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HANDICAP PSYCHIQUE (Maladies mentales) notions élémentaires I) Définition : La reconnaissance du handicap psychique est récente (février 2005).Il s’agit d’une évolution socio-économique pour améliorer les conditions de vie des personnes atteintes de maladies mentales, cela simplifie leurs démarches pour percevoir l’allocation adulte handicapé, et bénéficier des droits et mesures d’accompagnement associés au versement de cette allocation. Les malades mentaux du fait des troubles (symptômes) associés à leur maladie souffrent de difficultés importantes pour rester insérés socialement, dans leur travail mais aussi au sein de leur famille et de leur milieu habituel de vie (quartier, village). Le handicap psychique se traduit par des troubles psychologiques graves qui nécessitent un suivi psychiatrique. Il regroupe des pathologies spécifiques qui sont :
La maladie associe différents symptômes qui provoquent une souffrance permanente du sujet. Consciente de ses difficultés et de ses troubles, en contact avec la réalité, dans les formes simples. La personne reste intégrée dans sa communauté. Lorsqu’elles s’aggravent les névroses peuvent amener le sujet à s’isoler progressivement.
La maladie provoque des troubles du comportement avec perte du contact dans la réalité, parfois un délire, et un isolement social. II) Caractéristiques et principaux repères sur les maladies mentales La plupart du temps les malades conservent leurs capacités intellectuelles, ce qui les différencient des personnes handicapées mentales qui sont le plus souvent porteuses de ce handicap dès leur naissance. La maladie provoque différents troubles tant sur le plan physique que psychologique. Ces troubles sont causés par la maladie elle-même, mais parfois aussi par la prise permanente de traitement médicamenteux. Ce sont ces troubles, ces symptômes qui entraînent peu à peu l’évolution du handicap et des difficultés de plus en plus importantes à rester adapté à la vie sociale autonome. A) Les troubles communs sont : a) L’anxiété : généralement permanente, les personnes se sentent souvent angoissées, une angoisse qui ne trouve pas de raison évidente dans la réalité du quotidien. Ce qui peut provoquer des réactions de rejet, d’incompréhension et de lassitude dans l’entourage de la personne malade. b) Des difficultés dans la communication sociale provoquent des tendances à l’agressivité et parfois au repli. c) Une grande fatigabilité, liée souvent aux difficultés à avoir une bonne qualité de sommeil et à la prise des traitements. d) Des difficultés d’adaptation, de concentration et de la désorientation. Désorientation aussi bien dans l’espace que dans le temps, la personne a du mal à se référer au temps commun, les dates et les horaires ont du mal à être respectés. e) Des troubles dans l’activité : Difficultés dans les déplacements, les mouvements, liées à la prise de poids occasionnée par les traitements. Parfois aussi provoquées par une forte inhibition f) tendance au repli fréquente chez la personne handicapée psychique, avec le développement de symptômes importants qui relèvent de l’apathie (difficulté et désintérêt pour l’activité et l’action) et l’apragmatisme (ne pas parvenir à agir, être dans l’incapacité à se mobiliser dans une action). B) Troubles spécifiques à la psychose. a)Les troubles de la présentation et de l’expression De nos jours, la tenue vestimentaire n’indique plus très précisément des signes de maladie mentale, sauf dans certaines tenues vraiment inhabituelles, excentriques ou encore vraiment très négligée. Les patients schizophrènes peuvent surprendre parfois par des tenues baroques ou extravagantes. La mimique du visage peut passer d’une hyper expressivité exagérée à une absence de mouvements du visage, ce qui trouble l’interlocuteur et peut rendre la communication délicate. La personne peut parfois avoir des mimiques contradictoires, qui ne semblent pas en relation avec ce qu’elle dit, ou fait. b) Les troubles psychomoteurs L’agitation sous formes de crises qui peuvent être interprétées comme des impulsions agressives, colériques, menaçantes, mais sont en fait la traduction de désordres affectifs ou la réaction à des phénomènes liés au délire sous-jacent. L’impulsivité. Le besoin, comme une décharge motrice, de faire un geste, parfois incongru, bizarre. Le plus souvent ces phénomènes sont liés au délire (les voix, les sons, les flashs visuels, tous ces phénomènes étant l’objet d’hallucination.) La stupeur Avec suspension de toute activité motrice Des troubles au niveau de l’hygiène (difficultés dans les gestes de la toilette quotidienne). c) Les troubles du langage Le flot verbal, le sujet a un discours surabondant, organisé sur des thèmes souvent répétitifs. Cette surabondance de langage est souvent le fait d’accès maniaques. Le mutisme ou absence de langage, peut apparaître parfois, en cas de période de forte inhibition. Le sujet émotif ou rétracté fait des efforts pour surmonter son silence, le schizophrène utilise ce silence pour couper la relation, couper le contact. Les sujets handicapés psychiques peuvent utiliser le langage de manière inhabituelle, adopter un style télégraphique, ou des tournures de phrases avec un sens détourné. d) Les troubles des conduites sociales Ils peuvent prendre la forme d’auto ou d’hétéro agressivité. Ils surviennent de manière impulsive, imprévisible, mais sont la plupart du temps ponctuels en fonction des événements réels ou intégrés au délire. e) Les troubles de la vigilance. L’attention peut être anormalement augmentée dans certaines situations anxiogènes. La personne est alors inquiète, polarisée sur des idées fixes et morbides. f) Les troubles de la conscience de soi. Intéresse le corps et l’esprit avec de nombreux conflits de la représentation de soi, de son être intime, qui est mal structuré tant au niveau de la construction du schéma corporel que de l’image « inconsciente du corps » qui concerne la façon dont la personne pense et éprouve son corps. (L’image inconsciente du corps a été définie par le courant des psychiatres psychanalystes, notamment Françoise DOLTO, cette image est une construction psychique). g) Les troubles de l’humeur. De manière populaire l’humeur concerne le moral, on dit « il a le moral » ce qui sous entend qu’il vit d’une manière plutôt agréable. Dans le langage scientifique on parle de la thymie. Il est rare qu’une indifférence totale soit remarquée, elle est apparente chez les personnes atteintes de schizophrénie, l’humeur navigue entre deux pôles soit une expansivité de l’humeur, une sorte de surexcitation ou à l’inverse une « dépréssivité », une perte de l’élan vital. h) Les troubles des perceptions. Les perceptions sensorielles (ouïe, odorat, vision, toucher, goût). Elles concernent la perception du réel, les objets concrets. Elles sont parfois déformées par des phénomènes synesthésiques , des résonances inhabituelles de perceptions réelles (exemples des auditions colorées, peuvent être provoquées sous l’emprise de drogues) Les perceptions fausses. Les illusions : déformation d’un objet réel, incorrectement perçu. (Lorsque on se promène dans l’obscurité on peut prendre la forme d’un arbre pour une silhouette humaine ou animale). Les hallucinations : sont des perceptions fausses sans objet à percevoir, il n’y rien de concret dans la réalité. (Les formes sont créées dans le psychique, dans la pensée morbide et pathologique).Une forme particulière d’hallucination peut déclencher une sensorialité réelle, un éprouvé corporel.(la personne ressent réellement sur son corps l’effet de sa perception fausse.) Les différentes formes d’hallucination :
Le syndrome d’influence. : Phénomène parasite imposé de l’extérieur qui envahit l’espace mental, psychique de la personne. Ses actes lui sont imposés, « il doit faire ceci ou cela », une voix le lui impose etc.). Le syndrome d’automatisme mental : commentaires des actes et des pensées de la personne, Dédoublement mécanique de la pensée, il s’accompagne parfois de tics gestuels. i) Les troubles de la mémoire.
(Les troubles de la mémoire sont plus larges, ne sont mentionnés ici que les plus fréquents et les plus visibles dans les relations habituelles avec les personnes handicapées psychiques). j) Les troubles de la pensée. La pensée peut être accélérée (tachypsychie), on assiste à une fuite des idées, un flot, qui s’enchaîne sans réelle logique ou continuité. La pensée au contraire peut être ralentie (bradypsychie), une inertie des idées, appauvrissement de la pensée, pensée floue, embrumée. Chez le schizophrène la pensée est caractérisée par sa discontinuité, ses barrages, ses arrêts, une phrase est commencée, elle s’arrête brusquement, puis reprend, sans que cela préoccupe le sujet. Les troubles du contenu de la pensée. Pensée déréelle, tendance à axer de manière pathologique sa pensée sur des contenus dérivés de rêveries, d’affects, de fantasmes. Idées fixes idées qui s’imposent et parasitent la pensée. Les obsessions idéatives, phobiques, impulsives, délirantes. Les troubles du jugement Rationalisation morbide du schizophrène, raisonnement flou, hermétique. Fausseté du jugement du paranoïaque, qui fonde ses raisonnements logiques sur des postulats, des bases fausses. L’interprétation jugement faux porté sur une perception exacte. C) Quelques repères autour des comportements inadaptés des malades mentaux (handicapés psychiques). C’est dans le cadre des relations sociales et professionnelles que les handicapés psychiques éprouvent le plus de difficultés, ce sont des personnes extrêmement instables, leurs parcours de vie ne sont rarement linéaires. Leurs difficultés à saisir correctement les notions de temps, et à engager des déplacements fiables et utiles entraînent une quasi impossibilité à se « situer dans une place sociale », et par là même d’investir des engagements dans les lieux du travail. Les troubles du comportement sont relativement nombreux, ils sont rarement présents chez la même personne la liste qui suit ne peut qu’être artificielle, chaque sujet est différent et fait l’objet, dans la mesure du possible, d’une relation individualisée. III) Les principales maladies mentales. A) Les névroses. Maladies de la personnalité qui se caractérisent par des perturbations des conduites sociales, affectives et sexuelles. Les personnes névrosées restent en contact avec la réalité. Les troubles s’expriment avec une souffrance intérieure importante, et une restriction progressive du champ de la communication avec les autres. On distingue généralement cinq grandes formes de névroses :
Les troubles les plus fréquents sont :
Les personnes qui souffrent de névroses bénéficient de traitement adaptés aux principaux troubles qu’elles présentent (anxiolytiques, anti-dépresseurs, somnifères etc.).Elles peuvent aussi suivre des psychothérapies. (Relation verbale de soutien avec un thérapeute) B) Les psychoses : Ce sont des maladies psychiatriques graves qui entraînent une perte de contact avec la réalité et sont marquées par un symptôme principal « le délire ». a) Le délire : Délirer c’est quitter la réalité extérieure sans le savoir sans s’en rendre compte. C’est une conviction inébranlable dans les éléments de ce délire. C’est une déformation subjective de la réalité. C’est une erreur de perception, de jugement, ou un sentiment erroné. Le sujet ne met pas en doute son délire, il y adhère au point que tout pour lui ne prend sens dans la réalité qu’au travers le prisme déformant de son délire. 1) Les thèmes délirants principaux sont les suivants :
2) Les mécanismes
L’hallucination est une perception sans objet à percevoir (il n’y a rien) L’illusion est un sens erroné donné à des perceptions sensorielles réelles. b) Les principales psychoses.
C’est une psychose qui s’installe chez un sujet généralement rigide, suspicieux, c’est l’apparition du délire qui marque la pathologie. Le délire est caractéristique, on dit qu’il est systématisé, c'est-à-dire organisé et cohérent, ce qui rend difficile l’approche relationnelle de la personne paranoïaque.
Marqué par un effondrement brutal des rapports du sujet au monde avec échec de la communication, étrangeté, bizarreries, et discordance. 1) dépersonnalisation : perte du sentiment d’individualité, avec angoisse massive 2) troubles de la pensée : perturbations dans l’agencement et la coordination des idées. 3) troubles du langage : oral, graphique et pictural, avec mots clefs, altérations des mots etc. 4) troubles de l’affectivité : perte de l’élan vital, attitudes ambivalentes, atonie affective, froideur, détachement. 5) troubles psychomoteurs : indécision gestuelle, indétermination des attitudes, mouvements automatiques, maniérisme.
1) autisme schizophrénique : perte du contact vital avec la réalité quotidienne, manifestations délirantes. 2) entraves de la pensée : automatisme mental, mécanisation de la vie psychique, interprétations, productions imaginaires débordantes, persécutives, mégalomaniaques, mystiques.
Perte de l’initiative, incohérence affective, TS, mutilations, comportements masochiques, Agressivité, violence, parfois jusqu’au meurtre. c) Prises en charge actuelles. Les personnes souffrant de schizophrénie bénéficient aujourd’hui d’une évolution des traitements médicamenteux, notamment les neuroleptiques qui se présentent sous de nouvelles formes dites anti-psychotiques (Zyprexa, Risperdal). Les traitements associent aussi des actions de psychothérapies adaptées et de la sociothérapie pour orienter la personne vers la réhabilitation et la dynamisation sociale. L’autisme Actuellement la tendance est à reconnaître une grande importance aux causes génétiques de cette maladie, qui serait d’avantage considérée comme un handicap. Les troubles majeurs de l’autisme sont l’isolement, et la perte de contact avec la réalité et une profonde déficience dans la communication. Jean-Yves BLOISE CEFRAS 01/11/2007 |
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