 Rectorat de l’Académie de Créteil
Mémento pour le déploiement
de l’exercice « attentat-intrusion »
- collèges et lycées -
18 octobre 2016 SOMMAIRE
Introduction page 3 Préparation de l’exercice page 4 Déploiement de l’exercice pour les collèges et lycées page 7 Rappel des consignes générales page 10 Fiche d’information pour l’élaboration de la synthèse académique page 13 Fiche de retour d’expérience pour votre dossier sécurité page 19 Courrier type d’information des parents page 22 Fiche type d’appel aux secours pour l’exercice page 23 Modèle de main courante page 24 Support de présentation de l’exercice aux personnels annexe
INTRODUCTION
La circulaire du 29 juillet 2016 de la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et du ministre de l’intérieur prévoit la réalisation d’un exercice « attentat-intrusion ». Au niveau de l’académie, le présent mémento en prescrit le scenario, le déroulé, ainsi que les modalités de son retour d’expérience.
Les chefs d’établissements doivent veiller à préparer avec l’ensemble de leur personnel le déroulement de l’exercice.
Ils vérifient notamment que le déploiement du scénario qu’ils mettent en œuvre s’effectuera correctement au regard de leurs contraintes immobilières et organisationnelles propres. À cet égard, la date, l’heure et la durée de l’exercice, ainsi que le signal de fin de l’exercice, doivent être soigneusement déterminés.
Cette phase préparatoire inclut une sensibilisation préalable et renforcée des élèves sur le déroulement de l’exercice et les consignes à respecter. Les parents des élèves doivent aussi être informés de la date et de l’heure de la tenue de l’exercice.
En revanche, toute communication relative à l’exercice en direction des media ou toute réponse à leur sollicitation est prohibée. En cas de sollicitation, il convient d’avertir le service communication de l’académie (Françoise Chapeau joignable au 01-57-02-62-01 ou à l’adresse électronique francoise.chapeau@ac-creteil.fr).
L’exercice « attentat-intrusion » se déroule en trois phases : une phase d’alerte, une phase de mise en sureté et une phase de recensement de l’information pour préparer notamment le retour d’expérience (RETEX).
Cette dernière phase est primordiale pour assurer une démarche méliorative dans la gestion de ce type de crise majeure. Plusieurs observateurs sont désignés afin d’assurer le recensement d’une information factuelle et précise liée au déploiement de l’exercice. Ils seront spécifiquement identifiables lors de l’exercice (gilet jaune…).
Enfin, dans les jours qui suivent la réalisation de l’exercice, chaque établissement complétera un questionnaire dans une application dédiée. Le Rectorat élaborera une synthèse globale, au niveau académique et départemental, utile pour tous. Une fiche de renseignement support est ainsi incluse dans le mémento. Il est préconisé de la remplir à la fin de l’exercice pour préparer les réponses au questionnaire en ligne.
PRÉPARATION DE l’EXERCICE
Attention particulière pour les groupes scolaires Si vous êtes un groupe scolaire inter-degrés (englobant au moins partiellement le premier degré et le second degré), vous devez réaliser deux exercices « attentat-intrusion » : un pour le premier degré et un pour le second degré. Chaque exercice dispose en effet d’un scenario adapté à l’âge des élèves. Si vous êtes une cité scolaire (englobant en intra-degré un collège et un lycée ou une maternelle et une élémentaire), vous pouvez ne réaliser qu’un seul exercice « attentat-intrusion » commun aux deux niveaux. En revanche, deux questionnaires en ligne (un par niveau) seront remplis. Vous devez notamment prévoir des observateurs distincts pour un recensement d’informations pour chaque niveau, ainsi que des stratégies réparties (se barricader ou fuir) entre les collèges et lycées (par exemple, les élèves d’un collège ne doivent pas entièrement fuir et ceux d’un lycée intégralement se barricader).
Informations générales sur l’exercice
Date de l’exercice : entre le 15 novembre 2016 et le 20 décembre 2016.
Durée de l’exercice : 1h maximum.
Objectif : tester le caractère opérationnel du PPMS « attentat intrusion ».
Cadre général de l’exercice
Évaluer et optimiser le protocole d’intervention lors d’un attentat dans l’établissement scolaire en s’appuyant sur le PPMS « volet attentat ». Cette simulation doit être mise en œuvre en prenant en compte plusieurs facteurs particuliers :
Déterminer les points d’intrusions (centraux ou multiples).
Présence d’un maximum d’élèves et d’adultes au moment de l’exercice.
Une ou plusieurs classes à l’extérieur de l’établissement (plateau d’EPS, gymnase, sortie culturelle, etc.).
Présence d’adultes et/ou d’élèves en situation de handicap.
Participation d'observateurs internes et, le cas échéant, externes (référent sécurité, police, gendarmerie, EMS, membre des représentants des parents d’élèves…) pouvant se répartir dans les différentes zones de l’établissement et à la cellule de crise. Ils participeront au retour d’expérience.
Dans la mesure du possible, pourraient être testées la présence d’élèves en dehors de leur classe mais dans l’établissement (cantine, récréation, gymnase interne à l’établissement…) et celle de personnes ou entreprises prestataires de service dans l’établissement.
Les établissements disposant d’un internat pourraient organiser un exercice complémentaire en soirée.
Éléments préparatoires à l’exercice
Le chef d’établissement prépare d’abord l’exercice avec les membres de son équipe et éventuellement avec des partenaires extérieurs (police, gendarmerie, EMS, collectivités au besoin) pour notamment définir la date et l’heure de l’exercice et les modalités de sa mise en œuvre.
Le chef d’établissement constitue une cellule d’animation d’une ou plusieurs personnes. Son objet est d’accompagner le déroulement de l’exercice le jour de sa tenue. La cellule d’animation veillera notamment à encadrer les observateurs qui seront désignés et jouera le rôle de répondant à l’appel au 17. Selon leur disponibilité, les partenaires extérieurs (police, gendarmerie, EMS) peuvent participer à la cellule d’animation et à l’observation de l’exercice.
Toutes les communications téléphoniques qui auront lieu lors de l’exercice devront débuter par la mention « exercice, exercice ».
L’équipe éducative, les personnels, parents et élèves sont sensibilisés. Ils sont informés de la date et de l’heure retenues pour l’exercice (un courrier type est inclus dans le mémento). Les consignes à suivre sont spécifiquement rappelées à l’ensemble des personnels. Ces derniers doivent être vigilants, reconnaître le signal d’alerte, les locaux dans lesquels la mise à l’abri (barricadée) est possible ainsi que les cheminements conduisant aux sorties de secours en cas de nécessité de fuite. Un support de présentation aux personnels, en format ppt, est annexé au mémento.
S’agissant de l’information des élèves, il est préconisé d’harmoniser les éléments de langage de l’équipe enseignante en amont pour chaque niveau de classes et de les adapter à l’âge des enfants.
Impérativement avant le 8 novembre 2016, vous informerez de la date et de l’heure de l’exercice la DSDEN. L’enquête en ligne accessible en cliquant sur le lien de transmission du présent mémento permet cette information. S’il n’a pas participé à la préparation de l’exercice, vous devez également informer le commissariat ou la gendarmerie dont dépend votre établissement. Enfin, vous avertissez les autorités municipales du lieu de situation de votre établissement. La DSDEN informera la direction territoriale de la sécurité de proximité. Matériel nécessaire pour l’exercice
Dossier PPMS de la cellule de crise avec annuaire de crise, main courante (la chronologie des événements), plan de l’établissement, emploi du temps des professeurs et de l’occupation des salles, liste des élèves par classe et par groupe.
Dossier PPMS Responsable de zone.
Moyens de communication (téléphone, radio…).
Annuaire des personnels de l’établissement.
Liste des secouristes à jour.
Matériel de premiers secours à disposition (trousse de secours…).
Grille retour d’expérience pour les observateurs internes à l’établissement.
Fiche de recensement des informations pour le questionnaire en ligne.
DÉPLOIEMENT DE L’EXERCICE POUR LES COLLÉGES ET LYCÉES
Scenario d’une intrusion Un professeur vous signale que des individus se sont introduits dans l’établissement via un accès livraison. Vous entendez des détonations qui suggèrent que les terroristes sont effectivement dans votre établissement. Vous devez mettre en œuvre votre PPMS. Déroulé de l’exercice PHASE D’ALERTE Il n’y a pas de temps à perdre. La rapidité de l’alerte est déterminante pour l’engagement des forces de sécurité publique et permet de sauver de nombreuses vies. Vous commencez en même temps à remplir la main-courante.
Déclencher l’alerte appropriée.
Attention, dans le cadre de cette simulation, vous n’aurez ni à appeler les secours (17) ni le numéro académique de crise majeure (06.18.27.36.06). Cependant, afin de simuler l’appel des secours, vous contactez la cellule d’animation qui dispose d’une fiche-questions (une fiche type est incluse dans le présent mémento). Cette cellule pose alors les questions définies et note les réponses.
Exemples de renseignements que les forces de l’ordre peuvent requérir
et qui sont susceptibles d’être anticipés Vous ne raccrochez pas le téléphone tant que les forces de l’ordre ne vous le demandent pas. • Annoncez l’objet de votre appel.
• Identifiez-vous : nom, prénom, fonction (personnel de direction, agent de loge, enseignant).
• Donnez l’adresse précise (dans le cas où il y a plusieurs sites, ou quand la voie d’accès est différente de l’adresse postale).
• Donnez le numéro de contre appel (pour que les forces de l’ordre puissent vous rappeler).
• Indiquez le nombre de personnes présentes dans l’école au moment des faits et la tranche d’âge des élèves.
• Précisez les spécificités de l’école (nature, personnels, matières dangereuse…).
• Précisez les différentes sources d’énergie et les réseaux (eau, électricité, gaz…).
• Avez-vous entendu un ou plusieurs coups de feu ? Des explosions ?
• Avez-vous vu un dégagement de fumées, de flammes ?
• Avez-vous perçu une odeur suspecte ?
• Est-ce que des pièges, des explosifs ont été disposés ?
• Avez-vous vu un ou plusieurs suspect(s) ?
• À quel(s) endroit(s) le(s) suspect(s) se trouve(nt)-t-il(s) ?
• Pouvez-vous décrire chaque suspect et son arme à feu ?
• Est-ce qu’un/plusieurs auteur(s) écoute(nt) la présente conversation ?
• Le(s) suspect(s) a (ont)-t-il(s) prononcé(s) des revendications ?
• Disposez-vous d’une vidéo-protection ? Enregistre-t-elle ou est-elle susceptible de capter les intrus ? Où s’effectue le retour des images et des enregistrements ?
• L’intrus ou les intrus se trouve(nt)-(t)-il(s) dans l’école au moment où vous nous parlez ?
• Existe-t-il une prise d’otage ?
• Avez-vous vu des blessés ou des victimes ? Combien ?
• Où se trouvent ces blessés pour leur porter secours ?
Alerter la communauté éducative qui n’est pas au sein de l’établissement (classes en EPS hors les murs, classes en sortie culturelle sur la journée…), par exemple par téléphone portable. Les consignes de ne pas revenir dans l’établissement et de se mettre ou de rester à l’abri doivent être données tant que l’exercice n’est pas terminé.
PHASE DE MISE EN SÛRETÉ
Déployer la stratégie de mise en sûreté appropriée
Selon la stratégie définie dans le PPMS, la localisation de la menace, les risques pour les élèves et la configuration immobilière de l’établissement, vous déployez la stratégie de mise en sûreté appropriée. Dans le cadre de ce scenario, tant la stratégie de fuite que celle de mise à l’abri des personnels et élèves doivent être déployées. Selon la localisation dans l’établissement de la détonation que vous aurez préalablement fixé, vous déterminerez en amont les classes qui doivent opter pour l’une ou l’autre des stratégies. Cela étant, la stratégie de mise à l’abri doit être définie pour une majorité des élèves. Attention, par convention, il n’est pas nécessaire de reproduire la détonation. Celle-ci sera considérée comme effective au moment du déclenchement du système d’alarme. En cas de fuite, les enseignants encadrent leurs élèves pour prendre l’itinéraire le plus proche d’une issue de secours connue jusqu’au seuil de l’enceinte d’établissement (ne pas en sortir). La fuite s’effectue en silence. En cas de mise à l’abri, les enseignants s’assurent :
du verrouillage de la porte,
de mettre tous les téléphones portables en mode silencieux,
du placement de mobiliers encombrants devant la porte (table, chaise, bureau…) mais tout en permettant à d’autres personnes de s’y réfugier avant de fermer la porte,
du rassemblement des élèves derrière des protections (chaises, tables…), loin des murs et fenêtres,
de l’occultation des visuels (fenêtres, surfaces vitrées…),
de l’extinction des lumières,
du maintien du silence absolu et de rassurer.
Les élèves qui ne sont pas dans leur classe (cantine, bibliothèque, équipement sportif dans les murs…) doivent rejoindre en silence et sous la responsabilité du personnel encadrant le lieu de mise à l’abri prévu s’il est différent de leur lieu de situation.
La préparation de la mise à l’abri requiert que les consignes soient connues de tous et que l’environnement de la mise à l’abri soit maîtrisé. Les classes ou bureaux les plus proches pour se réfugier doivent être connus des élèves. Les éléments qui permettront de se barricader doivent être prédéfinis (armoire, moyens d’occultation d’un visuel…) à l’aide éventuellement d’étiquettes.
Transmettre la liste des manquants à la cellule de crise
Les responsables de zone transmettent la liste des personnes manquantes de leur zone à la cellule de crise. Cette transmission peut par exemple s’effectuer via le téléphone du responsable de zone (SMS). Le moyen de transmission doit être défini préalablement.
PHASE DE RECENSEMENT DE L’INFORMATION Une alerte de fin d’exercice est déclenchée lorsque la mise en sûreté de tous est effective. Les personnels encadrant des activités en dehors de l’établissement doivent également être prévenus. Dans les meilleurs délais à la suite de l’exercice, le personnel de direction, la communauté enseignante et les observateurs recensent l’ensemble de l’information relative à l’exercice « attentat-intrusion ». L’information collectée a pour double objet de remplir le RETEX usuel (pour mémoire un modèle est inclus dans ce mémento), ainsi que le questionnaire en ligne (une fiche support incluse dans le mémento recense les informations qui seront requises pour compléter le questionnaire en ligne). S’agissant plus spécifiquement du RETEX, à la suite de la première réunion « à chaud » de recensement de l’information, des groupes de travail sont constitués dans une démarche méliorative. En fonction des difficultés rencontrées, il peut s’agir de réfléchir aux aspects matériels (matériel disponible pour la cellule de crise ou pour se barricader…), communicationnels (moyen d’alerte ou de communication entre les personnels…), pédagogiques (sensibiliser et préparer les élèves…) ou thématiques (chemins et procédure de fuite…). Cette réflexion de groupes doit alimenter une discussion collective « à froid » quelques semaines à la suite de l’exercice et permettre de compléter qualitativement le RETEX des difficultés rencontrées et des solutions envisageables.
RAPPEL DES CONSIGNES GÉNÉRALES
S’échapper ? S’enfermer ? Que dois-je faire ? Un choix n’est possible qu’après avoir analysé votre environnement. Exemple d’indicateurs à analyser en continu pour être prêt à basculer d’une phase à une autre :
- Le ou les individu(s) menaçant(s) est(sont)-il(s) à proximité (coup de feu, cris, bruits) ?
- Une sortie de secours à proximité permet-elle la fuite ? Est-elle facilement accessible ? Est-elle accessible sans s’exposer (un grand corridor ou hall expose) et devenir une cible ?
- Où se trouve le bureau le plus près pour se réfugier ? Est-il facilement et rapidement accessible et de façon sécurisée ?
- Le bruit me semble-t-il éloigné ou rapproché ? Suis-je près de la menace ? (est-ce que j’entends des coups de feu, des cris ?)
- Tout le monde a-t-il bien compris la stratégie et sait-il ce qu’il doit faire et où il doit aller ?
Pour s’échapper Trois conditions :
Condition 1 : être certain d’avoir identifié la localisation exacte du danger.
Condition 2 : être certain de pouvoir s’échapper sans risque avec les élèves.
Condition 3 : connaître la direction de la fuite, en informer les élèves et s’assurer que le groupe ne se disperse pas.
Rester le plus discret possible.
Prendre la sortie de secours la plus proche, facilement accessible et sécurisée.
Avertir les forces de l’ordre le plus rapidement possible.
Évacuer en laissant ses mains levées (minimise les risques d’être perçu comme un suspect en présence des forces de l’ordre).
Suivre les directives des policiers à la sortie du bâtiment.
Renseigner les policiers à la sortie du bâtiment, s’il y a lieu (leur signaler s il y a des blessés et des victimes et l’endroit où ils se trouvent).
Pour s’enfermer
Situation 1 : les élèves sont dans les classes
Rester dans la classe
Verrouiller la porte
Situation 2 : les élèves ne sont pas dans les classes
Rejoindre les locaux pré-identifiés les plus sûrs
S’enfermer (consignes)
Rester calme et silencieux
Se réfugier dans la pièce la plus proche
Verrouiller la porte ou la barricader (Permettre à d’autres personnes de s’y réfugier avant de fermer la porte)
Placer des objets devant la porte (tables, chaises, poubelles, etc.) afin de ralentir l’accès à la pièce
Éteindre les lumières
S’éloigner des murs, des portes et des fenêtres
Se cacher et s’allonger au sol
Mettre le cellulaire en mode silencieux sans vibreur
Rester proche des personnes manifestant un stress et les rassurer.
Avertir les forces de l’ordre rapidement
Attendre que les policiers viennent vous chercher.
Si on tente de défoncer la porte, ce ne sont pas les policiers, les policiers ne défoncent pas les portes, ils demandent votre collaboration suivie d’ordres clairs
Dans le cas où vous êtes juste dissimulé, analysez votre environnement pour vous permettre de basculer dans l’une ou l’autre des options qui se présente à vous. Une fois en sécurité, il faut continuellement analyser l’environnement tout en cherchant d’autres solutions (la situation n’est pas figée) :
Puis-je sortir facilement par une fenêtre ?
Suis-je près d’une sortie de secours que j’ai oubliée ?
La menace semble-t-elle s’être éloignée ?
Dans tous les cas Se conformer aux consignes des forces de l’ordre et faciliter l’action des secours.
N’évacuer les lieux que sur instruction des forces de l’ordre.
Laisser toutes les affaires sur place.
Évacuer calmement les mains levées et apparentes pour éviter d’être perçu comme une menace.
Signaler les blessés et l’endroit où ils se trouvent.
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