Celui de l’égalité et de l’unité du peuple !





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Le PCF doit faire sienne la pétition « Pour le droit au boycott » qui est déjà signée par Patrick Le Hyaric et le Maire de Stains.

La sinophobie
Un sujet bien tabou mais présent dans l’imaginaire collectif français.

Le phénomène de la sinophobie en France est relativement récent. Il est exacerbé par le contexte des tensions concurrentielles économiques de la mondialisation. L'amalgame entre la communauté chinoise en France d'une part et la politique commerciale appliquée par l'Etat chinois d'autre part est trop souvent constaté.

Il semble que la lutte contre le racisme subi par les asiatiques ne passionne que très peu les politiques, le tissu associatif et les médias. En France, rire «des jaunes», faire des jeux de mots sur leur apparence ou brandir la «menace» chinoise ne soulève pas l'indignation.

Pourtant, la France est le pays d’Europe où réside la plus grande communauté chinoise (entre 400 000 et 700 000) à laquelle il faut inclure les immigrés de l’ex-Indochine. Emmanuel Ma Mung, chercheur au laboratoire Migrinter de l'université de Poitiers considère que ce racisme augmente :

«Si on compare au racisme anti-africain, anti-maghrébin ou à l’antisémitisme, jusqu'à une époque récente, le racisme anti-chinois était très faible. Il y a cependant un changement depuis quelques années. A l'intérieur de la communauté chinoise, on sent bien dans les conversations que les gens ressentent une hostilité plus forte.»

Le 20 juin 2010, 8 500 personnes, pour la plupart issues de l'immigration asiatique, avaient manifesté à Belleville contre des violences de plus en plus fréquentes subies par leur communauté. Les associations avaient évoqué des «fantasmes» sur les Chinois plutôt que des agressions racistes. Pourtant, «la population chinoise à Belleville mais aussi dans d'autres quartiers comme Aubervilliers est victime de violences justement parce qu'elle est chinoise», affirme Olivier Wang, secrétaire de l’Association des Jeunes chinois de France (AJCF). Le racisme anti-chinois est «un phénomène en augmentation, plus de violences et de stigmatisations».

Dans certains quartiers populaires (Ex La Courneuve) des chinois sont victimes de « ratonnades » dont les auteurs sont eux-mêmes des racisés.

Peu portent plainte à cause de la langue. La barrière linguistique est un écueil qui amplifie le phénomène de "ghetto" de cette communauté.

Seul point commun entre des groupes d’origines différentes : la discrétion et le repli.

Tous ces français d’origine chinoise souffrent de cette essentialisation. C’est un racisme à regarder de plus près et à combattre au même titre que tous les autres formes de racismes.

L’arabophobie et l’islamophobie
Ces deux formes de racisme ne se manifestent pas seulement par des discours et actes. Elles s'expriment également sous forme de discriminations, en particulier dans l'emploi, la formation, mais aussi dans l'accès aux services et au logement.

L’intégration de l’immigration post coloniale va se heurter à plusieurs obstacles :

D’abord au fait que cette immigration non occidentale visible fut longtemps impensée car impensable par les pouvoirs publics. Elle ne pouvait être que temporaire (OS, hommes seuls en foyers).

Aux préjugés racistes hérités de la domination coloniale, va se surajouter le traumatisme de la Guerre d’Algérie qui va générer un « racisme anti-arabes ».

Laurent Mucchielli, spécialiste en criminologie, rappelle qu’une étude journalistique, avait conclu à plusieurs centaines « d’arabicides » perpétrés dans les années 70-80.

En 1974, l’immigration de travail est suspendue et le regroupement familial prend de l’ampleur. C’est, alors, l’autre face de l’immigré qui va surgir.

On ne voit plus l’immigration de travail, qui a reconstruit la France, mais seulement l’immigration familiale, celle qui signifie installation durable et vivre ensemble dans un contexte de crise économique.

Cette immigration qui était soumise au Code l’Indigénat dans l’Algérie française, « ces races inférieures que le Colonialisme voulait civiliser » (Jules Ferry 1885) et qu’il fallait encore, dans les années 50 « laisser regroupée …. La fusion étant supposée difficile et peu souhaitable en raison du fossé profond creusé par l’islam » (L’invention de l’immigré, Hervé Bras Google books 2012)

Le racisme anti musulman  est la continuation du rejet de l’immigré arabe, mais pas seulement. Il s’inscrit dans le rapport colonial mais le dépasse. L’arabe devenant français, le musulman devient l’étranger. Comme il existe un racisme contre les juifs il existe un racisme contre les musulmans.

Après les attentats du 11 septembre, Bush appelle à la croisade du bien contre le mal, le nouvel ennemi de l’occident est désigné, cette vision qui prône le choc des civilisations, des religions : à la menace de l’immigration de masse, se rajoute celle du musulman fanatisé.

A partir de 2010 (débat sur l’identité nationale), ledit indice de tolérance reste stable pour les juifs et pour les noirs mais il baisse de 8.5 points pour les maghrébins et de 9 points pour les musulmans. (CNDH  2014).

Ce n’est pas l’ensemble des minorités qui pâtissent du retour des préjugés mais bien celles qui sont devenues les « meilleurs suspects » dans les discours politiques (port du voile, viande hallal, laïcité, pains au chocolat, prières de rue, repas de substitution).

D’ailleurs l’impact de la politisation de ces questions est frappant, quand on regarde évoluer l’indice longitudinal, cette fois, en fonction de la position politique des individus. C’est à droite que la baisse de la tolérance est de loin la plus marquée. (CNCDH 2014)

Si ce phénomène se retrouve dans d’autres pays européens, Benjamin Stora pense qu’il y a une spécificité française, en plus du chômage, de la fracture sociale…

Il évoque un apartheid à la française, en particulier dans le sud de la France, il parle de comportements « sudistes » (Etats Unis) qui s’expliquent par la prégnance, depuis la fin de la guerre d'Algérie, des représentations du racisme colonial, anti-arabe et anti-musulman. (Agora de l’Humanité-Musée de l’Immigration janvier 2016)

Thomas Deltombe explique comment le glissement s’est opéré. Les « musulmans » remplacent les « arabes ». Là où l’on disait la « civilisation chrétienne », on privilégie les supposées « valeurs de la République française ». … Ce discours a émergé, dans les années 1980, au moment où les élites françaises découvraient les « Français issus de l’immigration », ces Français de 2ème zone « culturellement différents » : ce discours fonctionne comme un code qui permet de dire le racisme sans le dire explicitement. (interview Thomas Deltombe par Middle East Eye 18.01.2016)
« Devant le CRIF, Valls est venu au secours d’Elisabeth Badinter, lorsqu’il dit qu’il est absolument illégitime de se dire antisémite, mais par contre, qu’on ne devrait pas avoir peur de se dire islamophobe. Cela participe à la mise en scène de l’équation : "Islam = guerre des civilisations = Islam, civilisation anti-occidentale donc antisociale = Islam désirable chez les djihadistes dont on sait qu’ils ne sont pas musulmans à la base". Valls fait le jeu de Daesh. » (Raphael Liogier, Regards, 21.01.2016)

Devant l’ampleur des actes antimusulmans (profanations de mosquées, agressions et insultes de femmes voilées, discriminations liées à la religion, refus de femmes voilées dans des lieux non concernés par la neutralité de l'Etat et des services publics), la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a institutionnalisé le concept d’islamophobie, dans son rapport 2013, au prix d’une argumentation charpentée d’une dizaine de pages. 

«L’objectif était de disposer d’un autre vocable que celui d’actes antimusulmans, afin de rendre compte d’un climat inquiétant : le rejet des pratiques de l’islam ne se traduit pas forcément par la commission d’une infraction pénale, explique Christine Lazerges, la présidente de la CNCDH.

Dans l’étude publiée en avril 2015, la CNCDH mesure les sentiments de plus en plus hostiles des Français à l’égard des pratiques religieuses musulmanes, parfois basiques :
Alors qu’en 2006, seulement 33 % des personnes interrogées pensaient que le sacrifice du mouton posait problème pour vivre en société, elles sont 49 % à la penser aujourd’hui.
Alors qu’en 2006, seulement 20 % des personnes interrogées pensaient que la pratique du ramadan, l’interdiction de boire de l’alcool ou du porc, posaient problème pour vivre en société, elles sont 40% à la penser aujourd’hui. On voit là les effets des campagnes médiatiques et d’une parole politique décomplexée.
Pourtant 70 % des personnes interrogées pensent que les musulmans doivent pouvoir pratiquer leur religion dans de bonnes conditions. Faut-il voir, là, la marque d’une opinion réversible over-dosée par le discours incantatoire et autoritaire du « républicanisme franco-centré » ? (Philippe Marlière 13.04.2015 Médiapart)

Islamophobie : un terme controversé
Le terme « Islamophobie » est contesté, une invention des mollahs iraniens reprise par les salafistes pour empêcher la critique de l’islam d’après Caroline Fourest et Fiammetta Venner ou Manuel Valls.

Loin des mollahs iraniens, Alain Ruscio nous rappelle que la première utilisation du terme islamophobie date de 1910, sous la plume d’Alain Quellien. Il proposait une définition d’une surprenante modernité :

L’islamophobie : il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l’islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne. Pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme  (l’islam) est la négation de la civilisation, et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans (musulmans). (La politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, Paris, Émile Larose)

On a pu, un temps, préférer l’usage du mot « musulmanophobie » mais c’est le terme «Islamophobie» qui s’est imposé dans le débat public, il est reconnu dans les instances européennes, à l’ONU, il est utilisé tant par les journalistes que par la plupart des responsables politiques ainsi que par des associations comme le MRAP ou la LDH.

Pierre Tartakowsky (LDH) « …..Le racisme a toujours été évolutif. L’islamophobie en est aujourd’hui l’un des avatars. Vouloir à toute force éradiquer ce mot me semble renvoyer à autre chose de malsain : au prétexte d’écarter un mot, on veut écarter des gens.» Libération (26 avril 2015)

Alain Jakubowicz, (LICRA) qui s’est longtemps opposé au terme « islamophobie » dit  «Un combat aujourd’hui d’arrière-garde… Je n’utilise pas le mot, mais il ne me choque pas, car il correspond à une réalité sociale.» Libération (26 avril 2015)

Marie Christine VERGIAT, eurodéputée FDG réagit sur Facebook  à l’édito de Guillaume Roubaud-Quashie de la Revue du Projet n°47 consacré aux Musulmans : « Drôle d'article avec un oubli, le mot islamophobie est reconnu par toutes les instances internationales en matière de droits de l'Homme de l'ONU au Conseil de l'Europe. Il vient d'être validé par la CNCDH. La querelle de mots tend bien à éviter que l'on parle du fond. Pourquoi phobie ne vaut pas pour Islam mais vaut pour les homos ? Le terme antisémite est tout aussi critiquable étymologiquement mais il s'est imposé. Enfin ce sont les victimes qui en général choisissent le vocabulaire et là il n'y a pas photo. Une querelle bien franco française qui laisse souvent les étrangers qui travaillent sur ces questions assez interloqués. »
Dounia BOUZAR qui préférait l’usage de « musulmanophobie » utilise désormais les 2 termes.

Que le terme « islamophobie » soit instrumentalisé par certains courants fondamentalistes, qu’il pose des questions d’usage comme en pose le terme « antisémitisme » ne doit pas nous conduire à renoncer à son utilisation.

Ce terme fait l’objet d’une appropriation par les collectifs organisés contre le racisme anti musulman, les associations des quartiers populaires : se priver de son utilisation serait se priver de tout dialogue avec ces mouvements ainsi que d’un concept qui permet de saisir les évolutions du racisme culturel et des discriminations dans nos sociétés.


La laïcité et le féminisme instrumentalisés pour interdire

On confond neutralité et invisibilité : On veut séparer l’espace public et l’espace privé alors que la laïcité est fondée, non sur la séparation de l’espace public et de l’espace privé mais sur la séparation des églises et de l’Etat. Pour paraphraser Jaurès en 1905 : l’ennemi ce n’est pas la religion c’est le capitalisme.

Nous avons conscience que le port du voile, dans sa signification religieuse s’apparente à des symboles d’oppression patriarcale, de soumission et de séparation des sexes. Nous savons que des femmes risquent leur vie dans certains pays arabes pour refuser de le porter quand d’autres relisent le Coran dans une perspective féministe ou donnent au voile une dimension spirituelle ou identitaire, quand d’autres encore peuvent le porter à la demande d’un tiers.

Pourquoi penser et décider à la place des femmes qui ont fait le choix de le porter ? Ce sont à elles de définir le sens et la fonction de leur foulard dans la mesure où s’exerce la liberté vestimentaire.

Le statut des femmes dans le monde musulman est sûrement problématique, mais c’est d’abord aux intéressées de dégager ce qui est, pour elles, oppressif. En général, ce sont aux gens qui subissent l’oppression de lutter contre la soumission. On ne libère pas les gens par substitution. (Jacques Rancière Entretien de l’Obs du 2.04.2015 Les idéaux républicains sont devenus des armes de discrimination et de mépris)

La question n’est pas « est-on pour ou contre le port du foulard ? » (qui n’est ni la burka ni le niqab), la question est « respecte-t-on les femmes qui ont fait le choix de le porter ? ». 

Sans arrêt montrés du doigt, sans arrêt sommés de condamner ou de se désolidariser, les musulmans ont le sentiment qu’ils ne seront jamais des français à part entière d’autant que la discrimination subie est souvent triple :

  • religieuse et souvent liée à l’origine

  • sociale (nombreux sont ouvriers, employés, plus au chômage ou en situation de précarité),

  • territoriale (assignés à résidence dans des quartiers où la problématique n’est pas de ne pas pouvoir y entrer mais de ne pas pouvoir en sortir),

Cette triple discrimination est un cocktail explosif qui fait le bonheur des radicaux et des extrémistes qui exploitent la relégation, le racisme, les discriminations pour inciter au repli, encourager des logiques de victimisation en surfant sur la hiérarchie des racismes.

Menace du communautarisme ?
Parlerait-t-on de communautarisme si les habitants des quartiers montrés du doigt disposaient du droit à la mobilité sociale et résidentielle ?

Un sondage de Gallup, en mai 2009, en Europe, confirmait, qu'en France, 83 % des musulmans souhaitaient vivre dans un environnement diversifié contre 4 % qui souhaitaient vivre entre eux.

60 % des immigrés du Maghreb (majoritairement de confession ou de culture musulmane) vivent dans le logement social ou des logements privés faisant fonction de logement social, en raison de leur état dégradé.

Il s’agit d’une assignation à résidence et non d’un choix de vie, les raisons sont sociales et liées à la discrimination subie dans le privé. Cette assignation à résidence favorise la ségrégation ethnique.

69 % des ménages immigrés souhaitent changer de quartier, ils sont 2 fois plus nombreux que les ménages français de parents français à vouloir déménager !

Nombreuses sont les familles issues de l’immigration qui cherchent, par tous les moyens, à obtenir une dérogation à la carte scolaire ou qui mettent leurs enfants à l’école privée pour contourner l’école ou le collège ghetto du quartier.

Pour ces raisons, ces familles, de condition modeste pourtant, sont majoritairement opposées à la carte scolaire. C’est une preuve que l’entre soi décrié est subi et non choisi.

Ces familles rêvent d’un autre quartier, d’un emploi stable, d’une autre école pour leurs enfants.

Le communautarisme qui est dénoncé renvoie à la visibilité des pratiques culturelles ou religieuses distinctes des pratiques dominantes. La question posée est donc celle de l’acceptation des différences : jusqu’où peuvent-elles s’exprimer ? Force est de constater que le niveau de tolérance a dramatiquement baissé si l’on en croit la multiplication des références au communautarisme. (Patrick Simon INED 2015)

Si communautarisme il y a, c’est un communautarisme d’attente, de réaction à la ségrégation, et non une construction sécessionniste. Les mêmes reproches étaient faits aux juifs au début du 20ème siècle.

Il faut s’attaquer aux mécanismes précoces d’enferment des individus dans des destins tracés d’avance.

En 2002, l’appel de la CNCDH, aux pouvoirs publics, de mettre fin à l’exclusion économique, sociale et spatiale de ces quartiers est ni plus ni moins que l’exigence portée par les communistes !

Il faut arrêter de regarder les français de confession ou de culture musulmane par le prisme exclusif de la religion, il faut mettre fin  au phénomène d’essentialisation des musulmans qui sont renvoyés systématiquement à leur pratique religieuse, en leur déniant leur qualité de citoyen d’autant qu’il y a de multiples façons d’être de confession ou de culture musulmane.
La reconnaissance passe par la non désignation : désigner c’est assigner et c’est stigmatiser !


On présente souvent la France comme une cible de DAESH en raison de l’idéal démocratique ou républicain qu’elle représente, en écartant trop vite les raisons de politique étrangère de la France. C’est là une façon d’exacerber « ce néo-républicanisme franco-centré » et d’évacuer une autre raison qu’on met rarement en avant :

Il y a en France la plus grosse communauté musulmane et la plus grosse communauté juive d’Europe. L’objectif de DAESH est de provoquer une vraie fracture dans la société française et d’alimenter le choc des civilisations. L’enjeu est là !

Christophe Ayad, journaliste international, évoque dans le Hors-Série du Monde (Janvier Mars 2016) « Jihadisme 100 pages pour comprendre» que « le mouvement jihadiste cherche à attirer les musulmans européens dans des enclaves libérées afin de les entrainer à mener des attaques en Europe contre des cibles faciles et peu coûteuses (écoles juives, apostats, etc..) afin de provoquer une montée de l’islamophobie et un ralliement par contrecoup des communautés musulmanes en Occident. ».

De ce point de vue, la France est une cible de choix : les plus grosses communautés musulmanes et juives d’Europe, son passé colonial, le score du FN et une ségrégation ethnique qui gangrène notre pays. (Monde 24.01.2015 Georges Felouzis, spécialiste des inégalités scolaires)

Nous dénonçons l’islamisme radical, obscurantiste et violent. C’est un vrai danger. C’est entrer dans leur jeu que de se placer sur le terrain religieux, alors que les musulmans sont leur première cible.

Nous refusons l’amalgame entre terrorisme et islam et combattons l’essentialisation des musulmans qui fait le jeu du discours islamiste extrémiste d’un monde binaire où il y a les musulmans et leurs ennemis, toujours le Eux et le Nous mais cette fois-ci dans l’autre sens.

NOTRE UNIVERSALISME EST AVEUGLE AUX DIFFERENCES

La lutte contre les discriminations : tout reste à faire !

La société française ne traite pas ses enfants à égalité.

30 ans après la marche pour l’égalité, 10 ans après la révolte des banlieues, la jeunesse des quartiers populaires subit un mépris de classe et une humiliation « de race ».

A situation sociale égale, les descendants des migrants du Maghreb, d’Afrique Subsaharienne ou les populations issues des DOM-TOM sont plus discriminés dans l’accès à l’emploi, au logement, aux loisirs en raison de la couleur de leur  peau, de leur patronyme, de leurs origines. Ils ne sont pas considérés comme vraiment Français par 63 % des Français. Se déclarer de confession musulmane accentue, encore, cette discrimination. (Patrick Simon Enquête Trajectoires et Origines INED 2015)

Les discriminations liées à l’origine arrivent largement en tête des discriminations à l’embauche (6cf. Amadieu,). Les discriminations sont le lot de 26% des immigrés et de 31% des descendants de deux parents immigrés. A CV comparable, un candidat d’origine maghrébine a 5 fois moins de chance d’être appelé pour un entretien d’embauche.

Les contrôles au faciès (contrôles d’identité abusifs et discriminatoires, basés sur l’apparence de l’individu) sont illégaux sauf qu’être noir ou arabe multiplie de 6 à 8 fois le risque de contrôle (étude CNRS Police et minorités visibles, les contrôles d’identité à Paris 2009, Open Society Institute.)

La discrimination à l’encontre des femmes voilées s’est aggravée, il leur est difficile de travailler, certaines, très diplômées, sont contraintes d’accepter des emplois de ménage ou des postes non visibles sur des plateformes téléphoniques ; leur acceptation dans les sorties scolaires a provoqué de nombreux conflits sur la base d’interprétations dévoyées de la laïcité.

La lutte pour faire reculer les discriminations a disparu des radars médiatiques

qui ne captent plus que les questions d’identité, de religion et de laïcité !
Le débat sur les statistiques ethniques est tabou au nom de la menace du multiculturalisme et du communautarisme à l’anglo-saxonne.
Le PCF est opposé à l’utilisation des statistiques ethniques basées sur le ressenti d’appartenance: au nom de nos principes constitutionnels d’égalité devant la loi, nous refusons de voir la société française comme une multiplication de communautés.
Des chartes de la diversité ont été signées par de grandes entreprises, il y a une dizaine d’années, mais depuis ces questions ne sont plus abordées !



Nous avons besoin d’un vrai débat pour parvenir à la déconstruction des mécanismes fondés sur des préjugés et des stéréotypes masqués.

Le passé colonial est avancé comme une des matrices qui fonde les caractéristiques de la discrimination.

L’importance démographique des minorités ethno-raciales, notamment dans les grandes métropoles, est une réalité quotidienne et banale. Il n’y a plus le « peuple français » face à des petites minorités racialisées : les Français sont un assemblage de diversités. Un quart de la population française est d’origine immigrée sur deux générations, 42% de la population en Ile-de-France et 75% en Seine Saint-Denis. (Patrick Simon TEO  2015)

Il existe des statistiques légales à partir de l’origine (INED), ce sont ces statistiques qui ont permis l’importante étude « Trajectoires et Origines », ces données pourraient permettre d’avancer à partir de la nationalité, du lieu de naissance, des parents, mais elles sont très peu utilisées. Ce ne sont d’ailleurs pas des statistiques « ethniques » au sens strict du terme, elles ne reposent pas sur l’existence d’ethnies, (qui n’existent pas) elles approchent la question.
Patrick Simon, socio-démographe déclare que lorsque les “vrais gens” ont l’impression de n’apparaître nulle part dans un ensemble social qui est censé les représenter, il se crée des tensions génératrices de discriminations et de ressentiment, tensions d’autant plus sourdes  et potentiellement dangereuses que le système politique en contrôle l’expression.


Comment alors s’attaquer à ces discriminations racistes systémiques?
La question n’est pas de reconnaître les différences mais de reconnaître l’existence de discriminations. Notre république ne reconnaît pas les minorités mais ce sont souvent des politiques de minorités qui font reculer les inégalités subies par les femmes et les handicapés.

Approfondissons ces questions en lien avec la lutte contre le racisme institutionnel.

Les efforts pour changer nos représentations au sein de notre parti sont réels mais inégaux, il faut les intensifier.

QUELLES REPONSES POLITIQUES POUR FAIRE RECULER

LE RACISME ET LES DISCRIMINATIONS ?
L’antiracisme politique
Le moteur de l’extrême droite s’est construit sur la négation du principe d’égalité, et oppose l’identité à l’égalité, établit une hiérarchie  entre nationaux, entre citoyens, entre peuples, entre cultures, entre religions…

L’extrême droite n’est pas la seule sur le terrain de l’ethnicisation des rapports sociaux, elle est rejointe par une grande partie de la droite mais pas seulement.

Le gouvernement Valls-Hollande montre que le ver est dans le fruit d’une partie de la gauche. Au-delà du désenchantement social et économique, aucune annonce dans la lutte contre les discriminations n’a été faite qui aurait pu caractériser une politique de gauche. Deux promesses emblématiques ont été reléguées : le droit de vote pour les résidents étrangers non européens et le récépissé de lutte contre le contrôle au faciès.

Hormis l’annonce nécessaire d’une réglementation renforcée pour lutter contre le racisme sur les réseaux sociaux, l’année 2015, déclarée Grande Cause Nationale contre le racisme et l’antisémitisme, a relevé de l’effet d’annonce en se terminant par une proposition de loi d’extrême droite, la déchéance de la nationalité.

En plus des renoncements gouvernementaux, de l’incapacité culturelle des Rroms à s’intégrer, Manuel VALLS, le 1er ministre, consciemment ou non, joue un jeu dangereux  en hiérarchisant les formes de racisme, en jouant les oppositions entre communautés, en alimentant la concurrence victimaire. Au final, il fait le lit de ceux qu’il prétend combattre.

Manuel Valls, le laïque, qui avait déclaré, le 17 juin 2011 à Radio Judaïca à Strasbourg, que par sa femme il était éternellement lié à la communauté juive et à Israël, (on se doute que certains ne se privent pas de faire circuler la vidéo de cet interview sur les réseaux sociaux) ne peut pas régulièrement déclarer que la France ne serait plus la France sans les Juifs de France sans envisager de dire que la France ne serait pas aussi la France sans ses Italiens, ses Polonais, ses Arméniens, ses Arabes, ses Kabyles, ses Kurdes,... et sans ses musulmans.

Quand on est le premier ministre de tous les Français, on ne peut pas déclarer que les juifs peuvent être fiers d’être juifs pendant que les musulmans ne doivent pas avoir honte d’être musulmans dans le même discours comme il l’a fait en janvier et en mars 2015.

On ne peut pas dire qu’un juif doit être fier de porter sa kippa après l’ignoble agression d’un professeur juif à Marseille mais rester silencieux devant l’agression au couteau d’une femme voilée dans la même ville ou devant l’agression verbale dont a été victime Latifa Ibn Ziaten la « mère courage » du soldat Imad Ibn Ziaten, victime de Mohamed Merah, invitée, le 8 décembre dernier, à l’assemblée nationale et à qui on a reproché de faire honte à la France en portant le voile.

Manuel Valls qui se présente comme un pompier est un dangereux pyromane !

Notre combat contre le racisme passe par une contre-offensive idéologique car le dangereux déplacement de la question sociale sur le terrain identitaire, c’est aussi la résultante des combats que le camp progressiste a renoncé à mener.

Alors que la société libérale aggrave les fragmentations et les divisions, le mouvement anti raciste est lui aussi divisé entre ceux qui parlent d’auto-organisation des racisés au même titre que les féministes ou les homosexuels pour lutter contre des formes spécifiques de racisme et les associations anti racistes universalistes qui reprochent aux premières de détacher leur combat antiraciste du combat général pour l’émancipation quand d’autres encore hiérarchisent lutte de classes et lutte contre les dominations au lieu de les articuler.

Dans le respect des uns et des autres, nous devons travailler à des convergences pour faire reculer toutes les formes de racisme et avancer dans la voie de l’émancipation de toutes et de tous.
L’anti racisme, partie intégrante du projet émancipateur du PCF

Nous avons bien sûr des propositions à intégrer à un contrat de législature comme :

  • la lutte contre toutes les formes de racismes et toutes les discriminations.

  • le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales,

  • la mise en place du récépissé contre les contrôles au faciès,

  • l’abrogation de la circulaire Chatel relative aux sorties scolaires

Alors que la France est dans le monde et le monde est dans la France, nous devons interroger et repenser notre universalisme aveugle aux différences, nous devons raisonner dans une démarche transculturelle sans avoir peur du débat sur le multiculturalisme qui paralyse toute évolution de la pensée progressiste.

Passer de la morale à l’anti racisme politique, c’est se placer sur le terrain de la bataille des idées.

C’est à partir de nos liens avec les classes populaires telles qu’elles sont que peuvent se redéfinir les bases du vivre ensemble. Cela passe par un discours clair mais surtout par des actes et des luttes communes, notamment avec les jeunes.

Construire une nouvelle conscience de classe en luttant contre les divisions et les préjugés pourrait faire l’objet d’une campagne permanente :

  • le pauvre et l’immigré ne sont ni des assistés ni des fraudeurs ;

  • les salaires et les charges ne nuisent pas à la compétitivité du travail,

  • les immigrés ne prennent pas le travail des français

  • les fonctionnaires ne sont pas des nantis

  • les musulmans ne sont pas des terroristes,

  • il n’y a pas des français  « issus de » et d’autres « de souche » mais une seule catégorie de français quelle que soit leur origine, leur religion, leur patronyme ou leur couleur de peau

Jean-Luc Mélenchon avait su travailler cette symbolique de réconciliation pendant la campagne des présidentielles, n’avons-nous pas entendu ces citoyens heureux de déclarer « C’est la première fois que je me sens considéré comme français ».

Après le meurtre de Kevin et Sofiane à Echirolles, rappelez-vous, à la télévision, cette femme, foulard sur la tête, à la fenêtre de son appartement, interpeller François Hollande : « Monsieur le président, nous voulons vivre en sécurité, je suis française. Monsieur le Président, je suis musulmane mais française. »

Recréer de l’unité de classe, oui, mais la classe n’est pas une chose abstraite sans couleur, sans sexe, sans âge, sans territoire, sans histoire, sans imaginaire.

Nous avons besoin de construire un discours qui parle à tous, nous ne voulons pas des privilèges pour quelques-uns mais la dignité et le rétablissement de l’égalité pour tous celles et tous ceux qui souffrent du racisme et des discriminations quelles qu’elles soient liées à l’origine, au genre, à l’orientation sexuelle, à la religion, au territoire de relégation…

En démocratie, les représentants du peuple proposent au peuple des représentations du monde, de la société, et du peuple lui-même. Ainsi, le peuple n’est pas une donnée brute : il se constitue en peuple dans le jeu politique. (Eric Fassin Regards 6 mai 2014)

Ceux qui sont désignés comme extérieurs à l’identité nationale doivent pouvoir se reconnaître dans la définition du peuple que nous voulons rassembler.

Travaillons la question des représentations que les classes populaires ont d’elles-mêmes, en repositionnant les minorités visibles en leur sein.
Nous ne développerons pas ici les propositions relevant de l’éducation et du travail de sensibilisation menés par les associations, les enseignants, pour prévenir ou faire reculer l'incompréhension, les préjugés, l'ignorance, la peur de l'autre, et pour développer des échanges mutuels au quotidien.
Le rôle du PCF est ailleurs !
La décolonisation des mentalités reste à faire !
Comme le dit Benjamin Stora, (Agora de l’Humanité janvier 2016) la décolonisation des imaginaires n’est pas une question achevée. C’est une question politique posée à ceux qui gouvernent mais aussi à notre parti.

Le travail de mémoire est important, nous sommes confrontés à la fragmentation des mémoires car nous n’avons pas réussi à construire un récit national unifié qui donne un sens commun et qui reconnaisse les souffrances mémorielles et nos histoires plurielles. Il est urgent que les enfants et leurs parents puissent s’approprier leur histoire, celles des autres, de leurs ascendants afin que cet héritage soit assumé par tous.

Bien heureusement, l’entreprise génocidaire étatique des nazis a durablement culpabilisé la conscience européenne.

Mais Hannah Arendt, connue pour ses travaux sur les totalitarismes, considérait que le système colonialiste, mélange de violence et de bureaucratie, avait été une ébauche du système concentrationnaire. Nous ne connaissons quasiment pas cette période de l’histoire.

La France doit reconnaître des crimes coloniaux, Sétif 8 mai 1945, Paris 17 octobre 1961, les crimes contre l’humanité pendant les guerres coloniales (tortures, décapitations, meurtres collectifs par enfumage, viols, utilisation du napalm et du gaz sarin…). Cette non reconnaissance permet de maintenir dans le subconscient national un relent colonial traduit par l'expression "issu de " qui n'englobe que l'immigration d'origine coloniale, mais pas les Valls et les Sarkozy.

L’histoire ultramarine, l’histoire coloniale et celle de l’esclavage, l’histoire séculaire des juifs, tout comme l’histoire d’un siècle d’immigration font partie intégrante de notre histoire.

La nation ce n’est pas seulement une réalité objective, c’est un imaginaire dans la façon de se représenter le peuple, un récit collectif. La France de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour relève d’un fantasme qu’il faut démystifier.

Notre imaginaire, ne se confond pas avec le récit mou, européiste, occidentalo-centré du PS. Malgré l’échec des pays socialistes, l’émancipation reste notre histoire et notre boussole. Nous avons nos héros célèbres ou anonymes (Saint Just, Manouchian, des porteurs de valises), nos valeurs, nos batailles (les liens PCA-PCF, la lutte contre l’apartheid sud-africain) qu’il est bon de faire partager.

La France, c’est un brassage d’identités locales, régionales, étrangères : c’est un pays d’immigration depuis plus d’un siècle mais qui ne s’assume pas comme tel. 1/3 des français ont un ascendant étranger si on remonte aux arrières grands-parents.

Ne manque-t-il pas à notre récit national mais aussi à notre récit communiste  quelques chapitres, comme celui de la colonisation et de l’immigration ?

La France est multi confessionnelle : catholique, protestante, juive, agnostique, athée. La France est aussi musulmane, c’est un fait de société incontestable. Certes l’acceptation de sa diversité religieuse s’est souvent faite dans la conflictualité mais soyons convaincus que nous avons des actes à produire pour que la France s’assume telle qu’elle est.

Tendons la main aux musulmans et aux autres minorités

Si on connait la main tendue aux chrétiens par Maurice Thorez en 1936, on connaît moins les prises de position officielles de dirigeants -Waldeck-Rochet, Roland Leroy ou Georges Marchais- visant à unir le combat des communistes et des chrétiens pour une vie meilleure pour tous les hommes.

Si l’histoire du PCF est généralement marquée par le respect des religions, la question de notre rapport aux citoyens de confession musulmane doit être posée et débattue car plusieurs courants de pensée traversent notre organisation.

Cohabitent le courant assimilationniste qui, en son temps, a fait démissionner Aimé Césaire du PCF, celui de l’athéisme ou de la philosophie marxiste « incompatible avec la foi » pouvant provoquer des comportements anti religieux mais le plus souvent le respect de ceux qui croient, celui des croyants qui se retrouvent dans la finalité humaniste du Parti.

Comme communistes, notre place n’est pas dans le débat interne, vif et passionnant, qui agite l’islam. Non qu’il ne nous intéresse pas, mais il convient de laisser aux musulmans le soin de définir quelle doit être leur religion. Aux assignations identitaires, bienveillantes ou malveillantes, nous opposons le principe de laïcité… qui garantit la possibilité pour chacun d’exercer librement son culte et la nécessaire critique des religions, quelles qu’elles soient Mickaël Bouali et Clément Garcia (La Revue du Projet n°47).

Que l’on soit athée, agnostique ou croyant, chaque citoyen doit pouvoir vivre librement ses convictions ou sa foi.

Quant aux débats actuels sur les interprétations du Coran, la terreur générée par l’inquisition catholique s’est faite au nom de la religion, ce sont aussi des motifs religieux qui ont motivé, pendant des siècles, les persécutions et l’errance des juifs (peuple déicide et peuple élu).

On sait moins que c’est la malédiction de Cham dans la Bible qui a permis de justifier l’esclavage, la colonisation ou encore l’apartheid en Afrique du Sud ? Pensons aux ravages qu’a pu produire cette infériorisation définie par le sacré ?
Le PCF a su tendre la main aux chrétiens non pas en dépit de, mais en raison d’idéaux partagés.

Ayons le même geste en direction des musulmans.

Dans le pays le moins religieux d’Europe, vit la plus grosse communauté musulmane pour qui la religion joue un rôle plus important que pour les chrétiens, que ce soit comme référence spirituelle, culturelle ou sociale, ainsi que comme trait identitaire. » (Patrick Simon TeO).
Nier cette réalité c’est ouvrir un boulevard aux religieux obscurantistes dont la propagande repose sur le rejet des musulmans et l’affrontement identitaire.

Aujourd’hui, des jeunes cherchent du sens et une reconnaissance dans l’affirmation de leur identité religieuse. Est-ce incompatible avec un engagement politique à gauche ?

Stéphane Lavignotte, auteur de « Les religions sont-elles réactionnaires ? » invite à « renouer à gauche avec une politique de la main tendue », sans gommer les appartenances religieuses…, à construire une gauche « plus large, plus inclusive des milieux populaires, des croyants, des personnes issues du monde associatif ».

Ismahane Chouder, musulmane et féministe, déclarait lors d’une interview réalisée par la Commission du PCF Laïcité et relations avec les croyants, en novembre 2013, dans le Journal La Rose et le Réséda : « Je souhaite que le PCF s’engage en tant que tel, et pas seulement par le biais d’individualités, dans ce front large contre l’islamophobie qui reste à constituer, au nom de nos principes communs et de nos valeurs partagées. »

Pierre Dharréville, titrait dans la Rose et le Réséda, novembre 2013 : « Engager le dialogue avec les croyants, c’est le moment ».

Pierre Laurent s’était adressé en avril 2012 « A ceux qui croient au ciel et à ceux qui n’y croient pas » mais la publicité de cette adresse est restée confidentielle.

Il en fut de même pour ses conclusions à la conférence nationale du PCF le 9 novembre 2014 lorsqu’il déclara :

« A nos amis, musulmans, tous les jours stigmatisés et suspectés, nous disons vous êtes nos frères et nos soeurs. Oui nous disons, vive la république de tous, avec tous, pour tous ! Jamais, le racisme ne franchira la porte de notre République. Antisémitisme et islamophobie sont les deux faces d'une même pièce empoisonnée qui n'a pas de droit de circulation dans la Nation que nous aimons, et pour laquelle tant des nôtres ont combattu, parfois jusqu'au péril de leur vie ».

Ces propos n’eurent aucune visibilité.

Laïcité : mettons un terme à son instrumentalisation !

C’est le mot républicain par excellence utilisé par le Front National pour opérer sa dédiabolisation apparente et légitimer, au nom de la République, le racisme culturel tout en affirmant son rejet de l’antisémitisme (même si les électeurs les plus antisémites restent ceux du FN Nonna Mayer)

Face à cette offensive idéologique, les partis de gauche ont été peu réactifs continuant à cultiver leurs divergences et leurs affrontements sur l’approche de la laïcité laissant le FN en dévoyer totalement le sens.

Majoritairement les électeurs de droite considèrent la laïcité comme un outil de combat pour protéger leur identité nationale contre l’islam.

La position du PCF sur la laïcité est de nature à créer de l’égalité et du commun mais elle est invisible dans le débat public. Quelles initiatives ?

La récente polémique suscitée par les attaques de Manuel Valls contre Jean Louis Bianco, président de l’Observatoire de la Laïcité, a relancé le débat sur la laïcité dans la presse et sur les réseaux sociaux avec des prises de position extrêmement intéressantes isolant le 1er ministre.

Le journal l’Humanité et le PCF ont presque ignoré cette polémique qui était l’occasion de mieux faire connaître la position du PCF et redonner du sens à la laïcité.

Ce sont dans les termes de l’excellent article d’Alain HAYOT « La laïcité est comme la République, indivisible ! » http://13.pcf.fr/81477 que le PCF aurait dû s’exprimer !

L’Humanité a donné la parole à Pierre Dharréville trop tardivement.

Ne laissons pas l’extrême droite préempter la laïcité qui doit rester la séparation des églises et de l’Etat et non la neutralisation de l’espace public, raisonnons identités plurielles et retravaillons l’imaginaire de la gauche dans une perspective de reconquête de l’hégémonie culturelle.

Les électeurs de gauche doivent retrouver le sens de ce qui garantit le vivre ensemble, les citoyens de confession musulmane ont besoin de savoir que la laïcité n’est pas une arme pointée contre eux, le PCF doit être à l’initiative.

LES DEFIS A RELEVER !

Les descendants de l’immigration post coloniale très présents dans les quartiers populaires, sont identifiés comme majoritairement des électeurs de gauche.

Après la révolte des banlieues en 2005, ils se sont massivement inscrits sur les listes électorales, ils ont voté massivement pour Ségolène Royal en 2007.

En 2012, les électeurs identifiés comme de confession musulmane ont voté au 1er tour à 57 % pour François Hollande et à 20 % pour Jean Luc Mélenchon, ils ont voté à 85 % pour Hollande au 2ème tour.

Leurs attentes sociales étaient fortes (emploi et salaires) avec des demandes pour rentrer dans la normalité (droit de vote des résidents étrangers, lutte contre le contrôle au faciès, lutte contre les discriminations, fin de la stigmatisation des musulmans et des quartiers populaires).

En avril 2014, l’ancienne députée socialiste, Christine Lazergues, présidente de la CNCDH, déclarait que la politique de l’évitement du Gouvernement sur tous les sujets liés à la lutte contre le racisme avait, aux élections municipales, découragé l’électorat de gauche des quartiers populaires de voter alors que le racisme culturel et l’intolérance religieuse étaient en constante augmentation depuis 4 ans.
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