7Production de métaphores Il est intéressant d’examiner le rôle joué par l’expérience de l’auteur :
- XP1 : Williams et al (92) : expérience dans laquelle on comparait des textes auto et non autobiographique. En contexte autobiographique, les sujets devaient verbaliser l’événement pendant lequel ils avaient expérimenter le plus intensément la honte ou la fierté et en contexte non- autobiographique, il y avait deux scénarii où Sarah se trouvait dans une situation de honte ou de tristesse. Le sujet devait se mettre à la place des deux parents. Dans chaque cas, ils devaient exprimer les sentiments et les actions. Deux groupes de sujets ont été fait : un composé d’étudiants en psycho BA1, un autre en cours d’écriture narrative. Les sujets expérimentés ont produit plus de métaphores et les descriptions de sentiments contenaient plus de métaphores que les descriptions d’action aussi bien pour les naïfs que pour les expérimentés. Seuls les sujets expérimentés ont produit beaucoup de métaphores en écrivant sur les sentiments de personnes hypothétiques. Ainsi, l’habilité d’empathie ou de prise de rôle se développe avec l’expertise ou l’expérience de l’écriture (mais peut être que l’empathie prédispose aux études)
8Expressions idiomatiques et oxymores Les expressions idiomatiques ne sont pas du langage littéral car elles sont indécomposables sémantiquement.
Les oxymores (ou oxymorons) sont des figures de l’impossibilité exprimant les contradictions de la vie. Il existe des oxymores directs (les deux termes sont antonymes) et indirectes (un des termes correspond à l’hyponyme de l’antonyme de l’autre). En général, dans la poésie, on utilise des oxymores indirectes. Gibbs et Kearney ont fait une expérience où les sujets devaient signaler aussi vite que possible quand ils comprenaient le sens de l’expression avec l’oxymore et juger l’acceptabilité de l’oxymore sur une échelle de 1 à 7. Les résultats montrent que les oxymores les moins poétiques sont les directes et indirectes avec un degré de typicité moyen. Les plus poétiques sont quant à eux les oxymores indirectes avec un degré de typicité élevé ou faible. Les TR oxymores sont plus rapides avec les oxymores indirectes avec un degré de typicité élevé. Donc la compréhension et l’appréciation poétique reposent sur des processus différents pas forcément corrélés et il y a donc la preuve de l’infirmation de l’idée selon laquelle le langage le plus poétique correspond à celui qui demande un effort cognitif important
9Neuroscience cognitive de la créativité Le langage figuratif est un instrument de créativité (cad une habilité à produire des idées, des actes ou des œuvres nouveaux et appropriés). Les manifestations de la créativité sont toujours consciente. Elle peut etre le résultat de processus de contrôle délibéré (explicite) ou intuitif (implicite) et dans les deux cas, les contenus peuvent résulter d’analyses cognitives ou de réactions émotionnelles.
9.1 Rôle intégrateur du cortex préfrontal (PFC) Antérieur à la fissure centrale, il ne reçoit pas d’information sensorielle directement et ne stocke pas l’information à long terme mais il est impliqué dans la conscience auto-réfléchie, l’intégration temporelle, l’attention soutenue et dirigée, les fonctions sociales complexes, la pensée abstraite, la flexibilité cognitive, la planification, les actes volontaires, la MDT et l’intentionnalité.
Ventro-médian : Il est critique pour intérioriser les valeurs sociales et culturelles. Il permet donc d’évaluer les conséquences pour la personne de son propre comportement et dans ce processus, les émotions interviennent dans la prise de décision qui nous apparaissent comme logiques et rationnelles. Il est richement connecté au cortex cingulaire.
Dorso-latéral : Il se développe à partir du tissu hippocampique et est connecté aux lobes temporaux, occipitaux et pariétaux dont il reçoit l’information. Il envoie l’information aux cortex moteurs. Il n’a pas d’innervation directe des structures sub-corticales telles que l’amygdale impliquée dans le comportement affectif. En cas de lésion, il n’y a pas de changement de personnalité ou d’affect. Le gauche est impliqué dans la récupération d’informations sémantiques et le droit dans l’attention soutenue.
Il y a donc deux modes de traitements impliqués dans la créativité : un mode délibéré et intuitif (attention focalisée et floue). La persévération empêche la créativité qui implique la cassure des patrons de pensée conventionnels ou évidents. Ainsi, le cortex frontal est la base de la flexibilité cognitive et de la liberté. La créativité comme processus darwinien rendant possible la nouveauté et l’adaptabilité, il faut un processus de sélection pour déterminer quelles idées sont vraiment adaptatives.
9.2 Autres rôles du PFC Le PFC a comme rôle d’évaluer le caractère approprié d’une nouvelle pensée, de mobiliser l’arsenal des processus exécutifs, d’implémenter en accord avec les buts tout en exigeant une haute expertise ou technicité. Le mode délibéré du traitement permet l’orientation vers un problème particulier mais a comme inconvénient de limiter l’espace de solution. Le mode de traitement spontané est le mécanisme sous jacent à l’intuition. ¨Pendant le REM (sommeil paradoxal), il y a une inactivité préfrontale relative, des distorsions du temps et une diminution du contrôle. Les rêves sont donc le résultat de tentatives du cerveau de donner un sens aux représentations activées en dehors des capacités intégratives du PFC (il y a encore une cohérence car il y a une association des activations). Ceci représente le potentiel de créativité. Pour la créativité, il faut beaucoup d’informations relatives à des domaines spécifiques. Les expériences émotionnelles engendrent un besoin très fort d’expressions créatrices. Dans les arts, il faut une longue période d’immersion profonde dans le travail de l’expression ; ensuite, elle est davantage fondée sur les réactions émotionnelles que sur la quantité et le degré d’abstraction de connaissances explicites. + rôle de l’âge.
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