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Nouvelle 4-2003 François Garczynski Grenoble, avril 2003 ingénieur du génie rural des eaux et des forêts (retraité) arbre, agriculture, environnement, santé, tiers-monde 34 avenue La Bruyère 38100 Grenoble tél., répondeur & fax : 04 76 51 05 90 <mfgarski@free.fr><http://mfgarski.free.fr/> Sud du Maroc : triste observation de montagnes déboisées depuis des siècles et, dans le lit à sec de l’oued Drâa, d’arbres isolés que font disparaître les hommes et le bétail Résumé Ce fut d’abord un vrai voyage au Maroc, puis plusieurs voyages imaginaires à travers divers livres, articles de journaux récents et d’autres informations plus ou moins anciennes. Les thèmes de ces livres sont le tourisme au Maroc, les déserts, le Maghreb, des photos de la Terre prises par des astronautes, les arbres champêtres, l’environnement en France et l’écologie. D’autres informations sont de nombreuses données anciennes et récentes sur des variations des précipitations, eaux souterraines et rivières en relation avec la présence, la destruction ou l’absence de la végétation. Des données mettent en évidence des rôles de l’arbre jusqu’à une distance égale à 10 fois sa hauteur – environ 100 m pour la hauteur 10 m – pour l’agriculture et l’environnement. Ces rôles sont ainsi des télérôles prouvant que les haies et même les arbres isolés sont indispensables à l’agriculture et l’environnement. En mars 2003, le forum mondial sur l’eau à Kyoto suscita plusieurs articles notamment dans Le Monde sur l’eau, l’agriculture et l’environnement, mais pas sur l’arbre. De même d’autres informations sur l’eau et la pollution ne parlent pas des arbres forestiers et champêtres. Le flux migratoire vers l’Europe des pays du Maghreb et du Moyen Orient est dû aussi à l’aggravation de l’aridité consécutive à la destruction d’arbres forestiers et champêtres. Le réductionnisme domine presque partout : ‘‘S’il y a une multitude de problèmes, et pour chaque problème une solution, on n’y arrivera pas si on veut tout traiter à la fois’’ – ‘‘Mais si, on y arrivera, car la pensée complexe n’est pas la mer à boire !’’ Abstract First it was a true travel in Morocco, then several imaginary travels through various books, articles of recent newspapers and other more or less old inquiries. The topics of these books are the tourism in Morocco, the deserts, the Maghreb, photographs of the Earth taken by astronauts, the field trees, the environment in France and the ecology. Other inquiries are numerous old and recent data on variations of the precipitation, groundwater and river in relationship with the presence, destruction or absence of the vegetation. Data show up roles of the tree as far as a distance equal to 10 times its height – about 100 m for the height 10 m – for the agriculture and environment. Those roles are so teleroles proving the hedgerows and even the isolated trees are indispensable for the agriculture and environment. In March 2003, the world forum on water in Kyoto gave rise to several articles notably in Le Monde on the water, agriculture and environment, but not on the tree. Likewise several other inquiries on the water and its pollution don’t refer to the forest and field trees. The migratory flux towards Europe from the countries of Maghreb and Middle East also is due to the worsening of aridity resulting from the destruction of forest and field trees. The reductionism prevails almost everywhere : ‘‘If there are lots of problems, and for every problem a solution, we shall not find it by dealing with all them together” – ‘‘But yes, we shall find it, because the complex thought isn’t so very difficult !’’ Maroc : observation de montagnes déboisées et d’arbres isolés dans le lit à sec de l’oued Drâa Dernière semaine de janvier 2003 au Maroc : une journée à l’aller et une autre au retour en 4x4 pour voir de loin les montagnes entre Marrakech et l’oued Drâa ; et, entre les deux, quatre journées de marche pour voir de près des tamaris, acacias et palmiers dans le lit à sec de cet oued et des oasis. Que disent les guides de voyage sur les oueds, le recul de la forêt et l’avancée du désert au Maroc ? La plupart des guides de voyage ne disent presque rien sur le déboisement fort ancien des montagnes du Maroc, du moins de celles que j’ai vues de loin entre Marrakech et l’oued Drâa. Un pays aux maigres rivières : La côte méditerranéenne est relativement pauvre en fleuves, à l’exception de l’immense et miraculeuse Moulouya (…). C’est la côte atlantique qui draine vers elle le grand réseau hydrographique marocain (…). L’oued Tensift, qui avec son affluent l’oued Nfis enserre la région de Marrakech, apporte à cette région méridionale une certaine vitalité. Le grand fleuve du Sud qui se jette à 15 km au sud d’Agadir, l’oued Sous *, (…) caractérise toute cette zone à laquelle il donne prospérité, vie et originalité(…). Il faut enfin souligner la nature et le rôle primordial des rivières intérieures (…) : l’oued Drâa (…) plonge vers le sud-est pour disparaître dans la zone saharienne (…). Une végétation précaire : Si la zone montagneuse du Rif peut faire penser à certaines zones pyrénéennes, il n’en est pas de même des zones de haute montagne de l’Atlas où les cèdres, les sapins dominent, tandis que, dans les vallées occidentales, poussent les peupliers. Dans la partie orientale présaharienne, les palmeraies créent un paysage bien typique 1. *D’après un collègue originaire de la région d’Agadir, le débit de l’oued Souss a beaucoup diminué depuis 1960. La surface du bassin est d’environ 8000 km2. Or, dans le monde, il y a au moins deux fleuves dont on attribue la diminution du débit au déboisement : dans l’Himalaya indien, le bassin d’environ 200 km2 du Gaula River, où la diminution du taux de boisement notamment de 13% en 22 ans a diminué le débit de 70% et les précipitations de 10 à 30% en 30 ans 2 ; et en Amérique Centrale, le bassin d’environ 15.000 km2 du Rio Motogua, le plus grand fleuve du Guatemala, où la destruction de 65% des forêts a diminué le débit de 50% en 30 ans 3. Selon la théorie dominant en hydrologie, agronomie et climatologie établie sur des bassins au plus de quelques dizaines de km2, déboiser ne devrait pas diminuer mais augmenter le débit. Cette théorie néglige quatre paradoxes agroenvironnementaux : l’érosion ne s’aggrave pas sur les coupes forestières gardant quelques arbres ; le débit fluvial ne change pas après certaines coupes forestières d’éclaircie, notamment par trouées larges d’environ 200 m ; les récoltes des champs protégés par des brise-vent distants d’environ 200 m doublent ou triplent 10 à 20 ans après leur plantation ; et donc le déboisement diminue le débit fluvial en aval de bassins de surface égale ou supérieure à 200 km2 , soit au-delà d’une longueur de talweg d’environ 10 km. Ces paradoxes présupposent des télérôles ou rôles agroenvironnentaux de l’arbre jusqu’à une distance égale à 10 fois sa hauteur, soit environ 100 m pour la hauteur 10 m : haies et arbres isolés, distants au plus d’environ 200 m, font pour l’environnement comme la forêt. Ces arbres et arbustes ne sont pas les survivants de forêts disparues mais un système agraire produisant fruits et bois, dont malheureusement on ne reconnaît plus les télérôles agroenvironnentaux. Idem à l’est du Maroc 4 et dans les vallées et plaines entre Marrakech et l’oued Drâa, d’après les arbres isolés vus de près et presque totalement disparus sur les versants montagneux vus de loin. Avant l’Islam : Il y a 50.000 ans, l’homme de Néanderthal vivait déjà au Maroc (…). Les denses forêts étaient peuplées de fauves aujourd’hui disparus – le dernier lion (…) aurait été abattu voici 50 ans dans le Moyen Atlas 5. Des plages blondes de l’Atlantique et des côtes escarpées de la Méditerranée aux montagnes arides et enneigées où trônent des sommets à plus de 4.000 m, des forêts de cèdres aux vastes horizons sableux, le Maroc séduit le voyageur par la beauté de ses sites et de ses paysages 6. Ces montagnes, vues de loin entre Marrakech et l’oued Drâa, seraient déboisées depuis plus ou moins 1.000 ans, à l’instar ce qu’écrit Hervé Morin sur l’un des Emirats Arabes-Unis 7 : A l’orée de la période historique, les techniques archéologiques permettent aussi de discerner, au Xe siècle, une période de déboisement intense, pour trouver le combustible nécessaire à la fabrication du cuivre : ‘‘20 millions d’arbres ont été brûlés en 75 ans - indique Christian Velde - l’archéologue allemand de l’émirat de Ras al-Kaïma –. Cette industrie s’est ensuite effondrée très rapidement’’. D’après les blessures observées sur des tamaris, acacias et palmiers dans le lit à sec de l’oued Drâa et des oasis, la mort de l’arbre isolé par ébranchage excessif résulte surtout du besoin de bois pour se chauffer et cuisiner. Les dromadaires, entravés et libérés de leurs chargements aux arrêts du déjeuner et du soir, mangeaient les feuilles des arbres qu’ils pouvaient atteindre. Feuilletons encore deux autres guides de voyage : les Guides Bleus Maroc 8 et Sahara 9: D’abord le Guide Bleu Maroc 8 : - p. 15 : Découvrir Le Haut Atlas de Marrakech ; le Haut Atlas oriental mis en valeur par un ingénieux système d’irrigation ; Le Grand Sud un pays à la beauté âpre, fait de montagnes pierreuses et de désert. -p. 345 : Le Haut Atlas de Marrakech : Chaque vallée, profondément entaillée, est parcourue par un oued vigoureux surligné de cultures irriguées (…). Chacun de ces petits mondes distincts est isolé par de hauts plateaux de grès rouge couverts d’herbe, ou par des montagnes d’une taille impressionnantes, longtemps enneigées. -p. 373 : Haut Atlas oriental, vastes hauts plateaux arides souvent austères -p. 385 : Le Grand Sud, rencontre entre la montagne et le désert ; les canyons vertigineux des gorges du Dadès et du Todra s’évanouissent sur d’immenses étendues désertiques et caillouteuses, parsemées de palmeraies qui s’arrêtent aux portes du Sahara et à ses premières dunes ; la vie se concentre le long des oueds – Dadès, Drâa et Ziz – autour de petites parcelles de cultures soigneusement entretenues à l’ombre de palmiers. Puis le Guide Bleu Sahara 9: -p. 15-16, préface de Marceau Gast, directeur honoraire au CNRS d’Aix-en-Provence : Cette somme de connaissances réunies en si peu de pages fait l’objet de constantes corrections et remises en question. D’abord du côté des autorités locales, de plus en plus inquiètes du flot de visiteurs et des déprédations opérées en des sites fragilisés, difficiles à surveiller. Les règles deviennent de plus en plus draconiennes, d’autant plus que certaines régions (…) ont été reconnues comme patrimoine mondial par l’Unesco (…). Mais aussi sur le plan de nos connaissances scientifiques qui évoluent constamment, s’affinent et se précisent, en ce qui concerne l’histoire passée et actuelle de ce continent, ses anciens climats, ses anciennes civilisations. Les recherches sahariennes, relativement modestes, très peu ou pas du tout financées en tant que telles, sont surtout le fait de chercheurs passionnés qui paient de leurs personnes et de leurs deniers (…). Mais l’audace et la curiosité d’un certain nombre d’organisateurs permettent aussi aujourd’hui de redécouvrir des espaces abandonnés par les populations locales, faute de pouvoir y survivre, de retrouver la toponymie ancienne de ces lieux et le savoir-faire des guides et des chameliers, avant que l’usage du GPS et des 4x4 ne se substitue à leurs enseignements. C’est donc une véritable sauvegarde culturelle, humaine et écologique que peuvent promouvoir certains voyages intelligemment préparés avec les populations locales. Quelques organismes de voyage ont déjà mis au point une “ charte ” établissant des règles à respecter au désert, préfigurant peut-être des accords internationaux. -p. 338 : Sud Marocain, de Tata à Foum Zguid et à la vallée du Drâa -p. 344 : Foum Zguid, ce poste militaire est installé sur le seul passage aisé à travers le djebel Bani, d’où son nom (foum signifie la “ bouche ”) -p. 348 : Mhamid Situé à 40 km à peine de l’Algérie, près d’un coude du fleuve, c’est le village le plus méridional (…). Au-delà, le Drâa se perd dans le Debaia, vaste plaine sableuse qui descend pratiquement jusqu’à l’Atlantique, à 700 km environ. Dans cette direction, le Drâa est presque toujours à sec. De grandes étendues de sable entourent Mhamid. Quelques gravures rupestres attestent pourtant que la région ne fut pas toujours aussi désolée et stérile, et les auteurs anciens racontent que le Drâa était infesté de crocodiles. La région est encore relativement peuplée. Que sont ces ‘‘déprédations’’, ‘‘sites fragilisés’’ et ‘‘espaces abandonnés par les populations locales, faute de pouvoir y survivre’’ et ‘‘règles à respecter au désert’’? Ce ne sont pas les 4x4 qui fragilisent ces sites, mais l’ébranchage fatal des arbres pour se chauffer et cuisiner. Au lieu d’empêcher ou réduire en vain cet ébranchage, ce sera beaucoup plus efficace de replanter un arbre tous les 100 m avec la meilleure chance de succès : d’abord là où le niveau de la nappe phréatique est profond de 1 à 3 m, comme je l’ai vu dans deux puits sur trois côtoyés entre Mhamid et Foum Zguid ; puis peu à peu en remontant sur les versants montagneux arides. Pourtant ‘‘nos connaissances scientifiques (…) en ce qui concerne l’histoire passée et actuelle de ce continent, ses anciens climats, ses anciennes civilisations’’ et ‘‘les recherches sahariennes’’ ne sauraient expliquer pourquoi l’aridité s’aggrave depuis 10.000 ans autour du Sahara, et vice versa qu’un moindre ébranchage n’empêchant pas la multiplication naturelle des arbres ou leur replantation feraient reculer le désert. Pendant les années sèches 1973-1978 au Kenya, la surface des acacias doubla dans une région inhabitée par suite d’une guerre tribale 10. Le coran et la bible parlent de jardins où des ruisseaux coulent, puis ne coulent plus. Coran : Ou bien le ruisseau s’enfoncera dans la terre et tu ne le retrouveras plus 11 (sourate XVIII verset 41). La bible parle aussi de l’inverse en associant l’eau et l’arbre : Sur les monts chauves, je ferai jaillir des fleuves, et des sources au milieu des vallées. Je ferai du désert un marécage et de la terre aride des eaux jaillissantes. Je mettrai dans le désert le cèdre, l’acacia, le myrte et l’olivier, je placerai dans la steppe pêle-mêle le cyprès, le platane et le buis 12 (Isaïe 41, 18-19). Et si, à la suite d’Isaïe, des théologiens parlaient des rôles de ces arbres pour l’eau, comme un théologien musulman hérétique parla à sa manière de spécialisation et d’interdisciplinarité ? Il y a deux sortes d’hommes (…) : celui qui regarde les choses et celui qui regarde au fond des choses. Le premier est perplexe à leur égard, car leur forme externe et interne, leur bariolage épuise son esprit, accapare ses sens et disperse sa pensée, si bien qu’il n’en recueille ni le fruit de l’observation ni la quintessence du choix .(…) L’homme qui regarde au fond des choses prend son temps et ceci le conduit à un examen approfondi, puis cet examen l’amène à distinguer ce qui est sain de ce qui ne l’est pas, ce qui est permanent de ce qui est périssable, ce qui est durable de ce qui est accidentel, l’écorce de la pulpe, la chemise du manteau et l’arbre du fruit. Alors il apprend que le monde est l’écorce de la vie future, que celle-ci est la pulpe de la vie, (…) qu’il n’est pas venu en ce monde pour y demeurer et y être immortel, mais pour passer d’un lieu à un autre où il pourra résider, faire halte et trouver un gîte. Car l’homme y est convié en toute langue, par toute loi et grâce à toutes les subtilités de l’esprit 13. Un soufi africain disait qu’avant de parler il faut savoir écouter : Si tu n’es pas compris, au lieu de t’exciter et de trouver que ton interlocuteur est un imbécile, ou qu’il a la compréhension dure, il faut, toi, l’écouter et essayer de le comprendre. Quand tu le comprendras, tu sauras pourquoi il ne t’a pas compris ; tu pourras alors ajuster tes propos de manière à être compris de lui. Peut-être as-tu parlé d’une manière trop élevée ou incompréhensible pour son entendement ou sa vision des choses ? C’est pourquoi il faut savoir écouter. Il faut cesser d’être ce que tu es et oublier ce que tu sais. Si tu restes tout plein de toi-même et imbu de ton savoir, ton prochain ne trouvera aucune ouverture pour entrer en toi. Il restera lui, et tu resteras toi 14. |
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