Critères microbiologiques de qualité des eaux de baignade : évaluation des risques en vue de la révision des normes européennes
Novembre 2000
Participants Ont participé à ce travail : Laurent PENA
Denis ZMIROU
Alain LE TERTRE
Martine LEDRANS
L’Institut de Veille Sanitaire remercie la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales de l’Aude qui a accepté de mettre à sa disposition Laurent PENA pour la réalisation de ce travail. Sommaire
Résumé 7
1 Introduction 9
1.1 Les risques sanitaires infectieux dus à la baignade 9
1.2 Cadre réglementaire 9
1.3 Les enjeux de la révision 11
1.4 Objet de la demande 12
2 Objectifs de l'étude 12
3 Matériels et méthodes 13
3.1 Caractérisation des relations exposition-réponse 13
3.1.1 Choix de la méta-analyse 13
3.1.2 Critères de sélection des études 14
3.1.2.1 Critères bibliographiques 14
3.1.2.2 Critères permettant la mesure de l’exposition 15
3.1.2.3 Critères permettant la mesure de la morbidité 15
3.1.2.4 Critères méthodologiques 16
3.1.3 Analyse des données et conventions 17
3.1.3.1 Les variables quantitatives mesurant l’exposition et les excès de risque 17
3.1.3.2 La qualité des études 17
3.2 Caractérisation du risque et proposition de valeurs de référence de qualité des eaux de baignade 19
3.2.1 Caractérisation du risque 19
3.2.2 Critères pour l’acceptation du risque 20
4 Résultats 23
4.1 Revue bibliographique 23
4.2 Relation exposition réponse pour les paramètres retenus 25
4.3 Caractérisation des risques 29
5 Discussion 33
5.1 Rappel des principaux résultats 33
5.2 Commentaires et interprétation 33
6 Conclusions 37
Bibliographie : 39
Résumé Introduction Depuis la directive de 1975 fixant les normes pour les eaux de baignades, de nombreux travaux ont étudié les risques lié à leur qualité microbiologique. Au moment de la révision de cette directive, le ministère chargé de la santé a demandé à l’InVS : 1) de donner son avis sur les paramètres microbiologiqes les plus pertinents pour surveiller la qualité des baignades, 2) de caractériser les relations exposition-réponse existant entre le niveau des indicateurs microbiologiques retenus dans la littérature et la survenue de troubles digestifs, et 3) d’évaluer le risque de morbidité digestive associé à différents niveaux de contamination. Méthodes Une méta-analyse des études épidémiologiques publiées entre 1951 et 1995 a été conduite. Les études épidémiologiqes ont été sélectionnées sur les critères suivants : 1) les coliformes totaux, les Escherichia coli/coliformes fécaux (coli fécaux), les entérocoques/streptocoques fécaux (strepto Fécaux), ou les entérovirus étaient indicateurs de contamination, 2) la morbidité mesurée rentrait dans les catégories définies (troubles digestifs généraux, troubles digestifs objectifs et troubles digestifs les plus crédibles), 3) l’exposition était estimée individuellement, les effectifs étaient connus, le risque et sa variance étaient estimés. Par indicateur microbien, des risques relatifs (RR) ont été calculés pour chaque contraste d’exposition ; les facteurs de confusion ou d’interaction potentiels ont été documentés, dont la qualité de l’étude évaluée par un score. Les variables associées au risque de morbidité au terme d’une analyse bivariée (p à 15 %) ont été incluses dans des modèles linéaires multivariés pour caractériser les relations entre indicateur et risque, par catégorie morbide.
Les risques attribuables annuels (RA) liés à la baignade pour des niveaux croissants de contamination ont été calculés pour un scénario moyen de 20 baignades par an. Résultats Les 18 études retenues parmi les 44 disponibles ont permis de documenter 147 couples exposition/RR. Les modèles suggèrent des fonctions de risque linéaires pour les EC/CF et les SF. Les CT ne sont pas de bons prédicteurs du risque infectieux. Des niveaux de contamination des eaux douces de 10 germes par 100 ml entraînent pour les coli fécaux et les strepto fécaux, des RA de troubles digestifs les plus crédibles respectifs de 2 10-4 et 2 10-3. Pour des niveaux de 100 germes par 100 ml, ces RA passent à 10-3 et 1,3 10-2. Le type d’eau (douce ou marine) influence l’ampleur du risque. Conclusion Il est préconisé de conserver les indicateurs fécaux, et parmi eux les EC/CF et les SF, paramètres les plus prédictifs du risque digestif infectieux en l’état actuel des connaissances. La détermination des normes est conditionnée par le niveau de risque consenti, sachant que la fréquence des troubles dans la population générale est de l’ordre de 0,2 à 2,8 événements annuels par personne, selon le type de morbidité considéré.
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