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Exploration biochimique du rein (suite) La créatinine est présente dans les muscles ingérés, c’est pour cela que ce marqueur n’est pas utilisable en phase post-prandiale. On peut la mesurer pour un animal à jeun, sur sérum ou plasma par méthode enzymatique qui est a meilleure ou la méthode colorimétrique (qui donne des valeurs supérieures, mais coûte rien). La variation de créatininémie est fonction du débit de filtration glomérulaire : quand il diminue, la créatininémie augmente et la relation a la forme d’une hyperbole. GFR = f (1/Pcreat) ![]() Ainsi, si le chien développe une insuffisance rénale, il perd des néphrons et le débit de filtration glomérulaire diminue. Pour un jeune chien, le débit de filtration glomérulaire est de 3 à 4 ml/min/kg. Quand une insuffisance rénale survient, à cause de la forme d’hyperbole, le débit de filtration glomérulaire peut diminuer de 50% sans que la créatininémie ne varie vraiment (fin de la courbe). Il en est de même pour un animal en réanimation dont la créatininémie est importante : on perfuse mais cela a très peu d’effet sur le débit de filtration glomérulaire (même si on fait baisser la créatinine) (début de la courbe : GFR bas). On ne peut donc utiliser la créatine comme marqueur que dans la partie intermédiaire de la courbe, partie où il y a vraiment une relation entre créatininémie et débit de filtration glomérulaire. C’est aussi un outil de suivi de l’évolution et de l’efficacité de méthode palliative. La créatininémie est utilisée comme marqueur d’insuffisance rénale. La créatininurie sert à faire des rapports avec d’autres molécules : protéines, cortisol… L’urée est très utilisée aux USA en complément de la créat. C’est une petite molécule polaire, diamide de l’acide carbonique (= carbamide). Elle est produite par le foie, filtrée par le glomérule, réabsorbée partiellement d’autant plus que le débit urinaire est faible, et que donc DFG est faible. On utilise l’urée du sérum ou du plasma hépariné. Elle ne peut être dosée que si l’animal est à jeun depuis au moins 12h. Aux USA on parle de BUN : blood urea nitrogen (dégagement d’azote par l’urée suite à un traitement spécial), c’est l’expression en azote uréique (mg/dl) Urée = azote uréique x 2,14 (en effet, on compare NH3 et CO(NH2)2) Créat et urée marquent la même chose, mais l’urée a plus de variations physiologiques. L’urée dépend de l’alimentation en protéines et augmente en cas d’hémorragie digestive. La créat dépend de l’alimentation en viande. A jeun, il se produit 2 mécanismes successifs : 1) catabolisme protéique : l’urée augmente 2) amaigrissement : l’urée et la créat diminuent En cas d’insuffisance rénale, l’urée et la créat augmentent. Il faut suivre ces paramètres avec des analyses à répétition pour suivre l’évolution de l’insuffisance. L’affection rénale est peu fréquente chez les ruminants car ils possèdent un « 3° rein », le rumen qui filtre et élimine les composés toxiques. Ainsi alors qu’un chien sans rein meurt en 24h, pour un ruminant, ca se passe beaucoup mieux. Pour les ruminants, on peut utiliser l’urée comme marqueur du métabolisme protidique et de l’apport azoté. Il y a une grande variation individuelle mais une bonne estimation collective pour le troupeau. Les étapes d’une analyse urinaire de routine sont :
Procédure pour une bandelette urinaire Il n’y a pas de bandelette spécifique pour l’application vétérinaire, on prend celles utilisées en humaine. Il y a de nombreuses possibilités d’erreurs :
La bandelette urinaire fonctionne très bien pour le glucose, le sang et les nitrites. La bandelette urinaire fonctionne bien pour les protéines. La bandelette urinaire fonctionne mal pour ce qui est leucocytes : cette plage ne doit pas être lue ! Le glucose dans les urines peut être du à une hyperglycémie permanente ou à un trouble tubulaire de réabsorption rénale causé par :
Il n’y a normalement pas de sang dans les urines. Ce qui est appelé « sang » est en fait l’activité peroxydasique. La bandelette détecte cette activité : hémoglobine, myoglobine et catalase qu’il faut différencier : elle détecte donc des hémoprotéines. Les nitrites résultent de la transformation des nitrates par certaines bactéries, toutes n’en sont pas capables. Ainsi l’absence de nitrites ne veut pas dire qu’il n’y a pas de bactéries. La plage protéique : on peut faire confiance au test s’il dit :
Par contre on a souvent des faux positifs quand seules des traces de protéines sont trouvées. De toute façon il est primordial de ne jamais passer à côté d’une protéinurie, il vaut mieux des faux positifs que de passer à côté d’un problème. Apport de l’étude des sédiments urinaires Souvent la bandelette est insuffisante (faux positifs et négatifs…) Par exemple pour les leucocytes : 1 négatif sur 2 est un faux négatif Nitrites : 50% de faux négatifs. Leucocytes : 1 sur 2 est un faux négatif. Protéines : nombreux faux positifs, et si le résultat est correct on ne sait pas si c’est pré, rénal ou post. Le pourcentage d’erreur augmente en cas de diabète sucré et de syndrome de Cushing. L’utilisation des sédiments urinaires permet une détection spécifique des cristaux (calculs), cylindres (témoins de souffrance rénale permettant de suivre un traitement néphrotoxique), des cellules (tumeurs)… On utilise donc les sédiments urinaires s’il y ambigüité sur la bandelette (leucocytes ou protéines ou glucose positifs), pour des animaux en situation particulières (corticoïdes, diabète sucré,…) et si on recherche des cristaux, cylindres… Ce n’est pas une utilisation systématique car c’est lourd C’est un examen assez lourd. Il faut le faire dans les 2 heures après le prélèvement, sinon on risque de rencontrer des anomalies (cristallisation dans le tube par exemple, et c’est pire si on le met au frigo). Par contre, entre 2 et 6 heures au frigo, les cellules restent observables. On centrifuge 5mL d’échantillon, on prend le surnageant pour le tester sur une bandelette. On garde un fond, environ 0,5mL (ce qui reste après avoir retourné le tube), pour observer ce culot. On ne fait pas de coloration, on regarde simplement au microscope. Comme c’est assez épais sur la lame, on abaisse le condenseur et on ferme le diaphragme du microscope. Ensuite on compte :
Le culot doit être observé assez vite, car les cellules meurent assez vite dans l’urine, on perd alors des informations. La cytologie est différente en fonction du mode de prélèvement (miction, sondage, cystocenthèse). De plus on a des risques de cristallisation. Toutes les valeurs numériques qui vont être données ci-après concernent 1 méthode de prélèvement particulier de l’urine : la cystocenthèse. On a des valeurs bien différentes si l’échantillonnage s’est fait par sondage ou lors de la miction. Normalement, on doit trouver quelques hématies, quelques leucocytes, quelques cellules épithéliales, quelques spermatozoïdes et chez le chat quelques globules gras. On ne doit trouver ni germe, ni cylindre (à la rigueur un cylindre hyalin, leur signification est donnée plus loin), ni cristaux. Comment reconnaître les cellules alors qu’elles ne sont pas colorées ? Voir photos sur le PPT Les hématies :
Les leucocytes :
Les cellules épithéliales :
Les cylindres :
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