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Chapitre I - La Cinquième République Introduction : définition de république et de démocratie
I – 1958-81, l’empreinte du Général De Gaulle A - L’échec de la IVème République (1946-1958) 1 – Une république parlementaire où le pouvoir législatif domine La IVème République est régime parlementaire où le pouvoir législatif domine le pouvoir exécutif :
Pourquoi si peu de pouvoir est-il donné au Président de la République ? Parce que les Français ont été traumatisés par le pouvoir personnel du Maréchal Pétain durant la France de Vichy (1940-44). 2 – …Qui entretient une forte instabilité gouvernementale Le contexte économique est favorable, avec les Trente Glorieuses (1945-73), une période de prospérité économique. Mais l’instabilité gouvernementale est importante : les gouvernements sont souvent renversés par l’Assemblée (on en comptera 24 en 12 ans de République !!). 3 – La situation algérienne s’envenime : la Cinquième République naît dans un contexte de crise L’Algérie est une colonie française. Mais depuis 1954, le Front de Libération Nationale (FLN, composé d’Algériens voulant leur indépendance) se bat contre l’Armée Française : c’est la guerre d’indépendance de l’Algérie. 13 mai 1958, les Pieds-Noirs (Français d’Algérie) manifestent à Alger car ils sont lassés de cette guerre qui dure depuis quatre ans et contre laquelle la IVème République ne fait rien. Ils réclament le retour de De Gaulle (qui a quitté la vie politique douze ans plus tôt, en 1946), le seul à pouvoir mettre fin à cette guerre selon eux. Ils sont soutenus par l’armée. Les manifestations d’Alger sont relayées à Paris. 29 mai 1958, le Président de la République René Coty accepte la demande des manifestants et nomme le Général De Gaulle, Président du Conseil. 2 juin 1958, l’Assemblée Nationale accorde au Général de Gaulle les pleins pouvoirs pour rédiger une nouvelle constitution. B – La constitution : de nouvelles institutions de la Cinquième République La constitution est le mode d’emploi de notre république. C’est l’ensemble des lois qui définissent les pouvoirs des différentes institutions (Président, Premier Ministre, Assemblée Nationale et Sénat) de notre République. 1 – La naissance de la Cinquième République 4 septembre 1958, De Gaulle présente la nouvelle constitution aux Français. 29 septembre 1958, les Français approuvent la constitution par référendum à 80%. 4 octobre 1958, la Cinquième République est proclamée. 21 décembre 1958, le Général de Gaulle est élu Président de la République au suffrage universel indirect. 2 – Une Cinquième République en continuité avec la précédente…
3 – …Mais une Constitution qui rompt avec le passé ![]()
C - Les années De Gaulle (1958-69) 1 - La prise de pouvoir par De Gaulle De Gaulle prend officiellement ses fonctions de Président le 8 janvier 1959 : la passation de pouvoir entre René Coty (ancien Président) et le Général est très solennelle. 2 – Le difficile règlement du conflit algérien a - De Gaulle et l’autodétermination En juin 1959, De Gaulle se rend en Algérie et prononce un célèbre discours où il dit : « Je vous ai compris » : les pieds-noirs, qui ont réclamé son retour, sont contents. Mais en septembre 1959, De Gaulle se montre finalement favorable à l’autodétermination, c’est-à-dire à ce que les Algériens eux-mêmes décident de leur sort. En 1961, De Gaulle soumet son projet d’autodétermination à référendum : le « oui » l’emporte à 75%. b - Les oppositions de cristallisent : OAS, De Gaulle, FLN, l’Algérie dans le chaos Depuis que De Gaulle a proposé l’autodétermination, les émeutes sont nombreuses en Algérie, opposant les pieds-noirs au FLN et à l’armée française. La situation devient de plus en plus complexe. En février 1961, l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète) est créée : illégale, elle est composée de pieds-noirs et d’anciens membres de l’armée française qui se battent pour préserver l’Algérie française. Le 22 avril 1961, quatre anciens généraux de l’armée française font un coup d’état à Alger : De Gaulle réagit en prenant les pleins pouvoirs (article 16) pour mettre fin à ce coup d’état. Mais les attentats et les violences ne cessent pas, y compris en France où une manifestation communiste anti-OAS est réprimée par la police dans le sang, à Paris, le 8 février 1962. c - Les accords d’Evian, 18 mars 1962 Le 18 mars 1962 sont signés les Accords d’Evian entre le FLN et la France : ils donnent l’indépendance à l’Algérie. Ils sont approuvés par référendum le 8 avril 1962. Mais la situation sur place reste tendue, entre l’OAS et le FLN : plus d’un million de pieds-noirs décident de rentrer massivement en France. C’est la fin de l’Algérie française : beaucoup de pieds-noirs, qui avaient voulu le retour de De Gaulle, se sentent trahis. 3 - La réforme constitutionnelle de 1962 : la souveraineté nationale au cœur des institutions En 1962, De Gaulle propose que le Président de la République soit dorénavant élu au suffrage universel direct. Cette réforme est adoptée par référendum en octobre 1962 par 62% de « oui » : elle renforce la légitimité du Président de la République. Cette réforme est cependant très critiquée par certains, qui affirment qu’elle renforce encore un peu plus le pouvoir (déjà très important) du Président, et comparent la Cinquième République à une dictature. François Mitterrand parlera notamment d’un « coup d’état permanent » pour dénoncer cette réforme. 4 - La pratique Gaullienne : domaine réservé et renforcement du lien avec les Français De Gaulle préfère se concentrer sur la politique étrangère et sur la défense, laissant au Premier Ministre la gestion des affaires intérieures. C’est ce qu’on appelle le domaine réservé du Président :
De plus, le Président privilégie le contact direct avec le peuple : il fera en tout cinq référendum durant sa présidence, il multiplie des conférences de presse à la télévision et à la radio, les voyages en province, etc. 5 - La montée des oppositions a - La mise en ballottage de 1965 En 1965 ont lieu les élections présidentielles : De Gaulle, sûr de sa réélection, ne fait pas vraiment de campagne. Mais il est mis en ballotage par François Mitterrand (chef de la gauche) : cela signifie qu’il va au second tour (où il sera finalement élu), alors qu’il pensait être élu dès le premier tour. b - Mai 1968 : malaise, lassitude et contestation de la république gaullienne
6 - La démission du Général De Gaulle, avril 1969 Le 27 avril 1969, De Gaulle organise un référendum sur la création des régions et la réforme du Sénat. Pour la première fois, le « non » l’emporte à 53% : De Gaulle ne se considère plus comme légitime, à la tête de la France, et démissionne le lendemain. Il mourra l’année suivante, le 9 novembre 1970. D – La France modernisée d’après Mai 1968 1 - La présidence de G. Pompidou (1969-74) G. Pompidou, ancien premier ministre, est élu en juin 1969. Issu d’un milieu modeste, il est proche du peuple. Il poursuit la politique gaullienne, en menant une politique industrielle ambitieuse (avions Airbus, fusées Ariane). Mais il innove aussi en acceptant l’entrée du Royaume-Uni, de l’Irlande et du Danemark dans la CEE en 1973. Il meurt en exercice le 2 avril 1974. 2 - La présidence de Valéry Giscard d’Estaing (1974-81) Issu de la droite centriste, Valéry Giscard d’Estaing s’impose face à François Mitterrand aux élections de 1974. Issu de la grande bourgeoisie, très diplômé (ENA, Polytechnique), il saura se montrer simple et plutôt proche du peuple. Retenons quelques mesures essentielles :
Mais le contexte économique est difficile : la crise met fin aux Trente Glorieuses avec les deux chocs pétroliers (augmentation soudaine du prix du baril de pétrole) en 1973 et 1979. Le chômage augmente (750.000 chômeurs en 1974, 1,5 million en 1980) et l’inflation est galopante (les prix augmentent de 14% par an en moyenne). La politique de rigueur et d’austérité menée par le gouvernement ne parvient pas à réduire l’ampleur de la crise et elle est très impopulaire. De plus, des rumeurs de corruption concernant Valéry Giscard d’Estaing expliquent la victoire de la gauche aux élections présidentielles de 1981. II – Alternances et cohabitations : la France depuis 1981 A – L’ère Mitterrand ou l’alternance (1981-95) 1 – L’arrivée de la Gauche dans la liesse en 1981 : le début de l’alternance Le 10 mai 1981, François Mitterrand (chef du Parti Socialiste) est élu Président de la République avec 52% des voix. C’est la première fois que la Gauche accède au pouvoir sous la Cinquième République : c’est ce qu’on appelle l’alternance (la succession, à la Présidence de la République, au Gouvernement ou au Parlement, de majorités politiques opposées : Droite / Gauche). Mitterrand a déjà une longue carrière politique derrière lui. 2 – Les grandes politiques du premier septennat (1981-88) Retenons quelques mesures phares sont à retenir :
3 – La première cohabitation (1986-88) La crise économique continue, et le chômage augmente (deux millions de chômeurs en 1982). Les politiques du gouvernement sont impopulaires. En 1986 ont lieu les élections législatives (car les députés ne sont élus que pour cinq ans, alors que le Président est élu pour sept ans) : la Droite l’emporte largement. L’Assemblée Nationale peut renverser tout gouvernement à l’aide de la motion de censure : c’est pour cette raison que le Président Mitterrand est obligé de nommer un Premier Ministre et un gouvernement de Droite, du même bord que l’Assemblée. C’est ce qu’on appelle la cohabitation. Mitterrand nomme Jacques Chirac, pour une cohabitation qui durera deux ans. Mais la politique de Droite de J. Chirac (privatisations d’entreprises, suppression de l’impôt sur les grandes fortunes, etc.) est impopulaire et ne réduit pas le chômage. 4 – Le second septennat François Mitterrand est réélu largement en mai 1988, contre J. Chirac, avec 54% des voix. Il continue sa politique de gauche, notamment en créant le RMI (Revenu Minimum d’Insertion) versé aux personnes sans emploi, et en rétablissant l’impôt sur les grandes fortunes. En parallèle, au niveau européen, il renforce le couple franco-allemand en se rapprochant du chancelier allemand Helmut Kohl. Et il signe le traité européen de Maastricht (1992) qui modernise l’Union Européenne et crée la monnaie unique, l’Euro (qui rentrera en vigueur en 2003). Mais le chômage augmente (trois millions de chômeurs en 1993) et les affaires de corruption empoisonnent la vie politique : le Front National (extrême droite) et l’abstention (le fait de ne pas aller voter) augmentent. 5 – La seconde cohabitation (1993-95) A nouveau, la Droite remporte les élections législatives de 1993, donnant naissance à une seconde cohabitation (Edouard Balladur devient Premier Ministre). Sa politique de rigueur est très impopulaire, notamment lorsqu’il veut reculer l’âge à la retraite. 6 – Un Président bâtisseur Mitterrand transforme Paris avec la Pyramide du Louvre, la nouvelle BNF (Bibliothèque Nationale de France) qui porte son nom, l’opéra Bastille, l’Arche de la Défense, etc. B – La présidence de J. Chirac (1995-2007) : le retour de la droite au pouvoir 1 – Le premier septennat de Jacques Chirac (1995-2002) a – Une politique d’Alain Juppé peu populaire (1995-97) Jacques Chirac l’emporte contre Lionel Jospin par 52,6% des voix. C’est un gaulliste qui préfère s’occuper avant tout de la politique extérieure. Son Premier Ministre Alain Juppé mène une politique peu populaire : réforme de la Sécurité Sociale, recul de l’âge de la retraite, etc. Le pays est secoué par de lourdes grèves. b - Une cohabitation de cinq ans (1997-2002) avec L. Jospin Chirac dissout l’Assemblée en 1997. Il espère que la nouvelle Assemblée sera à droite, mais l’état de grâce du Président a été plus court que prévu : l’Assemblée passe à Gauche. De coup, Chirac est obligé de prendre un premier Ministre de Gauche : ce sera Lionel Jospin. Il mène une politique de Gauche :
En 2000, la réforme du quinquennat est adoptée par référendum : le Président sera désormais élu pour cinq ans au lieu de sept. 2 – Le second mandat de Chirac : le quinquennat (2002-07) a - Que s’est-il passé le 21 avril 2002 ? Au premier tour des élections présidentielles de 2002, le candidat du Front National Jean-Marie Le Pen arrive en seconde position (16,9% des voix) après Jacques Chirac. Lionel Jospin, le candidat de Gauche, arrive en troisième. Or, seuls les deux premiers vont au second tour. C’est un choc dans la vie politique française. Au second tour, J. Chirac est réélu avec 82% des voix (avec un taux d’abstention de moins de 20%). Les élections législatives qui suivent en juin 2002 donnent la majorité absolue à la Droite. b - Le quinquennat de Jacques Chirac Deux premiers ministres se succèdent : Jean-Pierre Raffarin (2002-05) et Dominique de Villepin (2005-07). Leurs politiques sont impopulaires : recul de l’âge à la retraite, création du CPE (Contrat Première Embauche) qui précarise le statut des jeunes travailleurs, etc. En parallèle, en 2004, une loi réaffirme la laïcité : le port de tout signe religieux « ostentatoire » (c’est-à-dire particulièrement visible) est interdit dans les lieux publics (cela inclut le voile). C – La Cinquième République depuis 2007 1 - La présidence de Nicolas Sarkozy (2007-12) Il remporte largement les élections de 2007, par 53% des voix, et choisit F. Fillon comme Premier Ministre. Quelques traits à retenir de sa politique :
2 - Un divorce entre la nation et la classe politique ? L’abstention ne cesse de croître. Beaucoup de Français se détournent de la vie politique en raison des nombreuses affaires (corruption, détournements de fonds, emplois fictifs, escroqueries, écoutes téléphoniques, etc.) 3 - L’engagement citoyen local L’engagement des Français au niveau local se traduit par plusieurs choses :
III - Les partis politiques et leur poids dans l’exercice de la démocratie A – Le pluralisme français Les partis politiques sont des groupements de citoyens qui partagent les mêmes opinions politiques. Ils sont financés à la fois par une cotisation des adhérents et par l’Etat, proportionnellement aux résultats obtenus aux élections. Il y en a plusieurs dans notre démocratie, alors on parle de pluralisme. B – Une bipolarisation de la vie politique française… La vie politique française se divise en deux grandes tendances politiques, la Droite et la Gauche : on parle de bipartisme ou de bipolarisation.
C - … qui se complexifie La division Droite/Gauche devient moins nette aujourd’hui, car d’autres partis apparaissent :
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