Les lettres d’Adrien à Marie-Louise
1916-1919 Mars 1916. La guerre fait rage depuis 20 mois. Il y a tout juste un an, la flotte franco-britannique a subi de lourdes pertes dans les Dardanelles. Depuis, la Méditerranée est le théâtre d’opérations navales meurtrières, et les navires alliés sillonnent les mers afin de prévenir les attaques ennemies.
Adrien Montagnac est chef machiniste à bord d’un navire chargé d’escorter les cuirassés français. En septembre 1917, il prend son poste à bord du Marocain, un contre-torpilleur qui vient d’être livré à Port-Saïd par les Japonais.
Adrien a 25 ans. Né à Varages dans le Var, il est le fils de Marcellin Montagnac et de Mathilde Buerle et a eu comme gouvernante Olympe Cruvellier.
Marie-Louise, quant à elle, a 18 ans. Née à Quinson dans les Alpes-de-Haute-Provence, elle est la petite-fille d’Olympe et la fille de Marius Espitalier et d’Ernestine Robert. On ignore comment les jeunes gens se sont rencontrés, mais Adrien, dès les premiers mois de l’année 1916, envoie à Marie-Louise des cartes et des lettres, postées lors de ses escales.
Purement amicales au début, les cartes deviennent au fil des mois plus intimes. Malgré la guerre et l’éloignement, malgré le danger et parfois le découragement lorsque le courrier n’arrive pas, Adrien ne cesse de penser à sa « chère petite adorée ».
En mars 1919, profitant d’une permission, Adrien épouse enfin Marie-Louise. Ils auront une fille, Rose, et deux petites-filles, Christiane et Françoise. 1 Le 27 mars 1916
Amical bonjour de Malte. Adrien Montagnac
2 Athènes, le 22 octobre 1916
Chère amie,
C’est avec un bien grand plaisir que je viens de lire votre charmante carte. Vous sachant toute la famille en bonne santé, il en est de même pour moi. J’ai été très satisfait de ma promenade à Corfou, mais je n’ai pu trouver la vue générale du château dont je vous causais, mes recherches furent infructueuses. En échange j’ai acheté un album des vues de la ville que je vous enverrai dès que j’aurais pu vous le faire oblitérer. Je pense aller à Apostoly ces jours-ci pour quelque temps. Ce n’est pas le rêve parce qu’on est entourés de montagnes partout, mais on est à l’abri, c’est l’essentiel.
Mes respects et mes amitiés à vos parents ainsi qu’à M. et Mme Garnier et à votre oncle.
De grosses caresses à Victor.
Dans l’attente de recevoir de vos nouvelles, croyez en mes sincères amitiés.
Adrien Montagnac
3 Athènes (arc d’Adrien), fin mars 1917
Chère amie,
Voilà quelque temps que je n’ai pas eu de vos bonnes nouvelles. J’espère que vous êtes en bonne santé. Quant à moi je me porte toujours très bien. Ici l’on a toujours une vie monotone. Le torpillage du Danton* entre autre n’est pas fait pour nous relever le moral.
Je vous ai envoyé l’album de Corfou il y a quelque temps**, l’avez-vous reçu ? Je n’ai rien reçu de vous depuis…
J’espère que ma carte vous trouvera tous en bonne santé.
Grosses caresses pour toute la famille, ainsi que pour votre oncle et tante Garnier.
Mes sincères amitiés.
Adrien Montagnac
*19/03/ 1917
**le 17/12/1916 4 Corfou, non datée
Ma chère Marie-Louise,
Alors que faites-vous ? Quant à moi aujourd’hui dimanche je travaille tout le jour, jusqu’à 10 h ce soir. Au moment que je vous écris, vous arrivez peut-être du cinéma ? Il est 6 h 30 et dans une demi-heure je vais reprendre le travail toujours avec un sacré cafard. Je ne sais pas où s’est arrêté le courrier de l’armée, il n’est pas arrivé depuis 8 jours qu’on l’attend… Aujourd’hui nous avons manqué d’aller à Toulon à cause de nos réparations. Je vous raconterai mieux ça dans ma lettre demain…
Maintenant je vous quitte en vous envoyant mes bonnes caresses et mes bons baisers 5 Alexandrie, le 22 juin 1917
Ma chère adorée,
Nous arrivons à Alexandrie. Nous avons fait un bon voyage, le temps était beau. J’ai été à terre cet après-midi en arrivant pour acheter quelques cartes et faire un petit tour en ville, car vraiment elle est superbe. Malheureusement tout est cher. (…)
Je ne sais pas encore combien de temps l’on va rester ici, je vous écrirai ultérieurement quand je serai plus tranquille au poste.
Je vous embrasse bien tendrement.
Recevez mes bonnes caresses et bons baisers
Votre Adrien
6 Le 24 juillet 1917
Le bonjour de Foggia
A. Montagnac 6 bis Foggia, non datée
Mes baisers de Foggia
Adrien
7 Tarente, non datée
Ma chère Marie-Louise
Alors, que faites-vous ? Quant à nous l’on doit appareiller ce soir. Hier soir un courrier est arrivé mais encore rien pour moi. Malgré tout j’avais essayé de vous écrire, mais il y avait tellement de vacarme que je n’ai pu continuer à mon grand regret. Sans doute que l’on sera encore ici pour dimanche matin mais ce n’est pas sûr. Enfin, si nous arrivons le matin, ce sera le premier dimanche que l’on passe au mouillage depuis Toulon.
Je finis ma carte en vous embrassant bien fort.
Caresses et bons baisers
Votre Adrien
J’envoie quand même la carte que j’ai commencée hier soir
Bons baisers 8 Tarente, non datée
À Victor Espitalier
Mes bonnes caresses de Tarente
Ton ami
Adrien Montagnac
9 (carte de Vintimille mais oblitérée à Sarzana adressée à Marius Espitalier)
Mes bonnes amitiés de Vintimille
Adrien
BNM 10 (Sarzana)
Bons souvenirs et doux baisers de Sarzana. Adrien 11 Le 9 septembre 1917
De Livourne
Mes meilleures amitiés et bonnes caresses
Caresses à Victor 12 (Livorno)
De Livourne mes bonnes amitiés
Adrien
13 (Grosseto)
Nous sommes partis de Livourne ce matin à 8h après avoir couché sur la paille. Enfin ça ne nous a pas empêchés de nous reposer !
Bonnes caresses,
Adrien
Caresses à Victor aussi, et à votre grand-mère 14 (Civitavecchia)
Je viens de voir le Vatican
Sincères amitiés, doux baisers
Adrien Montagnac 15 Rome, non datée
(…)
Pour boire un coup il y a de l’eau. Quant à la viande, l’on a de bonnes conserves du garde-manger avec des haricots et des sardines qui ont le goût de l’huile de foie de morue, mais elles ne sont pas si mauvaises (ça ne ferait pas votre bonheur, n’est-ce pas ?)
À part ça que vous dirais-je ? Je vais voir si l’on soupe et puis je viendrai m’allonger dans mon hamac qui me rend de bien grands services.
Mes amitiés à tous et pour toi ma petite chérie reçois mes bons baisers et mes bonnes caresses de ton petit Adrien qui ne pense qu’à toi.
16 Caserta (Naples)
Bons baisers
Adrien
Je n’ai pu trouver aucune carte de Rome.
Hier soir nous y sommes passés de 6 h 30 à 10h00, je suis même allé à terre.
Nous allons arriver à Naples dans une heure.
Caresses,
Adrien 17 (Caserta)
Amour
Caresses
de Caserta
Adrien Montagnac
18 Le 19 septembre 1917
Bon souvenir de Port-Saïd
Adrien
À bord du contre-torpilleur Marocain
BNM (Bureau naval de Méditerranée) 19 De Port-Saïd
Mes bons baisers
Adrien
À bord du contre-torpilleur Marocain
BNM 20 De Port-Saïd
Bons souvenirs
Caresses
Adrien
21 Les beautés de Port-Saïd
Caresses
Adrien
22 De Port Saïd
Mes bonnes amitiés à tous
Adrien 23 Carte de Jérusalem
Amitiés
Caresses
Adrien 24 Carte de Jérusalem
À ma bien-aimée
Mes meilleurs baisers
Adrien
25 Carte Marché de Béthléhem
Mille bons baisers
Adrien 26 Carte de Béthléhem
Grosses caresses
Douces amitiés 27 Carte d’Hébron
Bonnes caresses
Adrien
28 Bastia le 14 octobre 1917
Aujourd’hui dimanche
En arrivant à Toulon, je vous envoie à tous mes bonnes amitiés
Caresses
Adrien 29 Corfou, le 6 février 1918
Ma chère Marie-Louise adorée,
Je viens de recevoir à l’instant votre carte de dimanche. Je ne sais pas où passent les lettres mais je commençais à languir. Nous sommes le 6 février et j’ai juste des nouvelles du 27 janvier. (…) Enfin je suis content quand même d’avoir reçu cette carte. On me l’a donnée au moment où je pensais à vous. Vous me dites que le dimanche a été bien triste pour vous. Vous avez pu vous rendre compte d’après mes lettres les dimanches que j’aie pu passer moi aussi depuis que je suis parti de Toulon. Quelle fatalité chère Marie-Louise ! Mais quand donc viendra ce jour de paix ? Que l’on puisse rester au moins tranquilles ensemble et que nous n’ayons plus ces terribles cauchemars pour pouvoir enfin nous reposer.
Je vous quitte vite, je vais remettre ma lettre au vaguemestre. (…) On repart de suite pour Malte escorter la Provence.
Recevez mes bien bonnes caresses.
30 Malte le 10 février 1918
(à Marius Espitalier)
Mes caresses et mes bonnes amitiés à tous de Malte
Adrien Montagnac 31 Malte
Le 13 février 1918
Vite deux mots à la hâte. On va changer de mouillage. Je crois que l’on va bientôt appareiller encore avec la Provence. Ce n’est pas malheureux, on pourra avoir le courrier. Hier on n’a rien voulu nous donner. Le courrier était à fond de cale. Quelle déveine aussi que l’on arrive à Corfou ! Quoiqu’ici il fasse bon rester. Il fait un temps merveilleux, nous sommes bien placés sur le quai. Il y a bien du mouvement qui, loin de m’être désagréable, me fait un peu passer le temps, surtout ces derniers jours et encore plus fort hier quand ils ont jeté Carnaval à la mer. À Toulon, ça devait être mort, sans doute on n’a pas du pain de fête. Ici, on ne dirait pas qu’il y a la guerre.
Excusez mon écriture, je suis très pressé. Je vais descendre au poste de manœuvres.
Grosses caresses et bons baisers de votre Adrien
Affectueux baisers de celui qui vous aime.
32 Patras
Mercredi, le 29 mai 1918
Ma chère petite Marie-Louise,
Je viens vite avant de me coucher vous causer un moment.
Nous avons eu beaucoup de travail aujourd’hui et je n’ai pas pu écrire ce midi, mais je ne veux pas me coucher sans venir causer à celle qui a pris mon cœur. Je crois que demain l’on va appareiller. On croyait appareiller aujourd’hui mais on n’a pas pu. Et vous que faites-vous ? (…) Malgré la chaleur qu’il fait ici, je suis toujours en bonne santé, j’ose en espérer de même pour vous tous.
Je vous quitte ma chérie en vous envoyant de bons baisers et bonnes caresses
Votre Adrien qui vous aime
33 Patras le 8 juin 1918
Ma chère petite adorée,
Vite avant de partir je viens vous envoyer mes bons baisers. Je viens de lire votre lettre du 2 avec plaisir, je pars content. J’y répondrai ultérieurement. Maintenant, le temps me manque, dans une demi-heure on appareille. Je vais vite donner ma carte au vaguemestre. 34 Alexandrie (à Marius Espitalier)
Le 29 juin 1918
Mes bonnes amitiés à tous d’Alexandrie.
Adrien Montagnac 35 Carte d’Alexandrie mais est à CORFOU
Corfou, le 6 juillet 1918
Ma chère aimée,
Alors, que faites-vous ? Quant à moi, toujours la même chose. On est toujours au mouillage et je ne crois pas partir encore aujourd’hui. (…) Et vous, que faites-vous ? (…) Vivement que j’aille vous chercher, n’est-ce pas ? Que l’on fasse du chemin ensemble. Et que les dimanches, nous soyons un peu plus contents qu’actuellement. C’est qu’ici l’on n’y fait pas attention, dimanche ou jour de fête, nous appareillons quand même. Heureusement que vous me dites que la guerre va bientôt finir, sans quoi il y aurait de quoi perdre patience. Ma chère petite adorée, je ne vois plus grand place pour vous causer. Si ce soir je peux disposer d’un peu de temps avant la nuit, je viendrai encore blaguer avec joie. En attendant ce soir je t’envoie mes bonnes caresses et mes meilleurs baisers.
Ton petit Adrien dévoué.
36 Carte d’Alexandrie mais est à CORFOU
le 6 juillet 1918
Ma chère petite adorée,
Je viens vite à la hâte vous faire quelques mots, le coursier va partir. Sans doute que nous aussi allons appareiller. Il n’y a pas encore d’ordre mais c’est très probable. À part ça tout va bien si ce n’est que ces grosses chaleurs nous ennuient. Il y a lieu de croire que notre départ pour Toulon est imminent. Aussi je suis content et je voudrais bien que ce soit demain. Enfin patience.
Victor n’a-t-il pas donné de ses nouvelles ? Je pense qu’il doit s’amuser, il doit s’en donner à cœur joie ! Vivement que l’on y aille nous aussi, n’est-ce pas ma petite chérie ? Nous aussi nous amuserons, tout au moins l’on passera notre temps agréablement.
Maintenant ma petite chérie, je suis obligé de finir ma carte qui vous envoie mes meilleurs baisers.
Excusez mon écriture je suis trop pressé. Recevez mes bonnes caresses et mes meilleurs baisers.
Votre petit Adrien qui vous embrasse bien tendrement. 37 Carte d’Alexandrie mais est à CORFOU
Corfou le 6 juillet 1918 à 2 h.
Ma chère petite Marie-Louise
On vient de recevoir l’ordre d’appareiller, je ne sais pour où mais tout ce que je sais c’est que l’on va marcher à une forte allure jusqu’à Toulon. En tous les cas, sans nouvelles de moi de quelques jours, ne vous faites pas de mauvais sang. J’écris à la maison également au cas où je resterai passablement de temps en mer.
Mes bonnes amitiés à toute la famille.
Garde pour toi, ma chère adorée, mes bons baisers et mes meilleures caresses. Ton Adrien qui t’embrasse bien fort.
38 Dubrovnik, le 9 janvier 1919
En souvenir de notre passage à Porquerolles, je t’envoie mes bonnes caresses.
Ton petit Adrien
Bons baisers, caresses, ainsi qu’à Victor et toute la famille
Adrien Montagnac 39 Fiume (Croatie), le 12 janvier 1919
Ma chère Marie-Louise,
Je t’envoie le panorama de Fiume. C’est la seule carte que j’ai pu trouver en ville. Vivement cette chère France ! Quelle différence avec les promenades que l’on faisait tous les trois avec Victor. Si jamais j’avais des rentes, je ne viendrais pas les manger ici. Mais hélas nos rentes ne permettront pas de venir même jusqu’ici pour faire le voyage de noces. Que nous importe, n’est-ce pas ma petite chérie ! Pourvu que l’on soit en bonne santé. Et que l’on puisse manger des fayots de temps en temps à la maison dans la tranquillité et dans le bonheur de notre union prochaine. Que m’importe de telles villes, ces beaux monuments, si je n’ai pas ce que j’ai de plus cher à mes côtés pour m’accompagner et jouir tout comme moi de ce pays nouveau !
Enfin, puisque c’est la guerre qui veut ça, prenons patience et bientôt l’on pourra comme il y a 8 jours renouveler nos promenades au bord de mer et ailleurs sans avoir le souci de rentrer le soir à bord.
Maintenant ma petite chérie, que te dirais-je ? La place me manque donc je m’abstiens en t’envoyant mes bonnes caresses et mes meilleurs baisers.
Ton Adrien
40 carte de Dubrovnik
Spalato, le 23 janvier 1919
Ma chère Marie-Louise,
Je viens vite à la hâte te donner de mes nouvelles. On arrive de Gravosa, on repart demain pour Corfou. Je ne sais où l’on ira de là. Je t’aurais bien écrit une lettre mais vois-tu, depuis deux ou trois jours il n’y a pas moyen d’écrire, ils dansent, ils chantent, enfin c’est un tumulte assourdissant ! Tu as dû t’en rendre compte par ma lettre d’hier, je ne pouvais pas la finir. Qui dit une chose, qui dit l’autre, enfin c’est impossible de faire une lettre.
Et toi que fais-tu ma petite chérie ? As-tu fait de longues promenades avec ton amie ? Vivement que je retourne à Toulon ! Je ne risquerai pas de tomber, en en tenant une de chaque côté ! Mais comment ferais-je pour tenir tête à toutes deux ? Enfin, on se débrouillera toujours… Et puis Victor sera toujours là pour servir de cavalier à cette demoiselle si elle n’est pas promise, en tous les cas si son bon ami est à Quinson, il ne viendra pas à Toulon chercher dispute à ce dernier !
Je te quitte ma petite chérie et t’embrasse bien fort.
Grosses caresses et bons baisers
Ton Adrien qui t’embrasse bien fort. Je vais me coucher.
Bonne nuit, caresses, baisers
41 Carte de Dubrovnik
Corfou le 25 janvier 1919
(Nous arrivons à Corfou)
Ma chère Marie-Louise,
Vite à la hâte deux mots que je vais donner à mon ami qui part en premier (…) c’est bien dommage que je n’ai le certificat, il aurait pu partir avec lui. Pour le moment je vais le remplacer. Donc si tu (….) certificat dont je te cause dans (….) le faire au plus tôt et envoie-moi les (illisible) au cas où tu n’aurais pas reçu ma lettre. C’est un certificat de bonne vie et mœurs signé par le maire et la Préfecture pour avoir l’autorisation du commandant pour me marier, vu que je n’ai pas été congédié avant la guerre.
Je pars vite, je vais faire mon journal.
Grosses caresses à tous et mille bons baisers pour toi.
Ton Adrien qui t’embrasse bien fort.
42 Gravosa (Dubrovnick)
Le 2 février 1919
Ma chère Marie-Louise,
Ce soir cafard intense. Le courrier arrive mais pas de lettre pour moi d’aucune part. Voilà plusieurs courriers que tous les Toulonnais se plaignent de ne rien recevoir. D’où ça vient ? Mystère… En plus, sur le journal, ma classe est maintenant en renfort, alors vois d’ici s’il y a de quoi rire pour un dimanche ! Ce n’est encore pas mal. Heureusement que je vais faire le thé pour me calmer.
Demain, appareillage pour les îles. On restera au mouillage pour après-demain aller à Cattaro (Montenegro). Demain je te donnerai des détails plus grands
Grosses caresses et bons baisers
Ton Adrien.
43 (à Monsieur et Madame Espitalier)
Corfou, le 4 avril 1919
Bonnes caresses et à bientôt de se revoir.
Vivement la fin du mois.
Votre fils qui vous embrasse.
Cartes non datées ou illisibles (Bizerte)
À Marius Espitalier
Mes bonnes amitiés de Bizerte
Et mes bonnes caresses à tous
A. Montagnac |