Applications thérapeutiques
Compte tenu de ses nombreuses vertus thérapeutiques, la massothérapie convient à la plupart des gens, des tout-petits aux personnes âgées. Ses effets, à la fois apaisants et énergisants, pourraient diminuer l'excitabilité nerveuse, soulager les affections causées par le stress (maux de dos, migraine, épuisement, insomnie), accroître la circulation sanguine et lymphatique et entraîner un état de bien-être général. On pense également qu'elle peut renforcer le système immunitaire, bien qu'elle ne saurait toutefois guérir des maladies graves.
Bien qu'on ait mené une multitude d'essais cliniques (notamment au Touch Research Institute de l'université de Miami2) qui rendent compte des multiples applications thérapeutiques de la massothérapie, et malgré le fait que le massage soit, du moins aux États-Unis, l'approche non conventionnelle la mieux intégrée aux soins hospitaliers classiques3, la recherche scientifique visant à confirmer l'efficacité des interventions de massothérapie se heurte à un problème technique de taille. En effet, il est très difficile de concevoir des protocoles d'essai avec placebo et double insu, ce qui nuit à l'obtention de données qui permettraient de tirer des conclusions fermes quant à l'efficacité du massage.
Malgré ces limitations, l'état actuel de la recherche scientifique indique que la massothérapie peut être utile, sur le plan clinique, pour plusieurs applications thérapeutiques.
 Réduire les risques de blessure au périnée au moment de l'accouchement. On a démontré que la pratique régulière du massage périnéal durant la grossesse (pratiqué par la femme elle-même ou son conjoint) diminuait significativement les risques de blessures au périnée durant l'accouchement, du moins chez les femmes qui en sont à leur premier accouchement4-9.
 Combattre l'anxiété. Les résultats d'une multitude d'essais cliniques10-23, confirmés par une méta-analyse publiée en 200424, indiquent que le massage peut contribuer à diminuer l'anxiété, qu'elle soit généralisée ou liée à un événement particulier (stress soudain, maladie, séjour hospitalier, etc.).
 Contribuer au traitement de la dépression. Les résultats de plusieurs essais25-30, ainsi qu'une méta-analyse24, indiquent que le massage procure des effets bénéfiques chez les personnes déprimées, comparables à ceux de la psychothérapie.
Contribuer à soulager les douleurs lombaires. Bien qu'il existe encore trop peu d'essais cliniques de bonne qualité pour tirer une conclusion définitive, les données accumulées à ce jour tendent à démontrer que le massage peut être utile aux personnes souffrant de lombalgie31-35.
Améliorer la qualité de vie des cancéreux. L'ensemble des données provenant d'essais menés auprès de sujets cancéreux indique que le massage peut contribuer à améliorer la qualité de vie des patients, à diminuer leur anxiété et à soulager leurs douleurs36-45.
 Contribuer au traitement de l'asthme. Les résultats d'un essai comparatif (massage versus relaxation) mené auprès de 32 enfants asthmatiques indiquent que le massage peut contribuer à diminuer l'anxiété et le stress liés à la maladie et améliorer les fonctions respiratoires des sujets, particulièrement chez les enfants de moins de huit ans46.
Contribuer au traitement de la constipation. Bien que l'usage du massage abdominal soit relativement répandu pour le traitement de la constipation, la faible qualité des essais cliniques menés à ce jour interdit de tirer une conclusion claire quant à son efficacité clinique à cet égard47,48.
Contribuer au traitement des troubles psychologiques ou psychiatriques. Les résultats de deux essais cliniques menés sur un total de 50 enfants souffrant d'un déficit de l'attention avec hyperactivité indiquent que le massage peut contribuer à atténuer les symptômes de cette affection49,50. Par contre, les résultats d'un essai préliminaire mené auprès de quatre sujets atteints de démence grave ont donné des résultats mitigés, voire négatifs dans certains cas51.
Contribuer au traitement de la fibromyalgie. Les résultats de 13 essais cliniques menés sur environ 800 sujets indiquent que le massage des tissus conjonctifs pourrait contribuer à soulager la douleur associée à la fibromyalgie52. Mais, tel que souligné dans une synthèse publiée en 200353, la qualité des études n'étant pas optimale, on ne peut en tirer de conclusions définitives.
Améliorer la croissance des enfants nés prématurément. L'ensemble des données issues de divers essais cliniques menés auprès d'enfants nés prématurément indique que le massage du nouveau-né pourrait favoriser le gain de poids et permettre de raccourcir le temps d'hospitalisation54-57, mais les problèmes méthodologiques relevés dans les études empêchent de l'affirmer avec certitude.
Contribuer au rétablissement postopératoire. Les résultats de quelques essais préliminaires indiquent que le massage pourrait contribuer au rétablissement à la suite de divers types d'interventions chirurgicales58-60.
Faciliter l'accouchement. Les résultats d'un essai clinique avec groupe témoin (sans placebo) mené auprès de 60 femmes dont c'était le premier accouchement indiquent qu'un massage pratiqué par le conjoint durant le travail peut contribuer à diminuer la douleur et l'anxiété associées à l'accouchement61.
Contre-indications
Les différentes formes de massage ne présentent ordinairement pas de risque sur un sujet sain35,62. En cas de troubles circulatoires (phlébite, thrombose, varices), cardiaques (artériosclérose, hypertension, etc.) et diabétiques, il convient d'obtenir un avis médical. En cas d'allergie, il est contre-indiqué d'utiliser une huile à base de noix, de noisette ou d'arachide. En ce qui concerne le travail corporel en profondeur (intégration structurelle), il va beaucoup plus loin qu'un massage de relaxation et peut avoir des effets déstabilisants chez des personnes fragiles sur le plan émotif. Les massothérapeutes doivent alors posséder une formation adéquate en relation d'aide.
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