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La recherche actuelle montre que le développement de la conscience phonologique (capacité à sortir du sens des mots pour s’intéresser au bruit que font les mots) est une compétence très impliquée dans l’apprentissage réussi de la lecture. C’est une compétence nécessaire pour rentrer dans le code mais ce n’est pas la seule : on sait aujourd’hui que cette capacité qui consiste à écrire ce qu’on entend est une compétence qui va aussi beaucoup jouer. La phono est pratiquée mais parfois un peu au hasard : il y a nécessité de travailler de manière plus stable. Je m’appelle Martine, j’aime bien les tartines. Je m’appelle Sophie, j’aime bien…les frites. On voit comment certains enfants ne parviennent pas à inhiber le traitement sémantique et disent ce qu’ils aiment vraiment au lieu. Cette tâche est très compliquée (bien que certains fassent cela sans problème parce que dans leur famille, depuis toujours, on joue avec les mots, on marche en scandant… dans les milieux favorisés qui ont un rapport très écrit avec la langue, on va faire beaucoup d’activités de cet ordre, on va lire beaucoup de livres… il y a des pratiques sociales qui sont très différenciées. Pour donner une réponse correcte à la tâche ci-dessus, il faut être capable d’inhiber le traitement sémantique, décomposer son prénom en syllabe, en extraire la syllabe finale, aller chercher dans son lexique mental un mot qui se mange et qui finit par la même syllabe que son prénom…c’est extrêmement difficile ! Cette tâche est pertinente à condition que l’école ait enseigné avant les compétences qui permettent de la traiter. Et, si un enfant se trompe, on ne peut pas savoir quelle est la compétence qui lui fait défaut et il est donc difficile d’apporter une aide. Selon moi, il est important, en GS, de réserver dans l’emploi du temps des petites séances de temps décroché (10 min par jour) où on va adopter des progressions un peu plus systématiques avec des tâches qui se répètent et qui permettent de prendre en charge la construction des fameuses compétences requises pour le développement de la conscience phono et qui me paraissent importantes d’enseigner. Les principes de « Phono » (Goigoux, Cèbe et Paour, 2004)
Présentation de la progression en 21 semaine : On y retrouve le travail de Zorman. Le début est centré sur la syllabe. La deuxième partie concerne attaques, rimes et phonèmes (très peu sur le phonème). On joue beaucoup à transformer les mots, à fabriquer des mots, à parler en verlan… A la fin, on travaille sur le phonème. 1 tâche principale 1 tâche de transposition dans laquelle on a changé le contexte 1 réflexion méta 1 tâche de transfert On travaille en collectif mais chaque enfant a une carte dans la main et quelque chose à faire. Exercice qui revient souvent : on donne un exercice déjà fait par un élève fictif et on demande aux élèves de corriger et d’interpréter les erreurs (pour centrer l’attention sur ce qu’on vient d’apprendre). ![]() Table ronde et échanges avec la salle La médiatisation de l’environnement est importante. Il faut privilégier le raisonnement et ne pas se contenter de réussir mais aider les élèves à comprendre. L’élève qui pense est en activité. L’activité ne se résume pas à l’activité concrète et à la manipulation. Le développement n’est pas une affaire de temps mais de situations adaptées aux capacités des élèves et de stimulations. On peut travailler sur les compétences phonologiques en collectif, les élèves les plus fragiles bénéficiant d’une prise en charge avant la phase collective. Ne pas croire à la magie de l’outil. L’effet maître est bien plus fort que l’effet outil. Synthèse de la journée: Marie Christine Pellé IEN Landivisiau, Jean Luc Despretz et Jean Christophe Prou, CPC. Travail relu et complété par Mme Sylvie Cèbe. Publication avec son aimable autorisation. |