La Gazette de Montpellier
Numéro 1161 du 16 au 22 septembre2010
Sommaire Plume par Michel Crespy
La question éco par Jean Matouk, économiste
Mais à quoi sert donc la CCI ?
Mauguio-Carnon Ils vont dissoudre le Sivom !
Exclusif : nous avons traqué les pesticides dans le vin
Vins et pesticides : l'avis des spécialistes
A ne pas zapper
Les 7 infos-clés de la semaine, sûr de n’avoir rien loupé ?
Meurtre de Castelnau : Bissonnet pète les plombs
Raisin sans pépins : on s'est fait doubler
Culture
Internet Téléchargement illégal ce que vous risquez
Cancer: un appareil porteur d'espoir
Colère :"Ils dégustent, nous jeûnons !"
Rapidos
Politique : On l’appelait Gégé
Art : quand la galerie devient un jeu d'enfant
Lycée : ici on parle arabe, japonais et chinois
Mariages forcés "Je ne l'aime pas, je ne veux pas de lui"
Aéroport : Ryanair ne va pas s'envoler
Un tueur de pigeons au quartier Saint-Martin
Gens d’ici
CHU: qui veut enterrer "l'affaire Delous"?
Rumeurs et chuchotements
La maison de la presse
Journée du patrimoine : héros et héroïne
Mes bons plans : Lionel Pernet, archéo et globe-trotter
Plume par Michel Crespy Casse-tête faire une loi juste, c’est pas simple
Le projet de réforme de la garde à vue est un bon exemple du type de difficulté auquel nous sommes de plus en plus souvent confrontés. Le débat tourne au dialogue de sourds. On place les gens en garde à vue pour un oui ou pour un non, on abuse des humiliantes fouilles au corps, la garde à vue est devenue un critère d'efficacité de la police alors on les multiplie, et inutilement puisque la plupart sont sans suites, clament les uns. Et c'est vrai. Sans garde à vue, les criminels nous échapperaient, les suspects s'enfuiraient, nous ne pourrions pas faire notre travail, rétorquent les policiers. Et c'est vrai aussi. On le constate : les uns et les autres ne parlent pas de la même chose. Ou plutôt des mêmes personnes et des mêmes délits. En quadruplant le nombre des gardes à vue, on y a inclus toutes sortes de tout petits délits dont les auteurs présentent toutes les garanties de représentation, n'ont rien à faire en garde à vue et en sortent humiliés, traumatisés, révoltés : c'est à eux que pensent ceux qui proposent les réformes. Mais la garde à vue concerne aussi des criminels endurcis, des trafiquants, des malfrats professionnels, pour qui toute facilité de procédure devient une arme de plus : c'est à ceux-là que pensent les policiers. Ce ne sont pas les mêmes. Or, la loi est et doit rester la même pour tous, alors que nous sommes de plus en plus différents les uns des autres. C'est la même difficulté qu'on rencontre pour les retraites : on fixe un seul âge pour tous alors que pénibilité, parcours de carrière et durée réelle de cotisation diffèrent largement. Comment équilibrer une loi juste dans une société complexe? C'est tout le problème, de plus en plus fréquent.
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La question éco par Jean Matouk, économiste Les retraités sont-ils plus riches que les salariés ?
Précision liminaire : cet article ne concerne évidemment pas les retraites "chapeau" et indemnités de départ obscènes dont une taxation confiscatoire devrait être organisée, même si, en volume global, une telle taxation ne résoudrait pas le problème financier des retraites. La retraite moyenne, en France, n'est, elle, que de 1 095 € : 836 € du régime de base et 395 € du régime complémentaire. En réalité: 1 625 € pour les hommes et 979 € pour les femmes, soit 46 % de moins pour nos compagnes ! Globalement, hommes et femmes confondus, la retraite moyenne des 10 % les plus pauvres est légèrement plus forte (881 euros) que le salaire moyen des 10 % des salariés les plus bas (864 euros). Mais ensuite, au fur et à mesure que l'on monte dans la hiérarchie des revenus, ce sont les salaires qui sont plus élevés que les retraites, entre 4 % et 8 % de plus. Les revenus du patrimoine font-ils la différence? Pas vraiment! Le patrimoine médian des actifs est de 213 600 €, alors que celui des retraités est de 252 700 €. Trente-neuf mille euros de plus, ce n'est pas ce qui s'appelle une grosse différence de revenus. Bref, les retraités ne sont certainement pas plus riches que les actifs, Et les six cent mille qui sont au minimum vieillesse sont même très à plaindre. Alors supprimer aux retraités l'abattement fiscal de 10 % des autres citoyens serait injuste. Surtout pour ceux qui prendront leur retraite en 2012 et au-delà! Avec le déplacement de 60 à 62 ans de l'âge légal, et l'augmentation du nombre d'annuités nécessaires pour une pleine retraite, nombre d'actifs - surtout les femmes encore plus désavantagées -ne pourront pas travailler plus longtemps; ils partiront donc avant terme, et verront leurs pensions encore diminuer.
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