'a pas de preuve, et dans ce cas, il doit s'excuser ; c) il n'a pas de preuve et il ne s'excuse pas, alors l'ATP doit le sanctionner, sinon les gens vont croire qu'il a raison. En ce qui me concerne, si jamais un jour j'avais eu des doutes et pas de preuve, je me serais tu ; mais de toute façon ça n'a jamais été le cas. »
Ivan Lendl (TCH-USA), tennisman professionnel de 1978 à 1994 ; naturalisé américain en 1992 ; entraîneur de l’Ecossais Andy Murray de 2012 à mai 2014 [L'Équipe, 13.01.1994] |
