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21/1/2007 Les Migas Je m'étonne que personne n'ait encore évoqué "les migas" cet extraordinaire plat qui sustentait nos ancêtres les plus démunis et que nous, héritiers privilégiés, avons progressivement amélioré, sans le dénaturer j'espère, en remplaçant la mie de pain,"la miga", par la semoule et en y ajoutant, en dehors des têtes d'ail et des sardines salées, les miettes de morue ainsi que le boudin, la longanisse, le "petit salé", le tout accompagné d'olives cassées parfumées au fenouil. L'inspiration de la cuisinière faisant le reste... En ce qui me concerne c'est ma grand-mère qui me proposait au retour de Voltaire "que quieres comer hijo ?" tout en connaissant déjà la réponse: en un tour de mains la poële reposait sur le trépied et je voyais dorer les grains de semoule en salivant... L'héritage s'est transmis et mes enfants et petits-enfants réclament souvent à leur mère ou grand-mère "quand vas-tu nous faire des Migas ?" et moi, entendant cela je jubile par gourmandise bien sûr mais peut-être davantage par l'hommage ainsi rendu à ce qui constitue notre patrimoine gastronomique mais surtout affectif. JPH les migas à la maison c'était un plat que ma grand mère faisait les jours de pluie, je restais devant la poele et chaque fois que ça doré un peu délicatement ma grand mère posait cela dans une petite assiette et je me regalais, hélas elle est décédée alors que j'étais encore bien jeunette et je n'en ai plus jamais remangé car je ne sais pas les faire. Mais j'en ai encore l'eau à la bouche, cet été je pensais en manger en Andalousie mais c'est un plat qu'il faut commander et je suis revenue avec encore plus d'envie. Comme vous êtes tous de fins cuisiniers, en plus d'être des personnes très cultivées, j'attend vos propositions (recette or no recette that is the question) excusez mon anglais tchapourao... (pardon Manuel.....) Adrienne Ah les migas! Oui J Paul! Je n'en attendais pas moins d'un grand hispanisant comme toi pour faire l'éloge de ce qui était le plat des pauvres, celui de nos ancêtres ,et que nous avons sauvegardé, en l'enrichissant de longanisse ,morcillas, petit salé, ..etc Déjà en Algérie les "vieux" les faisaient avec de la semoule moyenne. Et "anda que c'était pas bon!" Dieu merci mes enfants et petits enfants les adorent aussi. Souvent lorsque ma femme est indécise , que le temps est pluvieux ou seulement brumeux( dans la vallée de la Garonne et du Tarn ça arrive souvent), je ne manque pas de lui souffler: " Tu pourrais faire des migas!" J'en ai mangé une fois à Alméría chez l'habitant sans trop d'ingrédients. Il y avait sur la table "la sartén" avec les migas et à côté un grand plat de sardines frites. Chacun mangeait à même la poêle avec sa cuillère , saisissait ensuite une sardine en s'aidant des doigts et la mangeait comme en jouant de l'harmonica. Un régal! " Migas? Aunque te jodan no lo digas!" c'était un proverbe bien connu chez nous. Manuel Adrienne, à Boukanefis, je te dis pas,, les migas... Henri Ah! las migas c'est incroyable tous ces souvenirs en commun, on a l'impression d'avoir eu tous la même grand-mère. moi aussi je réclame toujours des migas à ma femme des qu'il fait humide et froid. ma femme qui est "Française la pôvre" comme disait ma mère à ses amies pied-noires a appris la recette pour me faire plaisir (c'est ça l'amour!) Georges Mon chère Bigli! Ta "rasera" m'a contraint à me précipiter sur le dictionnaire . Je dois humblement reconnaître que j'ignorais ce mot.Et oui! Je ne connaissais que l'expression" pasar por el mismo rasero"( être evalué avec la même mesure) Ce doit être un ustensile métallique avec manche dont le bout est plat et souvent percé de trous. Je crois que ma mère apellait ça "la espumadera[espoumaéra]"( (l'écumoire). Bravo pour ta maman ! J'en profite pour m'excuser auprès de Georges (Huber)dont j'ai écrit le prénom sans "s" final.Confusion avec l'espagnol"Jorge" Manuel Une grand mère andalouse, un grand-père aussi, mais tous deux hépatiques, et je n ai pas connu les migas !!Au collège la polenta était de mise parfois !!! A vous lire ,j ai l eau à la bouche !!! JPA Une grand mère andalouse, un grand-père aussi, mais tous deux hépatiques, et je n ai pas connu les migas !!Au collège la polenta était de mise parfois !!! A vous lire ,j ai l eau à la bouche !!! PC Moi aussi , j'en ai porté des plats chez Pérez au Mamelon .Ma mère était une excellente cuisinière ...Mais je n'ai pas gardé la recette des "Monas" . Je le regrette . Jeannine Désolé pour cette diversion Jeanine si tu veux poursuivre la tradition je peux t'adresser la recette de la Mona de Pâques j'ai une recette facile à réaliser pour reussir de belles monas Georges A croire que vous êtes tous en train de digérer les Migas !! Bigli L'ustensile de cuisine c'est "rasera". "rasero" est bien un instrument de mesure. Manuel 22/1/2007 Langue espagnole Mon père disait :(ça commence comme la chanson de Brel...mais il n'y a pas le vent du nord) Pan con pan, comida de tontos. A chaque fois que mon père avait un morceau de pain en main, c'était quasi-automatique,il fallait qu'il prononce cette phrase, ça le mettait de bonne humeur. l'imprégnation espagnole était importante à la maison. Pourtant mon père,qui avait appris l'arabe à l'école, baragouinait plus qu'il ne parlait l'espagnol. Avec notre grand-mère maternelle asturienne, qui parlait comme une mitraillette le castillan; et un grand-père paternel qui faisait souvent référence au valencien, c'était le français qui était la langue "officielle" à la maison. (Et Manuel, lui-même évoque, dans son récit de Noël, la volonté de son père à ce sujet) A table, l'espagnol était réservé aux conversations privées entre parents. Nous fûmes exclus de leurs secrets jusqu'à notre apprentissage de la deuxième langue. A la fin de sa vie : mon père aimait beaucoup le chant, et quand, revenant de Grèce, je lui demandais quel avait été son plus beau moment, il m'avait répondu que c'était l'air espagnol qu'il avait interprété dans les ruines du théâtre d'Epidaure; Chassez le naturel... Henri Quel beau témoignage !!!! Cervante ou Molière mais quelle importance.. ce que l'on ressent est bien plus important non? Adrienne Merci Henri de nous faire partager quelques souvenirs d'expressions de chez nous Chez moi aussi on parlait l'espagnol avec mes grands parents, surtout ma grand-mere car mon gran-pere maternel qui avait"fait" la guerre de 14/18 prenait un certain plaisir à parler le Français avec ses petits- enfants; Ayant pris Allemand en 2eme langue( à cause des origines de mon père( voir plus haut!) j'ai continué à pratiquer cet espagnol que j'ai dû perfectionner apres plusieurs séjours en Espagne et Amerique du sud car l'espagnol de chez nous prenait un peu de libertés avec l'Espagnol de Cervantes Par contre j'ai beaucoup de plaisir à utiliser les expressions (et souvent les jurons) on pourrait ouvrir une rubrique? "porque lo demas son planes!" Georges Intéressant, ce que nous dit Manuel sur l'usage bien ancré de la langue familiale calle del sol. Nos parents étaientt bilingues, voire trilingues avec l'arabe. Nos grands parents ne parlaient souvent que l'espagnol, on le constate sur certaines cartes postales anciennes ou les pancartes sont en français et en espagnol (au début 20ème, portes de l'enceinte de Sidi Bel Abbes, un théâtre espagnol en 1881 rue Prudon) et dans les témoignages historiques : par ex Napoléon III est accueilli avec des banderoles en espagnol.Ce que nous considérons aujourd'hui (merci Manuel et vive l'Europe) comme une richesse était parfois mal perçu à l'école car il y avait les examens à préparer "je vais chez le coiffeur et non au coiffeur etc..." Heureusement certains maîtres prenaient ça du bon côté, ils faisaient parfois leurs remarques en espagnol "callate, que burro !etc. J'ignore totalement ce qui se disait dans les écoles normales ? Comment les maîtres étaient-ils formés, quelles étaient les instructions? Qui pourrait apporter ses lumières ? Henri Je reviens sur ce que j’ai écrit à propos de mes parents. Pourquoi ne se parlaient-ils qu’en espagnol alors qu’ils parlaient très correctement le français ? Ils disaient que c’était plus naturel. Cette langue passait mieux entre eux. Elle les rapprochait davantage. Or ma mère avait toujours gardé des poèmes que mon père lui écrivait, dans la langue de Molière. Il poussait même la fantaisie jusqu’à lui composer des acrostiches avec son prénom. Cela nous amusait beaucoup à la maison et mes soeurs en étaient sous le charme. Je me souviens qu’une fois, lors d’une de mes nombreuses visites à Aix-en-Provence où ils s’étaient retirés pour vivre leurs vieux jours, nous remîmes, pour la énième fois, cette question sur le tapis.. Je dis alors à ma mère : « Ces poèmes de papa, c’était des chants d’amour. Il agissait ainsi comme les « machos carganeras »( chardonnerets) : c’est celui qui chante le mieux qui séduit la belle ! Cela amusait beaucoup ma mère et elle ajoutait devant lui : « Oui ! Mais une fois mariés, il ne chantait plus tellement ! » Et c’était au tour de mon père de rire de bon cœur. Logique en somme. Une vérité que tout bon oiseleur connaît parfaitement. Manuel Molière pour les conversations normales, CERVANTES pour les rabietas, ou les peleas. JPA 22/1/2007 Raymon Domingo « Pepico » Photo, Quién es? Il me semble avoir reconnu un célèbre joueur du SCBA. Dois-je en donner le nom? Manuel ...laisse venir Manuel, tout le monde doit réviser son gotha bélabésien. Il y en a un sur ce forum qui est habilité à donner la solution, je suis sûr qu'il ne va pas manquer de le faire... mais on peut donner des indices Henri Si señor, así me gusta Manuel, tu eres un rápido...por seguro, tu mujer sabe quien es... Oui, le SCBA disposait d'une source intarissable de joueurs du cru parmi lesquels celui dont la ruse n'égalait que le talent, ce qui lui avait valu le surnom de "renard à moustaches"...vous voyez maintenant de qui il s'agit?... A+ Raymond Il me semblait aussi ! En effet, c'est bien lui dont, bien sûr, je me garderais bien d'en dévoiler le nom. Mais tout le monde l'aura reconnu. Antoine Oui c'était bien lui! Pépico Domingo!l'avant centre du SCBA. Raymond as-tu récupéré cette fameuse affiche qui placardait les murs de Bel-Abbès: Le Corbeau et le Renard. On pourrait la mettre sur le site. C'était à la veille du match SCBA-USMO. Domingo était le renard ( à moustaches)et Moussa ( de couleur noire) le corbeau. Un très beau dessin. C'était un enfant de la Calle del Sol. Sa mère était une cousine germaine de mon beau-père. Manuel Et si c'était Pepico (El de las migas, sujet que vous découvrirez sous peu...) notre "Renard" !Le hasard faisant quelquefois bien les choses j'étais ce matin-même en conversation avec son épouse pour évoquer l'épisode plus-haut cité. Je me permets d'ajouter qu'il y a quelques années j'avais appris que nous étions apparentés, ce que j'ignorais à l'époque où il brillait dans les rangs du SCBA. Qui ne connaissait Domingo!Ai-je raison? JPH Bravo, c'est bien une photo de Pépé Domingo qu'il a envoyée d'Alsace fin 1944 à ses oncle et tante Lopez qui sont mes grands parents côté maternel. Non, Manuel, je n'ai pas l'affiche dont tu parles, dommage... Raymond 22/1/2007 casque colonial le casque colonial j'en avais un comme raymond et beaucoup d'autres je ne sais de quand date cet objet et qui l'a inventé Oui, effectivement, le casque colonial, tout un programme. J'ai eu une version tressée plus légère que l'on voit quelquefois aujourd'hui, sur les étalages africains. Ou était le chapelier à SBA,où se les procurait-on, ces fameux casques Henri 22/1/2007 Recettes Après lecture de certains messages, je crois qu'on va être obligé d'ouvrir une rubrique où chacun ferait profiter les amis de quelques recettes de "chez nous", authentiques, éprouvées, simples. Allez, commencez vos recherches dans vos "archives" familiales ! Les traditions ne doivent pas se perdre pour nos enfants et petits-enfants ! André H Excellente initiative ! Jeannine J'y pense tout en me demandant si le forum n'est pas le meilleur endroit, quitte à récupérer les infos ultérieurement dans une rubrique du site, en rajoutant des photos Henri Quelle excellente idée, on va en apprendre des recettes avec tous ces fins gourmets!!!!!!! qui commence ??? allez a vos fourneaux....... Adrienne "Rollicos" à l'anis. 3 œufs 1 verre d'huile de tournesol 1 verre 1/2 de sucre Farine pour obtenir une pâte consistante et malléable 1 petite poignée d'anis vert 1 jaune d'œuf délayé dans un peu de lait pour badigeonner Battre les 3 œufs avec le sucre Ajouter huile et anis, puis la farine Former des "rollicos" ou des torsades Badigeonner Après préchauffage du four, cuire Th.6, environ 20 mn Andrée 23/1/2007 La Plancha C'est Jean Paul de Haro qui m'y fait penser, il sort un texte demain dans lequel il parle de plancha. La plancha ? vous connaissiez, là-bas. pour moi la plancha, c'était le plat dans l'eau qu'on faisait à la piscine municipale quand on ratait son plongeon. Henri Ça peut-être aussi "calamares a la plancha." On a aussi un mot bien connu chez nous "Un planchazo! "Vaya planchazo! Quel impair! Quelle bévue! Pour ceux qui parlaient en traduisant l'espagnol dans leur tête: " Tu as vu quel planchazo il s'est jeté!" Mais attendons que JPaul s'exprime! Manuel Moi je connaissais les 2 expressions plancha pour un plat à la piscine ce qui arrivait souvent avec les garçons qui voulaient épater les filles (no comment...) et los calameres a la plancha, ma grand mère faisait griller les calamars sur une plaque en fer qu'elle faisait chauffer et sur laquelle elle jetait ce qu'elle voulait faire griller (calamars, poivrons (piments) boquerones etc etc........... Adrienne C'est justement dans ce domaine de la cuisson que j'utlise ce mot dans le texte cité par HENRI (à paraître). Ce mot et l'ustensile concerné sont d'un usage courant au Pays Basque dont la gastronomie fait une large place à ce mode de cuisson, sur feu traditionnel ou à la braise. Ces dernières années l'objet a beaucoup évolué à partir de l'idée originelle: une plaque métallique chauffée, sur laquelle on grille viandes ou poissons. Essayez et vous serez convaincus, si ce n'est déjà fait. "que disfruten !" JPdeH 23/1/2007 Merle des isles qu'est-ce que c'est??? JJL N'est-ce pas le nom d'un sous-préfet de SBA ? André eh oui bravo! JJK Il était en fonctions dans la fin des années 40. Son fils était élève à Laperrine. André 23/1/2007 Sambomba Qui se souvient de ce rustique instrument de "musique" ? André Je pense que tous les pieds noirs se souviennent de cet instrument plus que rudimentaire mais combien folklorique aucun chant de Noël se passait de lui. Je vais vous faire un aveu c'est en souvenir de lui que j'ai épousé un batteur...... j'ai essayé d'en faire une avec une boîte de conserve une peau et un roseau et ma foi c'était très ressemblant quant au son.... quelle belle époque..... Adrienne Nous avons la chance d'avoir Manuel sur Mekerra's qui nous a parlé de la zambomba dans son contexte bélabésien : relire le récit : Noel calle del sol dans les années 40 (rubrique écritures) Souvenir perso : vers 54-55, habitant une rue perpendiculaire à la calle del sol, j'ai vu les gamins se ballader avec leurs instruments. Celui que j'ai immédiatement essayé de me fabriquer n'a jamais fonctionné aussi bien que les leurs, je ne devais pas avoir les "bons ingrédients" Henri |
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![]() | ![]() | «Pays d’Aix» effectue chaque fois que nécessaire une révision du Manuel, entraînant ou non une mise à jour générale. Elle est chargée... | |
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