Annie Girard, future Girardot naît à Paris le 25 Octobre 1931 mais la famille s’installe finalement à Caen à la déclaration de guerre où sa mère, sage femme, est envoyée exercer dans une maternité de fortune





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37 : ANNIE GIRARDOT



TRAITEMENT DE CHOC



Annie Girard, future Girardot naît à Paris le 25 Octobre 1931 mais la famille s’installe finalement à Caen à la déclaration de guerre où sa mère, sage femme, est envoyée exercer dans une maternité de fortune.



Mauvaise idée, la petite Annie grandira sous les bombes. Annie a un frère, Jean, alias Jeanjean, et se voit bien en infirmière comme sa maman lorsqu’elle sera devenue grande. Leur père, quant à lui, est mort alors qu’Annie n’avait que deux ans.

La maman d’Annie n’étant d’ailleurs pas infirmière comme on l’a vu, mais sage-femme, la petite fille ne faisant pas encore très bien la distinction.

Avant l’exil à Caen, les Girard vivent dans le deuxième arrondissement et Annie s’ennuye à l’école où seuls les cours de « récitation » éveillent quelque peu son intérêt. A son institutrice qui lui posa un jour la question « Et toi, Annie, que voudrais-tu faire plus tard ? » Elle répondit dans un long soupir : « Vivre ». Sinon, elle préfère batailler avec les garçons dans la cour et sur le chemin !



A Caen, Annie connaîtra la terreur, le château où l’on a improvisé une maternité de fortune où les Girard sont installés disparaîtra sous les bombes et avec lui tous les souvenirs d’enfance d’Annie. Madame Girard mettra des bébés au monde dans une grotte avec sa petite fille tétanisée qui ne lui lâche pas la main. Mais que sa mère donne la vie dans la tourmente guerrière et le fracas des bombes la fascine et l’émerveille, elle aussi se promet que plus tard, elle mettra des enfants au monde, Annie Girard sera sage femme, comme maman.



 La paix retrouvée, elle est à Paris pour poursuivre ses études en ce sens et travaille pour payer ses études dans une crèche de la rue de Lisbonne. La jeune fille aime profondément les enfants mais n’est pas particulièrement douée. S’occuper de petits dans un Paris encore privé de tout n’est pas chose facile mais Annie a trouvé un truc : elle leur lit le journal et les bambins cessent de pleurer, en quelques secondes ils sont tantôt attentifs, tantôt hilares. Mais toujours sages !

Puis elle fait soudain volte face dans ses vocations et se dirige vers la comédie.

Annie est passionnée, excessive et gourmande, elle ne connaît pas de limites ! Elle n’attend pas le nombre des années pour faire ses débuts dans les cabarets de Montmartre, la « Rose Rouge » ou le « Lapin à Gil », elle se risque même au tour de chant avec des œuvres de Van Parys et, pourquoi pas, lève la gambette !  A la première proposition venant du cinéma, elle s’y engouffre telle une boulimique insatiable d’expériences et de travail, elle le restera toute sa vie. 

Elle termine brillamment son conservatoire en 1954 avec le double premier prix  de tragédie et de comédie, elle a vingt ans et un ami pour la vie, son compagnon de classe : Philippe Noiret. 



Un prix de comédie qui faillit bien lui passer sous le nez et dont toute la presse Parisienne se mêla ! On ne parlait plus que du « cas » Annie Girardot dans les salons les plus courus.

 Depuis quelques années, rompant avec une tradition séculaire, les examens étaient devenus publics. Les élèves passaient donc leurs examens devant leur premier public.  Public qui avait un avis et entendait bien le faire connaître, applaudissant à tout rompre ou sifflant allègrement. Que le jury tienne compte de son avis lui semblait la moindre des choses. C’est ainsi que l’on vit des recalés portés en triomphe dans les rues ! Bernard Blier et Maria Casarès pour ne pas les nommer. Bref, les examens perdaient de leur sérieux et le jury de son prestige. 



 Annie Girardot avait participé à « La Rose rouge », cabaret appartenant à Nikos, mari d’Anouk Aimée, à une pièce d’un vaudevilliste du XIX siècle démodé et rarement joué dans les années 50 : Carlo Goldoni. Elle y avait pourtant trouvé une matière qui l’intéressait et en coupant, remixant le texte (pratique normale pour un examen) elle en avait fait un sketch hilarant et obtenu un véritable triomphe ! Le jury, décoiffé par sa prestation, hésita à lui accorder son prix. C’était la porte ouverte à toutes les audaces et à toutes les libertés incontrôlées, exit la notion de répertoire ! L’année précédente déjà, une élève avait présenté son monologue en souillon, un seau hygiénique à la main ! Le jury délibéra, et tout Paris avec lui.Pour ou contre mademoiselle Girardot ?  Ce fut pour. Annie eut son prix. Elle entra donc à la comédie Française, y resta trois ans. Jean Cocteau lui-même se pâmant devant elle et la qualifiant du « Plus extraordinaire talent dramatique de l’après guerre ».

Mais pour le plus extraordinaire talent d’après guerre, les temps sont durs, Si Annie veut manger tout les jours son jambon beurre il lui faut dormir dans sa petite 4CV Renault jusqu’à ce que Marthe Mercadier l’accueille dans le canapé de son salon.

La comédie française la trouvant talentueuse, certes, mais insignifiante dans les glorieux sillages de Sarah Bernhardt, Dussanne, Marie Bell ou madame Mary Marquet la cantonna dans des rôles de soubrettes sans envergures qui faillirent l’étouffer à jamais. C’est seulement lorsqu’elle apprit que l’on allait monter à la Comédie « La Machine à Ecrire » de Cocteau qu’elle exigea littéralement de pouvoir être auditionnée pour le rôle.

Le 14 Février 1956, Annie sortait de la Comédie Française le manuscrit de Cocteau sous le bras et s’en alla au café du Louvre, dans un Paris polaire, l’étudier devant un café crème.

Annie donnera sa démission à la comédie française en 1957, tétanisée. Sa lettre traînera au fond de son sac dix jours avant qu’elle n’ose la donner à Pierre Descaves, Annie se sent ingrate, peut-être, mais elle se sentait aussi et surtout prisonnière. Plus tard elle dira : « La comédie française c’est comme un couvent et mon noviciat ne m’a pas enthousiasmée ! »



Elle fait, comme il se doit ses débuts au cinéma dans « Treize à Table ». La jeune actrice manque de s’évanouir en se voyant sur l’écran. Godiche et empruntée dans sa robe du soir, blonde, les cheveux courts et frisottés au petit fer, elle ressemble à Dolly, la brebis clone ! En tous cas, la voilà dégoûtée à tout jamais des falbalas et autres saint-frusquin des stars en titre !

La jeune « vedette » gagne maintenant assez d’argent pour s’installer avec sa mère et sa chère grand’mère dans un appartement du quai Louis Blériot et n’aura pas fini de l’aménager à son goût lorsqu’elle craquera pour un autre appartement, place des Vosges cette fois.

Annie se passera d’étoles de renards blancs qu’elle laisse volontiers à Jeanne Moreau qui ne déteste pas, elle, les ornements de vedette ! C’est à peine si Annie consent au tailleur Chanel dans les grandes occasions. A l’époque, on la comparera d’ailleurs beaucoup à Jeanne Moreau, de trois ans son aînée.



Annie a pris du galon en tournant avec Gabin, ainsi d’ailleurs qu’une baffe mémorable ! Elle est tout à fait à la hauteur de son illustre partenaire dans « Le Rouge est Mis » où elle est une petite garce pas très futée. Pour les scènes de séduction indispensables au scénario, elle donne le ton qui restera le sien. Pas de déshabillé vaporeux et froufroutant, mais une veste de pyjamas d’homme très chiffonnée et une bonne vieille paire de savates ! 

Par contre, si les amours de Jeanne Moreau font parfois la une des journaux, on ne sait rien de ceux d’Annie à part de longues « fiançailles « avec Norbert Carbonneaux. On sait qu’elle vit maintenant seule dans son petit appartement de la place des Vosges près de chez sa mère et de chez son frère qu’elle visite tous les jours. On sait aussi qu’elle collectionne les disques de Piaf dont elle est une admiratrice inconditionnelle et qu’elle conduit une petite Dauphine et voilà tout, c’est bien, c’est assez.

Jeanne Moreau avait quitté le Français pour le théâtre de Boulevard, Annie y viendra à son tour avec « Deux sur la Balançoire », mise en scène de Luchino Visconti. Car le maître du cinéma italien a l’œil sur la petite Annie depuis le conservatoire ! Elle avait encore gagné dans l’admiration du public alors qu’elle préparait la pièce avec Jean Marais. Elle fut frappée d’une péritonite aigue qui faillit l’emporter mais elle refusa d’annuler le spectacle. Elle tint toutes les représentations devant des salles combles d’un public qui applaudissait à la fois la pièce, l’actrice et le prodige.



Visconti admiratif, fasciné et peut-être aussi reconnaissant la choisit pour « Rocco et ses Frères », le film deviendra cultissime et donnera leurs titres de noblesse aux jeunes carrières de ses principaux interprètes : Annie Girardot et Alain Delon. Une fois de plus, Annie est une petite putain, amoureuse du frère de son petit, ami boxeur qui finira par l’étrangler et la jeter à la flotte. 



 Sur le plateau, c’est exactement le contraire ! Romy Schneider peut bien garder Alain Delon, Annie n’a d’yeux que pour son tortionnaire de boxeur : Renato Salvatori. Entre ces deux là, le coup de foudre est aussi instantané que réciproque, c’est la passion totale et absolue.  Le couple se marie et le restera jusqu’à la mort de Renato Salvatori en 1988. 



Annie et Renato : Les Jours Heureux

 En 1962, le 5 Juillet, Annie, devenue romaine d’adoption met au monde sa fille unique Giulia. Annie est devenue une actrice très en vogue du cinéma Italien, elle y trouvera d’ailleurs quelques rôles d’anthologie, mais elle est d’abord et avant tout une actrice française amoureuse du cinéma français.  Quelques soient les propositions qui lui sont faites à Rome, impossible de résister à un appel de Paris, surtout s’il vient de Boisrond, Vadim ou Philippe de Broca.

Dès les premières semaines de leur liaison, Annie passe le week-end à Rome avec son Renato mais elle est sur scène à Paris toute la semaine avec « L’Idiote » au théâtre.



Les séparations sont donc longues et fréquentes, Renato Salvatori mène sa vie comme il l’a toujours vécue, qu’Annie soit là ou pas n’y change rien.  Ses amis, des fêtes et surtout le poker font l’essentiel de son existence. Plus tard, il y ajoutera quelques maîtresses par ci par là.

Annie Girardot aussi adore jouer aux cartes, le couple y passe des nuits entières avec des amis, et au contact de Renato, les goûts d’Annie s’italianisent, la petite Renault Dauphine disparaîtra au profit d’une rutilante Maserati ! 



A chaque retrouvaille, la passion est intacte, mais après les fougueuses étreintes vient le temps de reproches puis des disputes avant celui des paires de gifles.



 Annie choisit de regagner définitivement la France, le couple se sépare sans jamais divorcer, Giulia reste avec son père à Rome. Comme il se doit pour une fille de bonne famille romaine, elle est confiée à la garde de nurses austères qui selon la tradition tiennent plus du Pitt bull que du caniche abricot. 

Sa mère qu’elle ne voit qu’aux vacances en fonction de plans de tournages surchargés va lui manquer cruellement. Annie adore sa fille, elle l’aime plus que son âme, plus que tout, mais la vie les sépare, elle est l’actrice la plus occupée de son époque et les choses vont croissant.  L’apogée vient avec les années 70. 



Annie a donné vie à des personnages plus vrais, plus engagés que ceux que le cinéma avait l’habitude de monter. Elle prend des risques et réussit à faire de films engagés des succès populaires, « Mourir d’Aimer » en est le plus flagrant exemple.  Annie Girardot interprète le rôle de Gabrielle Ruissier condamnée par la France entière et par la justice pour avoir, professeur, aimé un de ses élèves, la pression et le tollé furent tels que Gabrielle Ruissier finit par se suicider au gaz. 

 Dans le film de Cayatte, tout y passe !  La justice, juges et avocats, les institutions scolaires, les parents, les psychiatres, tout le système social Français est décortiqué à la moulinette et la mort d’Annie Girardot dans le film sonne le glas des illusions soixante-huitardes assoiffées de liberté sexuelle et de destruction de préjugés bourgeois. Ainsi, les jeunes révolutionnaires sont aux aussi épinglés pour avoir failli à leurs ambitions.



Personne donc ne pouvait se sentir valorisé par le film mais Annie obligea littéralement le public de 1971 à voir le film et pleurer sur la mort d’une femme qu’ils avaient eux-mêmes condamnée à mort par leur intransigeante bêtise quelques mois plus tôt ! 

 Le film fut un triomphe colossal ! Annie enchaîne avec « La Vieille fille » où elle est sensationnelle au côté de Philippe Noiret puis ce sera « les feux de la Chandeleur », palme d'or à Cannes. La même année, elle tourne nue avec Alain Delon dans « Traitement de Choc », un thriller en Spa !

Les triomphes succèdent aux triomphes. Annie Girardot pourrait faire sienne la devies de la Garance d'Arletty dans "les Enfants du Paradis": "Quand j'ai envie de dire "oui", je ne sais pas dire "non".

Lorsqu'Annie s'emballe pour un projet, elle le fait, coûte que coûte, et tant pis si la production n'a pas de quoi la payer, hormis une vague promesse de pourcentage sur recettes, pourcentages qu'elle ne verra jamais.



Annie, besogneuse infatigable l’est par amour de l’art et du métier, l’argent, elle s’en soucie comme d’une guigne et si la star a sa résidence secondaire en Sardaigne, à l’époque où elle l’a achetée, l’immobilier sarde ne valait pas une arrête de poisson, il n’y avait encore ni eau courante ni électricité dans le petit village choisi par Annie avant de devenir un paradis pour milliardaires en goguette.

Passionnée par un sujet qui la mettrait en femme de ménage au fond des égoûts avec Brigitte Bardot et Jacques Brel, elle mandate son grand ami Michel Audiard pour travailler à l’écriture, étape qu’elle finance grassement, Michel Audiard est le plus cher de tous les dialoguistes français et Annie peu regardante à la dépense.
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