COMPTE-RENDU DE LA CONFERENCE DU PROFESSEUR RASCOL SUR L’AZYLECT

En réunion mensuelle Du Comité Haute-Garonne de
L’association France Parkinson à Toulouse Par Corinne BELMUDES
Olivier Rascol est Neurologue et Professeur de Pharmacologie Clinique au CHU de Toulouse depuis 1993. En tant que Neuropharmacologue, le Docteur Rascol s’intéresse à la maladie de Parkinson et au développement de médicaments dans cette indication.
Il est à la tête d’une étude (baptisée Adagio) qui a conduit le laboratoire TEVA à commercialiser la molécule « rasagiline » sous le nom du médicament « AZYLECT », prescrit et remboursé en France depuis le mois de janvier 2010.
Les 1176 participants (atteints de la maladie à un stade précoce) de 14 pays ont été désignés au hasard pour appartenir :
- à un groupe dans lequel le traitement avec la rasagiline commençait dès le début et durait 18 mois ou
- à un groupe dans lequel ils prenaient d'abord un placebo (produit inactif) pendant 9 mois avant de prendre le médicament durant la deuxième moitié de l'essai. Les chercheurs ont évalué ensuite si le traitement plus précoce influençait le résultat final.
ACTION SYMPTOMATIQUE
Atténuation des symptômes de la maladie de Parkinson à court terme
Diminution des périodes « OFF »
ACTION NEUROPROTECTRICE
Les participants ayant pris la rasagiline dès le début de l'essai ont obtenu des bénéfices à 18 mois qui n'étaient pas présents chez ceux qui ont commencé le traitement neuf mois plus tard. Ces résultats permettent de penser que le médicament ralentit la progression de la maladie avec une dose de 1 mg (mais pas avec une dose de 2 mg). La rasagiline appartient à la famille des médicaments inhibiteurs de la monoamine-oxydase (MAO). Elle bloque l’enzyme responsable de l’augmentation de dopamine dans le cerveau et peut ainsi renforcer aussi bien l’effet positif de la l-dopa (disparition de tremblements, raideurs, lenteurs, blocages) que l’effet négatif de ses effets secondaires (complications motrices : dyskinésies). Peu d’effets secondaires, aucun de type addictif, ont été observés pour le moment. 2 faiblesses ont été constatées :
- interaction avec certains médicaments anti-dépresseurs à fortes doses
- effet à court terme moindre que celui des agonistes et surtout de la l-dopa. 2 mécanismes peuvent être à l’origine de la réussite des résultats obtenus :
Les neurones dopaminergiques survivent mieux grâce à la rasagiline.
Le cerveau est aidé à compenser le déficit de dopamine.
Sa prise est facile : 1 comprimé par jour le matin (1 mg). Il s'agit du premier médicament à exercer un effet qui modifie l'évolution de la maladie.
Corinne BELMUDES
19/02/2010 |